1894 - Diocèse de Quimper et du Léon

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second lieu, le Gouvernement n'ignorait donc pas ta manière de
voir de Léon XIII.
On saura, une fois de plus, à quoi s'en tenir sur ta bonne foi
et la bruyante indignation de certains journaux.
Et maintenant se trouve tracée avec une sagesse et une prudence
manifestes la conduite que les catholiques out à tenir, en
cette grave question, sous la direction de leurs Evêques guidés
par le Souverain Pontife,
Si le Gouvernement reste fidèle aux déclarations qu'il a faites,
soit à Rome, soit à Paris, Ia solution du conllitactuel peutêtre
espérée.
La circulaire nous dit que t le Saint-Siège aura soin d'insister
pour que ces promesses soient mises à exécution. » En tous
cas, ce ne sera pas « le parti clérical > qui aura « sacrifié ia religion
et la paix publique à ses passions, à ses haines, à son fanatisme
aveugle. »
Jeanne d'Arc. — Les fêles en l'honneur de Jeanne d'Arc
ont pris, sur tous les points de la France, le caractère dune véritable
manifestation nationale.
A Orléans, où ces fêles sont annuelles, durent trois jours et
réunissent ieules les autorités civiles et militaires, vingt-deux prélats
(cardinaux, archevêques et évêques) v ont pris parl.
A Paris, un Te Deum a été chanté en "l'église du Sacré-Cœur
magnifiquement pavoisée
Le mouvement a pris une telle extension, que nous ne pouvons
pas en rendre compte ici ; il ne nous est mème plus possible
d'énumérer toutes les villes où des manifestations ont été organisées.
Partout, l'armée s'est associée avec enthousiasme aux
honneurs rendus à la grande française, que l'Eglise a déclarée
vénérable ; les fêtes ont été belles surtout dans nos principaux
ports militaires.
C'est vraiment une manifestation nationale : nous aimons à
saluer ce réveil de l'âme catholique française, el nous y voyons un
gage de la paix rétablie et des prochaines revanches de l'avenir.
A ce propos, nous citons l'article suivant de l'excellente Semaine
de Cambrai, qui ne peut qu'intéresser nos lecteurs.
t L'une de ces prophéties qui, il y a vingt ans, ont troublé tant
d'esprits, disait que l'on chanterait un Te Deum comme on n'en a
jamais chanté. îNous ne savons si la visionnaire — si visionnaire
il y a — a eu en vue le Te Deum auquel nous assistons ; le fait est
que l'on ne trouverait, dans toute l'histoire de l'Eglise, rien de
semblable au cantique qui retentit aujourd'hui dans toute la
France.
t Jamais actions de graces n'ont été rendues à Dieu pour l'introduction
d'une cause de canonisation, si ce n'est dans le secret
des cœurs. Les actions de grâces publiques sont réservées pour la
béatification, et encore sont-elles limitées à un nombre déterminé
d*églises,qui en ont demandé el obtenu l'autorisation. Aujourd'hui,
Archives diocésaine de Quimper et Léon
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du consentement tacite mais exprès du Saint-Siège, elles éclatent
à travers toute une grande nation, alors que Rome a seulement
promis d'instruire le procès de canonisation.
« Et ces actions de grâces se font entendre, non seulement
dans les églises, mais sur les théâtres les plus divers : elles prennent
la voix de la prière, de l'éloquence, de la poésie, de la musique,
des arts dramatiques; que dis-je ? elles s'exprimeni eii caractères
de feu sur les places publiques, elles illuminent la mansarde
du pauvre comme elles'font flamboyer les plus riches hôtels et les
plus nobles édifices.
« Et ce qui étonne plus encore, c'est que celle annonce de
future glorification qui inspire une si grande et si générale allégresse
n'a d'autre sujet qu'une pauvre petite paysanne morte il y
a quatre siècles, sur un bucher, comme une criminelle.
« Mais celle vierge, sous la conduite de Dieu, avait rendu la
France à elle-mômè.
t Aujourd'hui, — tout à coup, — son nom est sur toutes les
lèvres, son souvenir émeut tous les cœurs d'une émotion aussi
douce que bienfaisante, d'une émotion toute pacificatrice. Je parcourais
hier soir, à l'heure des illuminations, ies rues de Lille, les
grandes artères et les ruelles. Toutes étaient pleines de ces foules
qui s'y ruent au H Juillet, par exemple, ou au Broquelet. Mais
quelle différence d'attitude et de ton : pas un cri, pas une bousculade,
pas une inconvenance. Toutes les âmes se sentaient sous
l'empire d'un sentiment qu'elles n'avaient plus éprouvé depuis
longtemps, du moins en si grandes masses et hors du sanctuaire.
La religion et la pairie, sous la figure de Jeanne d'Arc, planaient
sur la cité et la remplissaient de paix et d'espérance : espérance
que l'union des Français peut se refaire, el que dans cette unité de
vues et d'action la France reprendra son rang et son rôle dans le
monde.
• A quand la réalisation ? Peut-être plus tôt que 1 on ne pense.
Nous venons de voir que le cœur de la France, si travaillé, depuis
deux siècles, par l'impiété de la corruption, n'a point cessé d étre
sensible aux grandes pensées et aux nobles sentiments. Que Dieu
le touche, et il aura bientôt fait de secouer la lèpre encore superficielle
qui le rend méconnaissable à lui-même, et de reprendre
avec la générosité d'autrefois le cour, de ses glorieuses destinées. *
Comment on forge un scandale. - Il y a quelques
années, raconte la Patrie, de Bruges, un honorable vicaire de la
cathédrale de Sainl-Bavon, à Gand, fui accusé par une femme de
plusieurs faits odieux.
Malgré ses protestations d'innocence, le tribunal, devant lequel
l'accusatrice renouvela sous serment ses accusations, condamna le
prêtre a une amende el à la prison.
Eh î bien, la femme en question vient de mourir, bur son IU
de mort, rongéepar les remords, elle a expressément tenu a àmr--