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1894 - Diocèse de Quimper et du Léon

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Au centre <strong>de</strong> l'Afrique (mile).<br />

Archives diocésaines <strong>de</strong> Qui per <strong>et</strong> <strong>Léon</strong><br />

Pour parler d'une manière intéressante <strong>de</strong> la faune <strong>de</strong> l'Ouganda,<br />

il faudrait plus <strong>de</strong> temps pour l'étudier que je n'en ai. Les<br />

oiseaux surtout, au plumage enchanteur, pourraient passionner<br />

un homme, sans qu'il soit naturaliste. Pour aimer les oiseaux, ae<br />

suflil-il pas d'avoir fait, dans ses jeunes années, l'école buissonnière?<br />

Les enfants <strong>de</strong> l'Ouganda n aiment pas ce genre <strong>de</strong> <strong>de</strong>ls*.<br />

sement. Jamais par eux un oiseau n'est iléniché <strong>et</strong> je suis sûr qne<br />

si La Fon la i ne a vail con nu l'étnur<strong>de</strong>r ie inoifensive <strong>de</strong>s p<strong>et</strong>its nègres,<br />

il aurait fait d'eux le plus bel éloge.<br />

Il y a, dans l'Ouganda, un singulier oiseau <strong>de</strong> nuit. Son cri<br />

ressemble beaucoup à celui d'un fauve; ses yeux sont rouges<br />

comme <strong>de</strong> la braise, <strong>et</strong> pour cause : c'est qu'il pleure loujeurs,<br />

ses larmes coulent abondantes, * comme celles <strong>de</strong> Marius pleurant<br />

dans son casque sur les ruines <strong>de</strong> Carlhage ! »<br />

Les hautes herbes el les forêts <strong>de</strong> l'Ouganda donnent asile à an<br />

grand nombre <strong>de</strong> lions, <strong>de</strong> léopards, <strong>de</strong> hyènes.<br />

La hvène, à moins d'étre affamée, n'est guère à craindre. Ele<br />

nous a visités, souvent, dans nos clôtures ; mais mal lui a en pris,<br />

Selon l'expression d'un <strong>de</strong> nos Pères qui n'est pas français, nons<br />

lui avons dressé <strong>de</strong>s tentations, en m<strong>et</strong>tant <strong>de</strong> la vian<strong>de</strong> au boul<br />

d'un fusil. Deux hyènes oni été déjà victimes <strong>de</strong> leur gournuiniJi^.<br />

Les lions sont terribles, quand la faim les mord. L'année <strong>de</strong>rnière,<br />

un lion entra, sur le soir, dans un gros village <strong>de</strong> nos<br />

environs : ll trouva nne femme endormie dans sa maison <strong>et</strong> lui<br />

dévora la poitrine. Nous eûmes le temps <strong>de</strong> l'instruire <strong>et</strong> <strong>de</strong> la<br />

baptiser avant sa mort. Le méme jour, dans <strong>de</strong>ux villages différents,<br />

<strong>de</strong>ux femmes <strong>de</strong>vinrent la proie <strong>du</strong> tigre.<br />

Au moment où je l'écris, un tigre porte partout la terreur ella<br />

mort dans les villages riverains <strong>du</strong> Nyanza : ll a déjà dévoré<br />

12 hommes, enfants on femmes.<br />

On conçoit que les Nègres ne laissent pas en paix les auteurs<br />

<strong>de</strong> pareils méfaiLs. Ils leur fonl une chasse à outrance <strong>et</strong> pre^up<br />

toujours victorieuse. Quand il y a une clnsse au lion ou au lipre.<br />

on sonne l'alarme ; les tambours halient el, en un instant, tousles<br />

hommes vali<strong>de</strong>s sont sur pied. Us chassent le Hona cou ps <strong>de</strong> fusil;<br />

pour le léopard, les nègres préfèrent le chasser à coups <strong>de</strong> lance,<br />

on plus souvent à coups <strong>de</strong> bâton. Il y a <strong>de</strong>ux mois, un léopard<br />

sa u la par <strong>de</strong>ssus nos palissa<strong>de</strong>s <strong>de</strong> lmis mètres <strong>de</strong> bailleur. H<br />

trouva notre chien â la cuisine <strong>et</strong> le goba ; mats il n'avait pas<br />

encore liai <strong>de</strong> le manger, que lui-même était tué par une armée<br />

