1894 - Diocèse de Quimper et du Léon

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— Qu'est-ce que cela fait à notre affaire? Non, certes, je n'en
ai point. Je suis trop bon Français pour payer Ies canons de la
Triple-Alliance.
— Je vous approuve pleinement. Mais eu achetant de mauvais
journaux, vous payez les armes de l'alliance maçonnique contre la
foi. C'est avec votre sou quotidien que l'on imprime et que Ton
propage « ces apologies de dévergondage > dom vous gémissiez
tout à l'heure.
— C'est tout de meme bien vrai ce que vous me dites, i répondit
Z..., pensif.
Que de catholiques pourraient faire là-dessus, comme ce brave
ami Z,.., unpetit brin de réflexion I
Questions de liturgie.
Voici qu'en cherchant dans le livre du P. Rio le thème de mon
article pour cette semaine, >e découvre que j'ai calomnié le livre
et l'auteur. J'ai dit en effet que le Reverond Père n'a pas parié des
plaques de marbre, et je viens de découvrir qu'ils les a jugées lui
aussi. Après avoir parlé des tableaux ex-voto que l'on voit encore
dans la basilique de Sainte-Anne, it ajoute : « Ces représentations
animées parlent plus au cœur et à la foi que ces arrimages modernes
de plaques de marbre, portant uniformément un chiffre,, ou
nn mol bref et froid, qui, quoiqu'il dise reconnaissance et merci,
laisse assez peu satisfait le cœur du bon peuple. Celui-ci aime
mieux les images, qui partent plus éloquemmenl à sa foi. •
Après ces paroles du Révérend Pére, je n'ai rien à ajouter ; je
ne les aurais mème pas citées si je ne tenais à étre parfaitement
exact. Je dois remarquer cependant que dans la basilique de
Sa i n te-A nne comme dans tous les lieux de grands pèlerinages, les
plaques ex-voto ont par leur nombre méme une signilication, une
éloquence qu'elles n'ont pas ailleurs ; cependant, c'est dans celle
basilique mème que le P. Rio condamne franchement leur présence.
li me reste maintenant à donner les pages qui terminent Ie
volume des Essais liturgiques, je les citerai intégralement bien
qu'elles traitent surtout d'un sujet déjà exposé équivale ra men t dans
la Semaine religieuse il va étre question des substitutions illicites
des patrons d'autels ; cela se rapproche bien de ce que j'ai dit relativement
à la méme faute pour tes patrons des églises. J'ai déjà
fau remarquer quelle autorité ajoutait à mes conseils l'identité de
vues qui existait sur ce point, entre M. Lucas, prétre du diocèse
de haint-Brieuc, el moi, prétre du diocèse de Quimper; j'en puis
dire autant aujoui d'hui pou i' Ia conformité qu'il y a en lre mes
appréciations el celles du R. P. Rio, prêtre du diocèse de Vannes.
Je ne l'ai jamais vu el je n'ai pas vu davantage M. l'abbé Lucas.
Notre accord sur ce point ne peul donc venir de l'esprit de
Archives diocésaines de Quimper et Léon
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coterie ; il n'est pas davantage inspiré par la lecture des mômes
revues, et cela pour une raison bien simple : j'ai le Ior t de n'être
ni l'abonné, ni le lecteur d'aucune revue. Je soutiens simplement
avec ces Messieurs une thèse inattaquable. Cela dit, voici ma
longue citation :
« Quelque style qu'on adopte pour une église, gothique, ou
roman, ou bizanlin, ou môme tout ce qu'il y a de plus simple'au
monde, le constructeur, le sculpteur, le décorateur, le prètre surtout,
doivent se pénétrer d'une chose, c'est que le but n'est pas de
faire valoir leur savoir faire, ou leurs idées. « Domus Beitet porta
cœli », maison de Dieu, porte du Ciel : Lelle est l'église. Oue votre
objectif soit donc d'y faire beaucoup et bien prier Dieu. Veillez à
ce que le Saint-Sacrement y ait < principem locum » la place d'honneur
due à la divinité de Jésus-Christ présent sous les voiles-eucharistiques.
Que les déairs accessoire* le montrent, el y conduisent,
à la façon du Précurseur. Mettez en honneur ta douce Vierge
Marie sous les titres les plus populaires et les plus anciens. Remettez
en lumière le passé de votre église. Faites honorer les saints,
le sainl patron particulièrement. C'est lui qui, comme Zachée,
fait à son Dieu les honneurs de sa maison; « ln domo tua oportet
me maneie. * (Luc. 19. 5,)
i Ici le lieutenant de Dieu, c'est le prêtre ; et son église dou,
encore plus que son presbjtère, occuper son zèle eL son temps.
C'est auprès de lui que doivent venir prendre conseil propriétaires
et artistes, et les .bien fa i leu rs eux-mêmes. A lui de diriger loul ce
qui se fait dans la maison de son maître. - Legem requirent ex ore
ejus, » (Mal. 2.) .
i Mais, s'il est des règles pour le placement des saints dans le
temple il*en est aussi contre ieur déplacement et leur dépossession
L'exemple suivant fera comprendre ce que nous voulons
dire Une église est sous le vocable de saint Eiienne, premier
martyr. Son tableau orne, comme il est juste, le maître-autel.
Mais'survient une dévotion nouvelle, non dans son essence, mais
du moins dans sa forme el dans son expression extérieure, qui a
besoin de s'installer quelque part. Oue fait-on V On met de côté Ie
tableau du saint patron pour élever à sa plaçé un Sacre-Cœur de
r Apostolat de ta prière, C'est bien d'une part ; mais d autre part
n'est-on pas en droil de dire : non erat hic tocus t Ce n est pas
ainsi qu'il fallait s'y prendre. Vous deviez laisser saint bUenne â
sa place, et meure ailleurs la nouvelle image.
« Que si la chose ne pouvait se faire, faule de place, qui vous
empêchait néanmoins de rattacher la dévotion nouvelle au saint
tabernacle, où Jésus exerce si excellemment pour nous I apostolat
de la prière? Semper Vicens ad interpetlandum pro nobis,
(Hebr 7 25 ) — Nous croyons tout bonnement que nen n est
plus agréable à Notre-Seignéur que la simple obéissance aux Jms
de son Edise, et qu'il se trouve particulièrement honoré dans a*
saints, qui ont reçu de lui la gràce et qui font remonter vers lui
les honneurs quils reçoivent.