You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
- 84 -<br />
Archives diocésaines <strong>de</strong> Q mper <strong>et</strong> <strong>Léon</strong><br />
ments <strong>de</strong> Félicité ct <strong>de</strong> Perpétue soutenant la foi <strong>de</strong> leur liis<br />
contre Ies bourreaux ! Combien en est-il qui trouvent exagérées<br />
ces longues prières, ces offices prolongés, ces prédications<br />
multipliées ces pieuses r<strong>et</strong>raites! Ils sont nombreux, hélas<br />
parmi Ies chrétiens ! Sans doute, Ieur foi n'est pas morte, maie<br />
elle chancelle, comme ces vieux monuments dont le temp., a<br />
r Sn 6r * Cim °?. t uf qui »*«»* au moindre souffle da<br />
vent Elle est semblable à c<strong>et</strong>te <strong>de</strong>rnière lueur d'une lumière<br />
qui s éteint, <strong>et</strong> à ce <strong>de</strong>rnier crépuscule <strong>du</strong> jour luttant contre<br />
ia nuit.<br />
PK^ 1 eSt J raî q * e resprit <strong>de</strong> foi tend à s'affaiblir parmi lea<br />
Chrétiens <strong>de</strong> nos jours, cherchons quelle peut en étre la cause<br />
Le sage mé<strong>de</strong>cin interroge d'abord lo mala<strong>de</strong> <strong>et</strong> tire ordinairement<br />
les remè<strong>de</strong>s dos réponses qu'il reçoit.<br />
IL<br />
D'où vient donc, N, T. C. F., c<strong>et</strong> affaissement <strong>de</strong> la foi<br />
que nous constatons à notre époque? Serait-ce que le sang <strong>de</strong><br />
Notre-Seigneur a per<strong>du</strong> sa chaleur ? Non ! ce sang divin versé<br />
sur la croix, coulant chaque jour <strong>de</strong> nouveau sur l'autel a<br />
toujours la meme chaleur, <strong>et</strong> coule toujours avec autant <strong>de</strong><br />
générosité <strong>du</strong> coté <strong>du</strong> Sauveur. Nous le vovons <strong>et</strong> nous le<br />
reconnaissons à c<strong>et</strong>te perpétuité <strong>de</strong>s œuvres <strong>de</strong> l'Eglise à c<strong>et</strong><br />
élan <strong>de</strong>s missionnaires qui sacrifient tout, avec l'entrain <strong>de</strong>s<br />
premiers Apôtres ; nous le voyons à c<strong>et</strong>te ar<strong>de</strong>ur qui pousse<br />
vers Ia vie religieuse un nombre considérable d'âmes pieuses •<br />
nous le voyons, à c<strong>et</strong>te vigueur avec laquelle tant <strong>de</strong> cœurs<br />
généreux soutiennent les droits <strong>de</strong> l'Eglise ; nous le vovons<br />
enfin à c<strong>et</strong>te admirable efflorescence <strong>de</strong> bonnes œuvres qui<br />
inon<strong>de</strong> 1 univers entier <strong>de</strong>s rayons immortels <strong>de</strong> la charité<br />
chrétienne. Est-ce que l'é<strong>du</strong>cation <strong>et</strong> l'instruction chrétiennes<br />
ne se répan<strong>de</strong>nt plus parmi Ies peuples ? Jamais, N. T C F<br />
les catéchismes n'ont été plus suivis <strong>et</strong> plus expliqués par une<br />
foule <strong>de</strong> catéchistes zélés ; jamais on n'a vu tant <strong>de</strong> nobles<br />
ames se lever, pour distribuer à l'enfance c<strong>et</strong>te science <strong>de</strong><br />
Dieu que ies impies ont rayé <strong>de</strong> leur programme. Serait-ce<br />
que <strong>de</strong>vant les événements, Dieu, découragé, s'éloignerait <strong>de</strong><br />
l'homme ? Non ! N. T. C. F., Dieu n'a-t-H pas dit J S<br />
jamais plus proche <strong>de</strong> l'homme que quand il souffrait *<br />
m nous étudions l'état <strong>de</strong> la société actuelle, nous voyons<br />
qu i se passe aujourd'hui, dans l'esprit <strong>et</strong> le cœur <strong>de</strong> l'homme<br />
quelque chose d'analogue à ce qui se passe dans son cZs'<br />
lorsque ce corps, sans mouvement, sans exercice, s'enfouit<br />
dans la mollesse <strong>et</strong> se renferme dans l'oisiv<strong>et</strong>é. Alors, en eff<strong>et</strong><br />
