CMJN de base
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La qualité <strong>de</strong> l’IED est très variable: certains investissements<br />
stimulent la croissance à long terme, contrairement à d’autres.<br />
Une étu<strong>de</strong> récente a analysé la relation entre l’IED et la<br />
croissance, en se basant sur un échantillon <strong>de</strong> 84 pays. Il en<br />
est ressorti que, dans 12 pays, l’IED encourageait la croissance;<br />
dans onze pays, la croissance attirait l’IED; et dans les autres<br />
pays, la relation n’était pas très claire. Cette même étu<strong>de</strong> a<br />
examiné la relation entre l’IED et l’investissement national. L’IED<br />
supplantait l’investissement national dans 29 pays et le suscitait<br />
dans 23 autres. La plupart <strong>de</strong>s pays dans lesquels l’IED stimulait<br />
l’investissement national se trouvaient en Asie; en Afrique et<br />
en Amérique latine, l’IED évinçait souvent l’investissement local.<br />
En effet, le marché asiatique avait tendance à attirer l’IED <strong>de</strong><br />
façon plus sélective, et il imposait en outre <strong>de</strong>s prescriptions <strong>de</strong><br />
résultats, concernant notamment le contenu local, les résultats<br />
à l’exportation, les coentreprises, etc., afi n <strong>de</strong> mieux tirer parti<br />
<strong>de</strong> l’IED au niveau national. Par exemple, dans les années 70,<br />
la Thaïlan<strong>de</strong> avait imposé <strong>de</strong>s prescriptions <strong>de</strong> contenu local<br />
pour l’IED et établi les <strong>base</strong>s <strong>de</strong> son industrie automobile. Le<br />
gouvernement avait ensuite imposé <strong>de</strong>s mesures additionnelles,<br />
comme <strong>de</strong>s prescriptions à l’exportation, pour axer davantage<br />
cette industrie sur l’exportation. Les résultats étaient extrêmement<br />
positifs, et la Thaïlan<strong>de</strong> était actuellement le troisième exportateur<br />
<strong>de</strong> véhicules en Asie.<br />
Un régime <strong>de</strong> brevets rigoureux, comme celui prévu dans<br />
l’Accord sur les aspects <strong>de</strong>s droits <strong>de</strong> propriété intellectuelle<br />
qui touchent au commerce (ADPIC), a <strong>de</strong>s conséquences<br />
négatives pour les pays en développement. Tous les principaux<br />
pays développés ont bénéfi cié d’une législation sur la propriété<br />
intellectuelle peu contraignante lorsqu’ils étaient importateurs<br />
<strong>de</strong> technologies, mais maintenant qu’ils négocient ce type <strong>de</strong><br />
législation avec les pays en développement, ils préconisent<br />
un régime <strong>de</strong> brevets rigi<strong>de</strong> afi n <strong>de</strong> protéger leur suprématie<br />
technologique.<br />
À cet égard, l’In<strong>de</strong> est un exemple très intéressant:<br />
avant les années 70, l’In<strong>de</strong> avait un régime <strong>de</strong> brevets très<br />
rigoureux, hérité <strong>de</strong> son passé colonial. Durant les années 70,<br />
le gouvernement a assoupli la législation sur les brevets dans<br />
l’industrie pharmaceutique et dans d’autres secteurs. Depuis<br />
lors, l’In<strong>de</strong> est <strong>de</strong>venue l’un <strong>de</strong>s principaux lea<strong>de</strong>rs mondiaux<br />
dans la fabrication <strong>de</strong> médicaments génériques offrant un bon<br />
rapport coût/effi cacité. En 2005, lorsque le Parlement indien<br />
a examiné les moyens <strong>de</strong> rendre la législation indienne sur les<br />
brevets conforme aux prescriptions <strong>de</strong> l’Accord sur les ADPIC,<br />
les médias internationaux ont exhorté les parlementaires à faire<br />
preuve <strong>de</strong> fl exibilités pour faire en sorte que les personnes<br />
démunies dans le mon<strong>de</strong> aient accès en permanence à <strong>de</strong>s<br />
médicaments génériques abordables.<br />
2. Questions et observations <strong>de</strong><br />
l’assistance<br />
Au cours <strong>de</strong> la discussion qui a suivi l’exposé, les participants<br />
ont soulevé plusieurs questions.<br />
Forum public <strong>de</strong> l’OMC «Un commerce tourné vers l’avenir»<br />
Il existe une différence entre le mandat initial du Cycle <strong>de</strong><br />
