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1894 - Diocèse de Quimper et du Léon

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. Archives diocésaines <strong>de</strong> <strong>Quimper</strong> <strong>et</strong> <strong>Léon</strong><br />

- 98 —<br />

CHRONIQUE DU DIOCESE<br />

Offices extraordinaires.<br />

<strong>Quimper</strong>. - COMM u .\ A i, TF. IU: U RRTIUITK, - Le samedi 3 Mal's, ct non<br />

b 5 comme ou l'a indiqué sur (e tableau ies r<strong>et</strong>raité», commencera une<br />

r<strong>et</strong>raite pour tus U o i mues.<br />

LETTRE PASTORALE ET MANDEMENT<br />

DE MONSEIGNEUR LÉVÊQUE DE QUIMPER ET OE LÉON<br />

POUR LE SAINT TEMPS DU CARÊME DE L'AN 1694<br />

SUR LA PENITENCE<br />

(Suite el tin).<br />

IV.<br />

Avouez-le, N. T. C. F., il est difficile à <strong>de</strong> vrais chrétiens <strong>de</strong><br />

se faire apologistes <strong>du</strong> plaisir, <strong>du</strong> bien-être, les détracteurs <strong>de</strong><br />

la Pénitence, s'ils veulent s'inscrire à la suite <strong>du</strong> Christ. Du<br />

reste, il l'a dit encore : « Le servileur ne saurait, être plus heureux'que<br />

le maïtre. Que ceux qui veulent me suivre se renoncent<br />

<strong>et</strong> portent la croix. » Et c<strong>et</strong>te doctrine <strong>de</strong> Ia Pénitence,<br />

le Christ l'a si bien inculquée à ses disciples, que <strong>de</strong>s millions<br />

<strong>de</strong> martyrs y ont répon<strong>du</strong>, en acceptant la torture <strong>et</strong> la mort<br />

pour la suivre. Que d'âmes, poussées par c<strong>et</strong>te inspiration,<br />

cèptent avec résignation la solitu<strong>de</strong> <strong>du</strong> cloitre, l'èloignement<br />

<strong>de</strong> la famille, la haine <strong>de</strong>s méchants, la raillerie <strong>de</strong>s<br />

libertins, les insultes <strong>de</strong>s impies, <strong>et</strong> se soum<strong>et</strong>tent sans murmurer<br />

aux rigueurs <strong>de</strong>s saisons, aux souffrances <strong>de</strong>s maladi<br />

es<br />

C<strong>et</strong>te doctrine <strong>de</strong> la Pénitence, tous les hommes y sont<br />

soumis, aussi bien les justes quc Ies coupables, car tous out<br />

besoin <strong>de</strong> conserver la force <strong>de</strong> résister au mal.<br />

L'homme, N. T. C, F., à quelque <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> perfection qu'il<br />

soit parvenu, reste en face <strong>de</strong> mille ennemis qui menacent K<br />

tout instant sa fragile vertu. Parmi ces ennemis, il y en a qui<br />

l'assiègent <strong>de</strong> si près, que c'est seulement au prix <strong>de</strong>s plus<br />

constants <strong>et</strong> <strong>de</strong>s plus généreux efforts qu'il peut echapper k<br />

leurs traits. Ces ennemis redoutables, ce sont les seus. Ce sont<br />

eux qui, au témoignage <strong>de</strong> l'Esprir-Saint, * nous inclineut au<br />

mal dès l'âge le plus tendre » (1).<br />

C'est c<strong>et</strong>te fatale concupiscence, véritable ange <strong>de</strong> Satan,<br />

toujours armé contre l'esprit (2), « qui, sans cesse, dit saint<br />

d) GHÎL vin, 21.<br />

(2) GAL. v, 17.<br />

-99 -<br />

Chrysostome, inspire les pensées mauvaises, les désirs mauvais,<br />

les actions coupables. » Saint Paul le connaissait bien<br />

c<strong>et</strong> ennemi dangereux <strong>et</strong> opiniâtre, c<strong>et</strong> ennemi <strong>du</strong> jour <strong>et</strong> <strong>de</strong><br />

la nuit, <strong>de</strong> tous les temps <strong>et</strong> <strong>de</strong> tous les lieux. C'est lui qu'il<br />