<strong>de</strong> Bagandas. Lorsque le fauve est acculé au milieu d'un cercle<strong>de</strong><br />

corps humains, il se dresse sur ses pailes <strong>de</strong> <strong>de</strong>rrière <strong>et</strong> prend la<br />

défensive. Le brave qui lui porte le premier coup est généralement<br />

mor<strong>du</strong> el égratigné ; mais, sous une volée <strong>de</strong> coups <strong>de</strong> bàton,<br />

las airs belliqueux <strong>du</strong> léopard s'évanouissent bientôt avec i3 vie.<br />

La chasse aux bêles féroces est pleine d'intérêt pour les Bagafl-<br />

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*<br />

H« • la chasse aux bêtes inoffensives, dans la plaine, ne l'est pas<br />

moins Leroi qui précéda Mtésa, l'avant-<strong>de</strong>rnier roi sur le trône,<br />

nassa'ii ses journées â la chasse, accompagné <strong>de</strong> ses grands ehefs.<br />

(Veuil, parait-il, un second NeHirod. . . . A<br />

I es antilopes, les gazelles, les zèbres parconrent les plaines <strong>de</strong><br />

l'Ouganda par troupes innombrables : le sanglier ne se voit que<br />

dans Quelques provinces.<br />

De temps en temps, lorsque nons avons rempli nos <strong>de</strong>voirs<br />

anvers Dieu, envers le prochain <strong>et</strong> envers nous-mêmes, nous <strong>de</strong>scendons,<br />

pendant une heure <strong>de</strong> récréation, dans la pla.ne_ei revenons<br />

nrè-flue toujours avec <strong>de</strong> belles piéces <strong>de</strong> gibier. Dans ces<br />

unelnues moments consacrés aux approvisionnements <strong>de</strong> la emsme,<br />

ions sommes accompagnés toujours <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> &oèp». .<br />

.Le Blanc va chasser l'antilope, disent-ils, allons manger <strong>de</strong><br />

t» vian<strong>de</strong> i » — Les Négres ont si bonne opinion <strong>du</strong> [ir <strong>de</strong>s Blancs,<br />

nu'ils ven<strong>de</strong>nt toujours la peau <strong>de</strong> l'ours, avant qu il soit tué.<br />

q Àu mois <strong>de</strong> Mai <strong>de</strong>rnier, nous avons changé <strong>de</strong> place a notre<br />

station Je me rendais, un malin, <strong>de</strong> l'ancienne station à la nouvelle<br />

pour surveiller les-bâtisses : une dizaine <strong>de</strong> catéchumènes<br />

me suivaient. Arrivés à mi-chemin, mes,ennesgensme(Iéagnent<br />

nne antilope paissant tranquillement dans la plaine : . Père, me<br />

dtonl- s, nous l'avons accompagné en route ; tue pour nons donc<br />

Seau <strong>de</strong> visite. - Je me dirige vers la bête signalée, la frappe<br />

<strong>de</strong> teuVcoups <strong>de</strong> fusil <strong>et</strong> la couche par terre. A celte vue, mes<br />

hommesSoiirir, <strong>de</strong> danser autour <strong>de</strong> la bête mourante, comme<br />

<strong>de</strong>ffous, <strong>de</strong> s'agenouiller <strong>de</strong>vant moi pour me remercier En nn<br />

clîn d'œil l'anlilope, grosse comme une vache, est écorchée <strong>et</strong><br />

déDecéràu mi eu d'un immense concours <strong>de</strong> mon<strong>de</strong>, venu <strong>de</strong>s<br />

SS'd^entou" ! Le Blanc est notre Père, disent abrs mes garnements<br />

• qu'il choisisse les morceaux qu i préfère el qn d "ous<br />

onné le reste • - Jeréponds : « Les Noirs sont mes enfants je<br />

£ n miT»Vmf d'en 'nourir (expression Ruganda . Quils<br />

"lame M fft feu-feil semblant <strong>de</strong> la griller, el la mange toute<br />

^rnftî I es bovaux v passaient sans étre laves! _uac<br />

lis rota"..» onlr-loîs <strong>de</strong> .rte ^--?'l»f"ï,r'S n f.<br />

d. thé-Fœ M <strong>de</strong> moulons ; mais lons ces -nimau- ont péri, 0 J a<br />

"nn. Ln'Sa<strong>de</strong>nomèllnmoa,on.do».Jf «»P»r-

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