Doha et la réalité qui s’est imposée durant les négociations, en<br />
partie du fait que la situation a beaucoup changé au cours <strong>de</strong>s<br />
<strong>de</strong>rnières années. Il n’est donc pas surprenant que <strong>de</strong>s pays<br />
aient modifi é les positions <strong>de</strong> négociation qu’ils avaient adoptées<br />
en 2001. Le Cycle <strong>de</strong>vrait tenir compte <strong>de</strong> cette évolution et le<br />
mandat <strong>de</strong>vrait être modifi é en conséquence; un participant a<br />
<strong>de</strong>mandé comment l’OMC envisageait cette nouvelle réalité.<br />
Réponse: Même si la situation a considérablement évolué<br />
<strong>de</strong>puis 2001, à l’époque où le Cycle a été lancé, <strong>de</strong> nombreuses<br />
conditions n’ont pas changé et restent une priorité pour les pays<br />
en développement. En particulier, les déséquilibres actuels du<br />
système commercial, qui résultent du Cycle d’Uruguay, continuent<br />
<strong>de</strong> préoccuper sérieusement ces pays, et le Cycle <strong>de</strong> Doha ne<br />
les a pas corrigés. L’OMC <strong>de</strong>vrait être réformée et avoir une<br />
mission claire qui n’est pas encore défi nie à ce jour. Par ailleurs,<br />
les pays <strong>de</strong>vraient revoir leur manière <strong>de</strong> mener les négociations.<br />
En fait, dans le cadre du système actuel, il est extrêmement<br />
compliqué <strong>de</strong> parvenir à un accord. La principale priorité est<br />
d’achever le Cycle et <strong>de</strong> faire progresser le Programme <strong>de</strong> Doha<br />
pour le développement.<br />
Pourquoi les pays d’Amérique latine adoptent-ils <strong>de</strong>s<br />
positions différentes dans les accords commerciaux bilatéraux/<br />
régionaux avec les pays développés, et au sein <strong>de</strong> l’OMC?<br />
Réponse: Plusieurs pays d’Amérique latine ont signé <strong>de</strong>s<br />
accords <strong>de</strong> libéralisation avec les États-Unis parce qu’ils veulent<br />
pénétrer sur ce marché avant d’autres pays qui ont le même<br />
type <strong>de</strong> profi l à l’exportation. De cette manière, ils pourront<br />
bénéfi cier d’avantages provisoires jusqu’à ce que les autres pays<br />
réussissent à signer <strong>de</strong>s accords similaires. Ils ont également<br />
conclu <strong>de</strong>s accords parce qu’ils craignent d’être exclus du<br />
marché <strong>de</strong>s États-Unis. Par ailleurs, ces pays sont souvent <strong>de</strong><br />
droite et soutiennent l’idéologie du Consensus <strong>de</strong> Washington.<br />
Il existe une différence entre les théories commerciales et<br />
les politiques commerciales. La théorie commerciale la plus<br />
courante suggère que le libre-échange fournit généralement<br />
<strong>de</strong>s conditions optimales aux pays développés et aux pays en<br />
développement. Elle admet néanmoins <strong>de</strong>s exceptions en cas<br />
<strong>de</strong> dysfonctionnement du marché et a élaboré <strong>de</strong>s concepts<br />
comme le droit <strong>de</strong> douane optimal, les subventions, etc. Toutefois,<br />
l’importance <strong>de</strong>s exceptions concernant le libre-échange est<br />
souvent minimisée dans la réalité.<br />
Comme il a été suggéré dans le Rapport sur la croissance<br />
publié par la Commission sur la croissance en mai 2008, une<br />
voie claire et uniforme vers le développement n’existe pas.<br />
Les gouvernements <strong>de</strong>vraient être pragmatiques et surveiller<br />
constamment les effets <strong>de</strong> leurs politiques. Ils <strong>de</strong>vraient avoir<br />
une approche expérimentale et modifi er l’orientation <strong>de</strong>s<br />
politiques adoptées si elles ne produisent pas les résultats<br />
escomptés. Par exemple, les gouvernements prennent <strong>de</strong>s<br />
mesures <strong>de</strong> libéralisation <strong>de</strong>s échanges parce que les déci<strong>de</strong>urs<br />
ou les organisations internationales les jugent utiles. Toutefois,<br />
dans certains cas, la libéralisation <strong>de</strong>s échanges peut avoir <strong>de</strong>s<br />
effets négatifs, notamment pour les pays en développement.