1894 - Diocèse de Quimper et du Léon

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ble et beau, tout a contribué à rehausser l'éclat de cette fole charmante
et loute chrétienne.
• La foule qui se presse à l'église on sur la plage présente un
tableau ravissant par la variété des costumes el des couleurs
De Quimper, de Ponl-l'Abbé, des paroisses voisines, DOUS avons
vu arriver des Ueis de visiteurs. La population du Guilvinec est
particulièrement heureuse de remarquer dans l'assistance les Religieuses
de Quimper, dont l'admirable dévouement ne s'est jamais
démenu dans ta rëcenle épidémie du choléra.
« Dès 9 heures, l'église est déjà pleine; on craint de ne pas
trouver de place.... La grand'messe, chantée par M, le Curéin,
a vivement impressionné ce peu ni e
de marins qui, chaque jour, fait un progrès de plus dans l'amour
et la pratique de la loi de Dieu. La musique des Frères, qui a joué
ii 1 entrée, a l'Offertoire, à la Communion et à la sortie, des morceaux
d'un grand effet ; et le molet de M. l'abbé Henry, accompagné
par M. le chanoine Bargilliat, ont intéressé au plus ham
point ces braves gens qui n'avaient jamais assistée pareille fête
dans leur église du Guilvinec
< Aussi, vous comprendrez leur émotion quand ils écoulaient
la chaude parole de M. Péron, recteur de Lanhouarneau. Interprétant
I évangile du jour, la pèche miraculeuse, il montrait à ces
marins recueillis, attendris, combien leur vie, semblable à celle
des Apôtres, les mettait en contact avec Dieu.... Là-bas, sur l'Océan
en furie, Dieu seul est leur soutien et leur égide... Lui seul aussi
commande aux poissons et les distribue comme il l'entend
C est donc â Lui que le pêcheur doit confier sa fortune * c'est Lui
que le pécheur doit intéresser à sa famille, par la prière et la vie
chrétienne.
. « Après les vêpres, chaulées à 3 heures, la procession s'organise
et se rend successivement aux différentes cales d'embarquement,
d ou l'officiant bénit la mer... 5,000 hommes sont là sur le
rivage, priant avec émolion. Les équipages, debout elnu-tète, sur
eurs bateaux pavoises, les disposent à partir au targe, où se donne
la derniere bénédiction.
* Deux cents bateaux se* disputent l'honneur de recevoir les
prêtres* leur bord... Le clergé satisfait le plus de désirs possible,
M. le Luré de Saint-Corentin embarque sur la chaloupe du
digne pilote Le Roux. On démarre, lèvent fraîchit, et les barques,
emportées à toutes voiles sur la mer qui clapoie, renvoient
vers le rivage les derniers échos des caniiqnes bretons chantés de
loti! cœur par nos excellents marins... La musique, resiée sur la
cale, répond par ses joyeuses fanfares et, derrière Ia musique
nous voyons, du bateau, le Hot du peuple réuni sur la berge qui se"
rétrécit, pour n'être bientôt qu'un long ruban multicolore
- Le spectacle est d'une variété el d'un pittoresque achevé. Les
barques comme des mouettes, se jouent sur les vagues, se renvoyant
i une à I autre le cantique chanté à leur bord
i ,.. Mais voici qu'on stoppe, à trois milles au large C'est Ia
Archives diocésaines de Quimper et Léon
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dernière bénédiction,au milieu de l'Océan.., Rien de plus solennel
et de plus imposant ! Les bateaux se groupent ; les équipages se
découvrent... ll semble que la bénédiction divine tombe sur eux
d'une façon palpable.
i Puis on rentre au port : la procession revient à l'église au chant
du Te Deum, pour clore cette fête émouvante par la dernière, la
grande Bénédiction du Saint-Sacrement.
i Ce soul des souvenirs que Le Guilvinec n'oublie pas. ll se
rappelle ce qu'il était en 1,883 : un port déjà populeux, mais sans
temple el sans autel... EL aujourd'hui, c'est une belle paroisse à
l'espri L chrétien, pourvue d'une charmante église et dun presbytère
confortable... Le Guilvinec sait bien à qui tout cela est diL ..
Le nom de son Recteur est prononcé avec amour. ..lla créé la
paroisse, il s'est dévoué en deux épidémies terribles ; c'est le père
de son peuple; aussi, avec le concours zélé d'un vicaire bon
comme lui, M. de Coataudon nous donnera souvent lespeclaclede
fêtes chrétiennes,, fortifiantes comme celle de dimanche dernier. -
Mission de Plourin-Morlaix. — On nous écrit :
. C'est en 1891 que l'importante paroisse de-Pl ou riu fut confiée
au zèle dévoué de M. l'abbé Terrom. Le nouveau pasteur vit de
suite que cette partie de la vigne qu'on tui donnait à cultiver,
gagnerait beaucoup à enLendre, pendant quelques jours et d'une
manière suivie, cette parole de Dieu qui nous est si bien transmise
par nos Missionnaires Bretons. Et, lont en mûrissant le projet
de la faire évangéliser de nouveau, le bon recteur mil immédiatement
sa paroisse sous la protection du Sacré-Cœur de Jésus.
< Et voilà que, le dimanche 3 Juin, les exercices de la Mission
commencèrent sous la méme protection de ce Cœur * qui a tant
aimé les hommes. »
i Dès ia semaine précédente, l'église paroissiale, avec ses dix
chapelles el ses onze autels, avait complètement changé d'aspect.
Des mains pieuses, qui savent comment on doit décorer Ea maison
de Dieu, avaient travaillé sans relâche à l'embellir. Merci à ces
personnes dévouées ! Nous aimons à croire que le Roi dn ciel
leur fera aussi, un jour, les honneurs du palais qu'il a décoré luimême
de toute éternité.
< Toul le monde était convie au festin. Les enfants, ces gâtés
du Bon Dieu, furent servis d'abord. Le mardi, 29 Mai, le vénérable
Curé de Saint-Mathieu de Morlaix, aidé d'une dizaine de confesseurs,
fit tomber sur ceux qui avaient l'âge de la recevoir, la grâce
de l'absolution. Puis, dan* une charmante instruction, il leur
demanda de ne jamais oublier cette journée si gaie et si chrétienne,
et de se souvenir, plus tard, du Belek-coz qui leur parlait maintenant.
Une procession termina la fête.
« Le lendemain, commenca la retraite préparatoire a la communion
des enfants. Ils étaient là 200, bien attentifs à écouler les
sermons el surtout les explications des tableaux, iiue leur donnait
M. l'abbé Conq, le Michel Noblet?, de l'enfance.