1894 - Diocèse de Quimper et du Léon

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FRANCE. — La grande famillede sainl Vincent de Paul, les Religieux
el les Filles de la Charité ont célébré, cette semaine, avec
grand éclat, à Paris et dans toutes. Ies maisons de leurs communautés,
la fêle de la « Médaille miraculeuse » révélée, en 1830, à l'humble
Sœur Catherine Labouré.
A Paris, au sanctuaire de la rue du Bac, où la Médaille fut
.révélée, la foule était énorme ; il fallait attendre de longues heures
avant d'entrer. Le Nonce du Saint-Père y est venu, ainsi que le
cardinal Richard et tous ies dignitaires de l'Eglise de Paris, puis la
foule, la foule pieuse qui répétait : O Marie, conçue sans péché,
pries pour nous qui avons recours à vous i
PARIS. — Institut catholique. — L'assemblée générale
annuelle des évêques fondateurs el bienfaiteurs de l'Institut catholique
de Paris a eu lieu, le 28 Novembre, à 3 heures, ainsi que
nous l'avions annoncé.
C'est le Cardinal Langénieux - el non Mgr Richard, comme
nous l'avions dit par erreur, — qui a bénit les premiers travaux
du nouvel établissement, qui consistent jusqu'a présent en un vaste
et élégant pavillon, représentant la vingl-cinquiéme partie de la
reconstruction totale.
A côté de LL. EE. les Cardinaux Langénieux et Richard, on
voyait S. B. Mgr Jousseff, Patriarche d'Amioehe, NN. SS. les
Archevêques de Sens, de Besançon, de Rouen ; les Evêques de
Vannes, de Baveux, de Nancy, de Coutances, de Blois, de Nevers,
de Verdun, de Soissons, de Sainl-Brieuc, de Quimper, de La
Rochelle, de Clermont, d'Amiens, d'Orléans, d'Evreux, du Puy,
plusieurs prélats, des représentants d'évéques absents, un grand
nombre de notabilités catholiques.
Le discours de Mgr Germain a été le magistrat développement
de celle pensée : Il faut que la foi devienre savante et que la
science reste fidèle.
On a distribué ensuite les prix de la Faculté de droit. Parmi les
lauréats, nous sommes heureux de relever le nom d'un de nos
compatriotes, M. Daniel Le Hire, de Morlaix, qui a obtenu un
premier prix el une mention honorable.
M. l'abbé Beu rt ier a fait l'historique des travaux de l'école des
hautes éludes.
A ta fin de la réunion, Mgr d'Hulsl, l'éminenl recteur de l'Institut.
a pris la parole ; il a développé éloquemmenl la nécessité el
te rôle élevé des universités catholiques, el a montré ce qu'esl
l'Institut de Paris.
Tout ce beau discours serait à citer : nous en donnons, du
moins, un extrait. L'orateur, pou r encourager les catholiques français,
leur cite l'exemple de la Belgique :
« Aujourd'hui. l'Université de Louvain compte 2,000 élevés ; les hommes
qu'elle a formés sont devenus les autorités sociales de leur pays.
Médecins, avocats, juges, propriétaires.'industriels, législateurs, adroi-
Archives diocésaines de Quimper et Léon
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nislrateurs, membres des assemblées provinciales, ils font rayonner
autour d'eus l'influence qu'ils ont acquise p^r leur savoir et le mettent
nu servire dn bieiu
On les volt, aux jours de crise constitutionnel!*, pressentir et servir
les vœux du grand nombre- L'âme frémissante d'une démocratie consciente
de sa force les trouve moins réfraelaires au progrès que ces libéraux
attardés dans les vieilles négations el les vieilles haines. Si l'extension
du suffrage devient inévitable, c'est à leur clairvoyante initiative
ijue la nation sera redevable des mesures préservatrices, qui protègent
contre la tyrannie du nombre les droits dc la famille et les intérets de
la société, fet quand un premier essai de l'étecldral nouveau jette tout a *
coup dans tes assemblées législatives un redoutable contingent de socialistes,
les places occupées par ces hôtes inquiétants ne sont pas conquises
sur les catholiques : ceux-ci, iu contraire, forment à eus seuls une
majorité décisive, durit l'empire s'asseoit sur les ruines du libéralisme ;
its sont seuls en face des modernes barbares, assez forts pour Jes con tenir,
assez généreux pour les désarmer,
Messieurs, je n'ignore pas que pareille victoire est pour les catholiques
de France bien plus difficile à remporter. Mais ce que J-B sais égalemenl,
c'est qu'il faut la remporter ou périr. Travaillons-y de loin, comme.
ont fait tes neiges. Pré parons-la par l'école à tous les degrés, mais aussi,
mais surtout par l'école supérieure. Le salut social est à ce pris. •
Après cet exposé élevé du caractère et du bul des Universités
catholiques. Mgr le Recienr a répondu péreraploirement par les
faits aux critiques de ceux qui disent que les Faon liés catholiques
n'ont pas d'élèves, pas de succés el ne mènent à rien.
Mgr d'Hulsl avait d'abord rappelé les amis el les bienfaiteurs
que la mort a enlevés, dans te courant de l'année, el fait nn éloge
ému de M. Claudio Jannet, le grand économiste catholique, professeur
d'économie politique, mort it y a quelques jours.
MADAGASCAR. — Au moment où la France prépare nne expédition
à Madagascar, on lira avec iniért-l el non sans émotion les
lignes suivante*, empruntées à ta Croix :
• Madagascar, la reine des Iles, nous le répétons, nous appartient
par droit de premier occupant et par la mort des saints,
qui y oni planté la Croix.
M. Nacquari, l'un des missionnaires envoyés par sainl Vincent
de Paul, y était resté seul, ll convertit le chef dos M a la ta nes, un
Dian Taboulaze, qui admirait nos cérémonies saintes, el puis, il
écrivait ce testament en Frame : t Je ne doule pas que lons les
sujets de la Congrégation ne tressaillent de joie des nouvelles si
désirables à leur zéle el ne veuillent coopérer avec Dien à la conquête
de ce nouveau royaume de Jésus-Christ. »
Et tI allait mourir :*i Je ne puis, écrit-il à sainl Vincent de
Paul, recevoir d'autre sacrement que celui de l'Eucharistie. »
A sou lit de mori, il se fil, en effet, apporier le ciboire et se
communia ; puis, ne voulant pas priver colons el nègres de la présence
réelle, il leur rendu le ciboire, recommanda fidélité, foi,