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pas <strong>de</strong> conseils pratiques en matière <strong>de</strong> politique générale. Les<br />
techniques <strong>de</strong>s scénarios comprennent <strong>de</strong>s instruments comme<br />
les „éléments moteurs“ et les „incertitu<strong>de</strong>s critiques“.<br />
Les «éléments moteurs» sont <strong>de</strong>s facteurs et <strong>de</strong>s faits<br />
nouveaux qui orientent le système dans une direction ou une<br />
autre et qui infl uencent l‘avenir <strong>de</strong> la gouvernance économique<br />
mondiale. L‘équipe chargée d‘établir <strong>de</strong>s scénarios a i<strong>de</strong>ntifi é<br />
sept éléments moteurs principaux: le régionalisme et le<br />
bilatéralisme; les puissances émergentes; les conséquences du<br />
changement climatique; la sécurité alimentaire et énergétique;<br />
l‘instabilité fi nancière; les technologies; et les intérêts du<br />
secteur privé. L‘exemple <strong>de</strong>s technologies a permis d‘illustrer le<br />
rôle ambigu <strong>de</strong>s éléments moteurs. D‘un côté, les technologies<br />
peuvent contribuer à résoudre les crises alimentaires; mais,<br />
d‘un autre coté, elles peuvent aussi engendrer <strong>de</strong>s catastrophes,<br />
telles qu‘une guerre nucléaire.<br />
Les «incertitu<strong>de</strong>s critiques» sont <strong>de</strong>s événements<br />
perturbateurs ou <strong>de</strong>s bouleversements susceptibles <strong>de</strong> modifi er<br />
radicalement l‘environnement. Ils sont imprévisibles mais<br />
peuvent arriver. L‘équipe chargée d‘établir <strong>de</strong>s scénarios a<br />
i<strong>de</strong>ntifi é sept incertitu<strong>de</strong>s critiques: une guerre chau<strong>de</strong> entre<br />
les «centres <strong>de</strong> gravité»; une guerre nucléaire au Moyen-Orient;<br />
une dépression mondiale; les technologies; un effondrement<br />
<strong>de</strong> l‘Union européenne; une implosion <strong>de</strong> la Chine; et une<br />
nouvelle idéologie du développement.<br />
Les membres <strong>de</strong> l’équipe chargée d’établir <strong>de</strong>s scénarios<br />
ont présenté différentes histoires donnant un aperçu d’un<br />
éventuel système <strong>de</strong> gouvernance économique mondiale en<br />
2020. Même si ces histoires ne sont pas encore <strong>de</strong>s scénarios,<br />
elles sont une première ébauche vers leur élaboration. Ces<br />
quatre histoires sont les suivantes.<br />
Histoire n° 1: «Un mon<strong>de</strong> fragmenté et<br />
protectionniste»<br />
Les États-nations sont les principaux acteurs dans les<br />
relations internationales. Les gran<strong>de</strong>s économies mondiales<br />
sont les États-Unis, la Chine, le Japon, la Russie, le Brésil et l’UE.<br />
Les fl ux commerciaux ont été fortement restreints en raison <strong>de</strong><br />
l’infl uence croissante <strong>de</strong>s intérêts protectionnistes dans plusieurs<br />
économies avancées. Les États-Unis ont quitté l’OMC, et la<br />
Russie n’y a jamais accédé. Les principaux acteurs ignorent<br />
régulièrement les décisions prises dans le cadre du mécanisme<br />
<strong>de</strong> règlement <strong>de</strong>s différends <strong>de</strong> l’OMC. Les négociations du<br />
Cycle <strong>de</strong> Doha, qui en sont maintenant à leur dix-neuvième<br />
année, restent offi ciellement ouvertes, mais les discussions ont<br />
été abandonnées plusieurs années auparavant. Les Statuts du<br />
FMI ne sont pas pris en compte, et la plupart <strong>de</strong>s pays effectuent<br />
<strong>de</strong> temps à autre <strong>de</strong>s dévaluations monétaires compétitives. Le<br />
G-8 a été élargi pour inclure l’In<strong>de</strong>, la Chine et le Brésil, mais les<br />
hauts fonctionnaires participent désormais <strong>de</strong> manière inégale<br />
aux sommets. La diplomatie économique opère sur une <strong>base</strong><br />
bilatérale dans le cadre <strong>de</strong> coalitions variées.<br />
Histoire n° 2: «Centres <strong>de</strong> gravité» ou «blocs<br />
régionaux»<br />