fant combattre sans trêve <strong>et</strong> sans relâche, Du reste, rien <strong>de</strong><br />

grand sur la terre saus la violence <strong>et</strong> la douleur. Etudiez la<br />

vie <strong>de</strong>s hommes qui, dans tous les siècles, se sont distingués<br />

parl', science, la puissance ou la vertu, <strong>et</strong> ont brillé sur la<br />

terre comme les astres <strong>du</strong> firmament. Vous verrez ce que<br />

leur a coûté leur éclat. Voyez, au milieu <strong>de</strong> leurs travaux<br />

multiples, les Paul, Ies Jérôme, Ies Augustin., voyez-les sous<br />

l'empire d'une règle sévère, d'un travail continu. Citez-Nou^<br />

un seul <strong>de</strong> ces savants, dont nous honorons le nom, à quelque<br />

classe ou esprit qu'il appartienne, qui n'ait conquis la palme<br />

au prix <strong>de</strong> ses sueurs. N'est-ce pas toujours au milieu cTunë<br />

vie pleine <strong>de</strong> labeur, d'austérité <strong>et</strong> <strong>de</strong> privations que les grands<br />

sentiments <strong>et</strong> les gran<strong>de</strong>s vertus se développent ? C'est là le<br />

terrain qui leur est propre. Détachez <strong>de</strong> la vie <strong>du</strong> soldat la discipline<br />

sévère, les pénibles exercices ; où la patrie trouverat-elle<br />

<strong>de</strong>s défenseurs dévoués <strong>et</strong> intrépi<strong>de</strong>s? L'Eglise ne doitelle<br />

pas aussi aux <strong>du</strong>res règles qu'elle impose à .sa milice, sa<br />

fécondité dans le bien ? Que <strong>de</strong> sacrifices dans la vie <strong>du</strong> prêtre,<br />

que <strong>de</strong> larmes dans celle <strong>du</strong> pasteur, que <strong>de</strong> fatigues dans<br />

celle <strong>du</strong> missionnaire, que <strong>de</strong> <strong>du</strong>r<strong>et</strong>é daus celle <strong>du</strong> religieux !<br />

C'est bien là l'obeissance au conseil <strong>de</strong> saint Paul k Timothée :<br />

« Veillez, travaillez avec ar<strong>de</strong>ur » (1),<br />

Penseriez-vous, N. T. C. F., qu'une vie nioHe <strong>et</strong> sensuelle<br />

puisse enfanter ces prodiges ! Croiriez-vous que Th om me,<br />

concentré dans les soins minutieux <strong>de</strong> la santé, rêvant à <strong>de</strong><br />

luxueux ameublements, à l'arrangement <strong>de</strong> frivoles plaisirs,<br />

à toutes ces superfluités, ces mille riens qui se partagent souvent<br />

la vie <strong>de</strong> certains Chrétiens, puisse être capable <strong>de</strong><br />

gran<strong>de</strong>s choses ?<br />

Non, N. T. C. EV, Nous le répétons, il ne peut rien y avoir<br />

<strong>de</strong> grand sans la souffrance, <strong>et</strong> la souffrance, c'est la Pénitence.<br />

« La vertu est une plante, dit saint Ambroise, qui ne<br />

plonge ses racines <strong>et</strong> ne trouve sa sève que dans les ruines<br />

<strong>du</strong> corps. » — « La Pénitence, dit saint <strong>Léon</strong>, voilà l'aliment<br />

<strong>de</strong> Ia vertu, » — « ll faut <strong>de</strong>ssécher le corps par les privations,<br />

dit encore saint Ambroise, pour donner à l'âme <strong>de</strong> la<br />

vigueur. » C'est <strong>du</strong> reste ce que disait saint Paul : « C'est<br />

dans l'affaiblissement <strong>du</strong> corps que je suis fort : cum enim<br />

*infirmor, tune potens sum * (2)J Ne vous étonnez pas <strong>de</strong> cela ;<br />

le péché a rompu l'équilibre <strong>de</strong>s forces, il a allumé én nous le<br />

foyer <strong>du</strong> mal, dont il faut continuellement éteindre les<br />

U) EP. A THIM. IV. 5.<br />

(S) U CORÎNTH, XII, 10,

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