le corps perd sa souplesse, ses nerfs per<strong>de</strong>nt leur solidité, ses<br />
JlîlZllZ^ HaSqUeS <strong>et</strong> Sé déc ° l0 ^ e Pileur mala-<br />
T * J* d i , V,Sage ; en sorte que ' lûrsc - ue viendra le<br />
S ? S ^ Ja i Utte ' B man ^ era fatalement sous les coups <strong>de</strong><br />
d'énergie<br />
l'ennemi.<br />
<strong>et</strong> succombera<br />
"-"M«»<br />
- 8 t f -<br />
Annibal, le héros carthaginois, avait vaincu les Romains.<br />
^ieu sait ce que lui avait coûté c<strong>et</strong>te victoire. Il avait passé<br />
les Alpes au milieu <strong>de</strong>s neiges amoncelées. Il avait <strong>de</strong>scen<strong>du</strong><br />
tes pentes abruptes, brisant tous les obstacles qui se présentaient<br />
sur sa route. Ses hommes, amollis par le chaud climat<br />
«'Afrique, grâce k ces gigantesques travaux, avaient senti<br />
Eécupler leurs forces. Leurs bras soli<strong>de</strong>s tenaient le bouclierfei<br />
lançaient la flèche avec une vigueur incomparable. Leurs<br />
[pieds aguerris, leurs jambes infatigables allaient comme le<br />
Kent d'un endroit à l'autre ; en sorte que, tandis que le<br />
^Romain paisible comptait les jours nécessaires aux Carthaginois<br />
pour arriver jusqu'à lui, ceux-ci paraissaient à l'improiviste,<br />
harcelant l'armée romaine <strong>et</strong> Ia forçant à <strong>de</strong> désastreux<br />
'combats. Rome fut vaincue <strong>et</strong>, si elle ne tomba pas sous les<br />
coups <strong>de</strong> son terrible ennemi, c'est que Ia Provi<strong>de</strong>nce la réservait<br />
pour une autre mission,<br />
Cependant, Annibal a pitié <strong>de</strong> ses soldats fatigués <strong>et</strong> amairis.<br />
Il voit <strong>de</strong>vant lui les vertes plaines <strong>de</strong> la Sabine, <strong>et</strong> il<br />
.i vite son armée à s'y reposer <strong>de</strong> la victoire. Les soldats Car-<br />
Ihaginois se précipitent sur ces champs fertiles, se délectent<br />
.sous ce climat délicieux, passant les jours <strong>et</strong> les nuits en<br />
rgies. Mais le bien-être amollit ces fiers guerriers, leurs bras<br />
Je*viennent moins nerveux, la flèche n'est plus lancée avec<br />
fcint <strong>de</strong> vigueur. Et quand le Romain reviendra, il chassera<br />
evant lui ces troupes affaiblies qui lui ont naguère montré la<br />
mort <strong>de</strong> si près.<br />
C'est ainsi qu'il faut au corps un exercice continuel pour<br />
qu'il conserve son énergie. Ce qui est vrai <strong>du</strong> corps est vrai<br />
<strong>de</strong> l'âme. Il faut aussi à l'âme <strong>de</strong>s efforts sans cesse renouvelés<br />
pour qu'elle puisse rester forte <strong>et</strong> vigoureuse dans la lutte<br />
contre le mal.<br />
En quoi consistent ces efforts nécessaires à l'âme? Quel<br />
est le travail qu'elle doit opérer, à chaque instant, pour conserver<br />
sa vigueur ? Ce travail, c'est celui <strong>de</strong> la Pénitence.<br />
iii.<br />
La Pénitence, dans la plus large acception <strong>du</strong> mot, consiste<br />
dans <strong>de</strong>s sacrifices imposés h la nature, sacrifices forcés<br />
ou sacrifices volontaires, tels que la loi <strong>de</strong> l'Eglise en fait un<br />
<strong>de</strong>voir au Chrétien.<br />
C'est c<strong>et</strong>te Pénitence, imposée par l'Eglise, qui paraît<br />
extraordinaire, non seulement au voluptueux qui se figure<br />
n'avoir pas <strong>de</strong> règles morales à suivre <strong>et</strong> pouvoir se laisser<br />
aller à toutes ses passions, mais même aux Chrétiens lâches<br />
qui ne se sentent pas assez forts pour porter le joug <strong>du</strong> Seigneur.<br />
Aujourd'hui, d i ron t-ils volontiers, le confortable est<br />
passé dans les mœurs ; les santés sont affaiblies ; il n'y a plus<br />
que dans les cloitres où l'on puisse se macérer la chah' <strong>et</strong><br />
s'imposer <strong>de</strong>s jeûnes. On ne pense qu'à éviter le froid, la cha-