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CMJN de base

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sur les produits et les intrants agricoles. D’ordinaire, l’OMC vise<br />

à réduire les taxes et les tarifs à l’importation et à interdire les<br />

subventions à l’exportation. Elle ne parvient pas à interdire les<br />

taxes à l’exportation et les embargos commerciaux. Malgré<br />

l’urgence d’un accord pour achever ce cycle <strong>de</strong> négociations, il<br />

faut être conscient <strong>de</strong> ces problèmes et s’y attaquer.<br />

Malheureusement, le débat au sein <strong>de</strong> l’OMC est <strong>de</strong> plus en<br />

plus axé sur les questions qui intéressent les pays développés.<br />

Il est urgent d’engager une réfl exion sur les mécanismes<br />

nécessaires pour soutenir les petits producteurs et l’agriculture<br />

familiale afi n <strong>de</strong> les rendre plus compétitifs.<br />

Au niveau mondial, les effets négatifs <strong>de</strong>s subventions<br />

à l’exportation et <strong>de</strong>s embargos semblent reconnus. Les<br />

propositions <strong>de</strong> l’Union européenne concernant l’AMNA étaient<br />

ambitieuses au départ, mais elles ont ensuite été alignées sur<br />

celles d’autres partenaires. Les efforts se poursuivent pour<br />

améliorer les règles relatives aux taxes à l’exportation. Des<br />

discussions sont en cours sur la nécessité <strong>de</strong> les remplacer par<br />

<strong>de</strong>s subventions intérieures car les restrictions à l’exportation ont<br />

généralement pour effet <strong>de</strong> faire baisser les prix intérieurs, et les<br />

embargos accentuent la volatilité <strong>de</strong>s prix. Il faut donc s’attaquer<br />

à ces problèmes.<br />

Les pays en développement sont les principaux bénéfi ciaires<br />

<strong>de</strong> cet accord, surtout dans le secteur agricole. La moindre<br />

distorsion <strong>de</strong>s prix profi tera, à moyen terme, à leurs producteurs<br />

parce que <strong>de</strong>s prix stables et plus élevés les inciteront à rester<br />

en activité et à produire <strong>de</strong> la nourriture pour les populations<br />

locales.<br />

Si l’accord actuel n’est pas signé, l’Union européenne ne<br />

limitera pas son engagement <strong>de</strong> supprimer les subventions à<br />

l’exportation. Dans un contexte <strong>de</strong> crise, les milieux agricoles<br />

et les ministères <strong>de</strong> l’agriculture seront tentés <strong>de</strong> revenir aux<br />

subventions à l’exportation. L’UE ne souhaite cependant pas<br />

s’orienter dans cette direction, et elle voudrait abor<strong>de</strong>r cette<br />

question dans les négociations en cours. S’agissant <strong>de</strong>s<br />

subventions à l’exportation, il y a un lien évi<strong>de</strong>nt entre les taxes<br />

à l’exportation et les taxes à l’importation. Elles augmentent<br />

ou amplifi ent l’effet <strong>de</strong> la politique intérieure sur le marché<br />

international. L’application d’une politique fondée sur la stabilité<br />

nationale <strong>de</strong>s prix intensifi era la volatilité <strong>de</strong>s prix au niveau<br />

international.<br />

Le cas <strong>de</strong>s négociations sur l’agriculture est très complexe.<br />

Même dans la meilleure <strong>de</strong>s hypothèses, plusieurs pays<br />

maintiendraient <strong>de</strong>s droits d’importation élevés. Les pays<br />

exportateurs resteraient confrontés aux mêmes diffi cultés.<br />

Il est diffi cile <strong>de</strong> répondre à la question <strong>de</strong> savoir si <strong>de</strong>s<br />

prix élevés sont une chance. Le principal objectif <strong>de</strong>s échanges<br />

internationaux est <strong>de</strong> réduire les prix dans certains endroits et <strong>de</strong><br />

les augmenter dans d’autres, <strong>de</strong> manière à établir un équilibre<br />

mondial. La faiblesse <strong>de</strong>s prix internationaux a eu pour effet<br />