Forum public <strong>de</strong> l’OMC «Un commerce tourné vers l’avenir»<br />
Plusieurs blocs économiques régionaux se sont intégrés<br />
davantage. Bien que les États-nations existent encore, ces<br />
blocs opèrent généralement en tant qu’acteurs unitaires au<br />
niveau mondial. La gouvernance économique mondiale est<br />
établie dans <strong>de</strong>s structures <strong>de</strong> dialogue semi-offi cielles, comme<br />
ce qu’on appelait le G-7, et par <strong>de</strong>s relations diplomatiques<br />
ponctuelles entre les blocs. Les principales économies sont la<br />
Zone <strong>de</strong> libre-échange <strong>de</strong>s Amériques (ZLEA), l’UE (39 États<br />
membres, <strong>de</strong> l’Islan<strong>de</strong> à la Turquie), la Communauté économique<br />
Japon-Corée, la Chine et l’In<strong>de</strong>. Les blocs ont soit adopté une<br />
monnaie unique, comme c’est le cas pour l’UE, soit rattaché<br />
leurs monnaies nationales à une monnaie d’ancrage, comme le<br />
dollar EU dans la ZLEA. Les monnaies fl ottent librement entre<br />
les blocs. Les pays d’un même bloc détiennent la part du lion du<br />
commerce international, <strong>de</strong> l’investissement et <strong>de</strong>s fl ux fi nanciers.<br />
Les blocs font du commerce entre eux, mais ont souvent <strong>de</strong>s<br />
différends. Certains blocs contrôlent les capitaux extérieurs,<br />
mais, même entre les blocs ayant maintenu l’ouverture <strong>de</strong>s<br />
capitaux, les fl ux <strong>de</strong> capitaux sont entravés par les différences<br />
entre les normes réglementaires.<br />
Histoire n° 3: «Situation inchangée»<br />
Les États-nations sont les principaux déci<strong>de</strong>urs dans<br />
les relations internationales, bien que <strong>de</strong>s entreprises et <strong>de</strong>s<br />
groupements <strong>de</strong> la société civile exercent une infl uence en tant<br />
que groupes <strong>de</strong> pression. Les organisations internationales,<br />
même si elles sont régulièrement remises en question, continuent<br />
<strong>de</strong> servir d’instances pour la coopération mondiale et <strong>de</strong> <strong>base</strong><br />
pour le droit économique international. Les accords <strong>de</strong> libreéchange<br />
bilatéraux se sont multipliés, mais l’OMC continue <strong>de</strong><br />
faciliter l’ouverture du commerce en général; elle est largement<br />
considérée comme l’organisation économique la plus infl uente<br />
au niveau mondial, notamment parce que l’Accord du Cycle<br />
<strong>de</strong> Doha <strong>de</strong> 2013 a étendu la portée <strong>de</strong> son mécanisme <strong>de</strong><br />
règlement <strong>de</strong>s différends à plusieurs domaines d’action qui<br />
étaient contrôlés auparavant au niveau national. En 2016, les<br />
Membres <strong>de</strong> l’OMC, alors au nombre <strong>de</strong> 174, sont convenus<br />
d’un nouveau mandat <strong>de</strong> négociation. Ce «Cycle d’Obama»,<br />
appelé ainsi d’après le nom <strong>de</strong> l’ancien Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s États-Unis<br />
dont le second mandat a été axé sur l’étranger plutôt sur le plan<br />
intérieur, est en cours, mais sans grand espoir d’une conclusion<br />
imminente.<br />
Histoire n° 4: «Renaissance du multilatéralisme»<br />
Confrontés à une longue récession économique durant les<br />
<strong>de</strong>rnières années <strong>de</strong> la décennie précé<strong>de</strong>nte et à la faillite du<br />
dollar EU en tant que principale monnaie <strong>de</strong> réserve mondiale, les<br />
États-Unis ont cessé progressivement <strong>de</strong> se montrer sceptiques<br />
à l’égard d’une gouvernance économique internationale<br />
multilatérale et fondée sur <strong>de</strong>s règles. Depuis une réforme<br />
majeure <strong>de</strong> la gouvernance économique mondiale en 2015, les<br />
monnaies nationales (et régionales) sont alignées sur les droits<br />
<strong>de</strong> tirage spéciaux du FMI dans une fourchette <strong>de</strong> 15 pour cent.<br />
Les droits <strong>de</strong> vote du FMI ont aussi été révisés dans le cadre