1894 - Diocèse de Quimper et du Léon

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Archives diocésaines de Quimper et Léon
Le nouvel évéque du Puy appartient, par sa naissance, aud^
cèse de Vannes ; aussi était-il assisté par deux prélats vannetais
Mgr Becel et Mgr Tregaro, évéque de Séez.
Baptême de cloches à Santec. — Cette paroisse, non,
vel lément fondée, veut décidément éclipser tous les voisins par
l'ardeur de sa foi eL l'éclat de ses fêtes.
Samedi dernier, dans l'après-midi, Sainl-Pol-de-Léon éiail en
émoi et les abords de la gare étaient presque encombrés : c'étaient
les Sanlégois qui venaient faire à Monseigneur un cortège d'honneur.
ll y avait là de belles et nombreuses voitures, mais louàfô
regards allaient à la cavalcade, composée de quarante à cinquante
chevaux. Je n'ai jamais rien vu d'aussi pittoresque : les brides
scintillaient avec leurs clous decuivre el leurs rubans de diverses
couleurs ; il y avait quelques grelots ; quant aux housses, e!
étaient évidemment de provenances diverses : j'ai cru reconnaître
là des courtes-pointes, des couvertures d'édredon, voire même un
large cachemire, le tout piqué de fieurs ou relevé par un fond
rouge. Les cavaliers étaient splendides à voir : depuis les jeunes
gens au costume antique, pantalon blanc, ceinture et veston bleus,
jusqu'au marin, le béret crânement campé sur le côté de la lête,
ils avaient fière allure, et les chevaux, pourtant plus habitués i
traîner du goémon qu'à parader, relevaient eux-mêmes la tale
avec orgueil.
Les rues de Saint-Pol ont dû tressaillir : n'est-ce pas ainsi que
ses évéques faisaient autrefois leur entrée dans la ville sainte? Le
cortège défile entre deux rangs de fidèles ; tout le long de la route
beaucoup de personnes sont accourues. Le bourg dé Saplec est
brillamment pavoisé d'oriflammes, de guirlandes de fleurs, et dans
l'église, plus belle que jamais, les trois cloches sont suspendues,
attendant les onctions de l'évêque, avant de lancer dans les airs
leurs notes joyeuses. Les Sanlégois les couvent des yeux, leur joie
peut à peine se contenir, et c'est tout naturel. Jusqu'ici leur église
n'avait qu'une petite cloche; il y a quelques années â peine, elle
sonnait Theuré où les vaches, répandues dans les dunes devaient
se traire, et, pour ce motif, les voisins l'appelaient, avec un certain
dédain, doc'h-goro. Désormais Santec n'aura rien à envier
anx paroisses voisines.
Le baptême des cloches, après un sermon bien instructif de
M. Thépaut, recteur de Garlan, a commencé dans un grand recueil*
lément. Les parrains et marraines sont de la paroisse ; seule, \i
S
lus grande a pour parrain M. Eugène d'Harbais el pour marratM
me
la comtesse de Guébriant. Quelques coups des nouvelles cloches
annoncent à (ous que la bénédiction est terminée, mais Ifô
fêles ne sont pas près de finir.
Le soir, un grand feu de joie illumine le bourg et les eules de
Santec el, aux lueurs de ce brasier, tous les habitants chament -i
pleins cœurs une cantate composée par leur Pasteur si dévoué-
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Des fusées, des pétards, des tourniquets égayent ia On de cette
bonne journée.
Le lendemain, dimanche, Monseigneur assistait à la grand'messe
; M. Corrigera, le vicaire général, au nom de l'Evêque remerciait
M. le Recteur et Al. le Vicaire de Santec de leur dévouement
félicitaiL la population de sa bonne volonté et de sa générosité et
l'exhortait à persévérer. '-
A deux heures de l'aprés-midi, Monseigneur quittait Santec
heureux et consolé de cette manifestation de la foi chrétienne, el
aux côtés de la voiture galopait encore la fidèle escorte des jeunes
Sanlégois. UN VOISIN.
ROSCOFF. — C'est à Roscoff que Monseigneur s'est rendu, accompagné
par les Sanlégois. Là aussi, il y avait une cloche à baptiser,
pour compléter le beau carillon que possède déjà celte paroisse.
Aprés les vêpres solennellement chantées, Monseigneur a montré,
dans une courte el substantielle instruction, le rôle de la cloche
dans l'église. Deux vénérables vieillards, M. Kerenfort et
M 11 ' Fallagr, représentaient la paroisse comme parrain et marraine.
CORAY, — Dimanche, i'* Juillet, la fête patronale de Coray a
été célébrée avec une solennité inaccoutumée : prêtres et fidèles
étaient accourus plus nombreux au pardon, auquel venait s'ajouter
la bénédiction de la première pierre de l'église neuve. Pour semblable
cérémonie pou va i bon choisir mieux que la fêle de Pierre,
de cette pierre dont le Christ a fait ta base inébranlable d'un autre
édifice fait de pierres vivantes et qui s'appelle aussi Eglise?
C'était donc fête, el pour les fideles, car c'est chose rare dans Ia
vie d'une paroisse que la construction d'une église, et pour leur
dévoué pasieur : nous savons quel mal il s'est donné d'abord pour
recueillir 18,000 francs de souscriptions dans une paroisse qui
n'est rien moins que riche, et ensuite pour vaincre tous les obstacles
qui ont un peu retardé la construction de l'église, mais qui
n'ont jamais découragé son zèle.
C'est après vêpres, sous une pluie serrée qui a duré loule la
soirée, mais qui n'a point empéché les fidèles d'assister à la cérémonie,
et entouré de douze prêtres, que M. Queinnec, chanoine
honoraire, secrétaire général de l'Evéché, a procédé à la bénédiction
de la première pierre.
Et maintenant, que la bénédiction d'En-Haut est descendue sur
les fondations et sans doule aussi sur ies ouvriers, que l'oeuvre,
qui est en bonnes mains, grandisse et monte vers le ciel, gracieuse
et svelte, tra versant la nue comme la prière du chrétien :
ce sera le témoignage de notre foi pour les générations futures,
car nous avons donné pour nos enfants, en donnant à Dieu, à la
Vierge et â Pierre, notre sainl patron.
Retraite de Femmes, donnée à Lesneven du 30 Juin au
7 Juillet. — IS paroisses, 1B8 retraitantes. — Plouguerneau, 17;