<strong>de</strong> déprimer la production dans les pays en développement.<br />

Leur hausse a entraîné un accroissement <strong>de</strong> l’offre, au Brésil par<br />

exemple. Néanmoins, dans beaucoup d’autres pays, la hausse<br />

Forum public <strong>de</strong> l’OMC «Un commerce tourné vers l’avenir»<br />

<strong>de</strong>s prix alimentaires n’a pas suffi à compenser la fl ambée <strong>de</strong>s<br />

prix <strong>de</strong>s intrants et n’a donc pas stimulé la production.<br />

Si nous voulons faire <strong>de</strong> la crise alimentaire une aubaine<br />

en obtenant <strong>de</strong>s agriculteurs qu’ils accroissent l’offre et en<br />

augmentant ainsi la production alimentaire dans les pays en<br />

développement, il faut reconnaître le rôle crucial <strong>de</strong>s petits<br />

exploitants dans ces pays. Dans la plupart, il faut aussi investir<br />

dans l’infrastructure rurale. Malheureusement, la communauté<br />

internationale n’a pas joué le rôle positif que l’on attendait d’elle.<br />

Ainsi, les programmes d’ajustement structurels imposés aux<br />

PMA par le FMI ont eu <strong>de</strong>s effets négatifs sur ces pays (au<br />

plan politique et économique), <strong>de</strong> même que la reconversion<br />

<strong>de</strong> vastes zones <strong>de</strong> cultures vivrières en cultures décentes. En<br />

conséquence, le rôle du FMI et <strong>de</strong> la Banque mondiale a été remis<br />

en cause. Au cours <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rnières décennies, le montant total<br />

<strong>de</strong>s dépenses <strong>de</strong> la Banque mondiale consacrées à l’agriculture<br />

a représenté moins <strong>de</strong> 10 pour cent <strong>de</strong> son budget. Le récent<br />

réexamen <strong>de</strong> ses politiques a donc été tout à fait opportun.<br />

S’agissant <strong>de</strong>s restrictions à l’exportation, il est trop facile <strong>de</strong><br />

dire qu’il n’y a pas <strong>de</strong> mandat à ce sujet dans le Cycle <strong>de</strong> Doha.<br />

La question doit être abordée dans le contexte plus général <strong>de</strong> la<br />

réduction <strong>de</strong>s distorsions et <strong>de</strong> l’amélioration du fonctionnement<br />

<strong>de</strong>s marchés aux niveaux national et international, pour répondre<br />

aux défi s actuels.<br />

La question <strong>de</strong>s subventions ne peut être abordée que<br />

dans un cadre multilatéral, et l’OMC est manifestement celui<br />

qui convient. Il n’est pas possible d’en discuter dans le cadre<br />

d’accords <strong>de</strong> libre-échange bilatéraux ou régionaux.<br />

M. l’Ambassa<strong>de</strong>ur Crawford Falconer, Représentant<br />

permanent <strong>de</strong> la Nouvelle-Zélan<strong>de</strong> à l’OMC et Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la<br />

Session extraordinaire du Comité <strong>de</strong> l’agriculture, a reconnu<br />

qu’il fallait relever les nouveaux défi s, mais a indiqué qu’il serait<br />

plus aisé <strong>de</strong> les examiner – et d’analyser leur interaction avec<br />

les règles commerciales – si le cycle <strong>de</strong> négociations actuel<br />

était d’abord achevé et servait <strong>de</strong> <strong>base</strong> aux discussions. Il a<br />

fortement déconseillé d’envisager un nouveau programme tant<br />

que celui-ci était encore sur la table.<br />

La conclusion <strong>de</strong>s négociations actuelles n’est pas une fi n<br />

en soi. Il s’agit <strong>de</strong> jeter les <strong>base</strong>s qui permettront <strong>de</strong> progresser<br />

ultérieurement. Selon M. Falconer, on ne peut pas envisager<br />

un nouveau modèle dans le cadre du processus multilatéral.<br />

Cela est très souhaitable, mais n’est guère réalisable. Si l’on<br />

veut examiner utilement les interactions entre le changement<br />

climatique et les règles commerciales internationales, on doit<br />

disposer d’une <strong>base</strong> et défi nir le cadre dans lequel travailler. Il<br />

faut donc absolument conclure les négociations commerciales<br />

en cours en trouvant une convergence <strong>de</strong> vues si l’on veut<br />

s’attaquer à d’autres problèmes.<br />

M. Falconer a regretté que, quelle que soit l’issue <strong>de</strong>s<br />

négociations commerciales, elle n’apportera malheureusement<br />

pas <strong>de</strong> solution immédiate à la crise alimentaire.

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