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1894 - Diocèse de Quimper et du Léon

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naufrage, Du reste, M. <strong>de</strong> Marcy a r<strong>et</strong>rouvé, dans les archives dc la<br />

Généralité <strong>de</strong> Caen, l'exemple <strong>de</strong> beaucoup rie richesses artistiques<br />

venus <strong>de</strong> l'étranger, <strong>et</strong> qui n'ont été acquifes aux églises <strong>de</strong> la<br />

côte norman<strong>de</strong> que par ce moyen. Les documents en foul foi el<br />

donnent une explication au visiteur, surpris <strong>de</strong> r<strong>et</strong>rouver <strong>de</strong>s<br />

pièces d'art qui sont bien difféi entes <strong>du</strong> style usité dans le pays (1),<br />

M. l'abbé Abgrall <strong>de</strong>mandant, dans son questionnaire, si le rétable<br />

flamand <strong>de</strong> Kerdévot appartenait à l'école d'Anvers ou à celle<br />

<strong>de</strong> Bruxelles, M. Destrez, conservateur <strong>de</strong>s musées, un maître<br />

autorisé el un travailleur infatigable, expose ce qui suit :<br />

« Les différences <strong>du</strong> travail entre les atelieis d'Anvers <strong>et</strong> <strong>de</strong><br />

Bruxelles ne peuvent être très gran<strong>de</strong>s, étant donné le voisinage<br />

<strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux villes. Toutefois, on en relève, d'abord dans l'architecture<br />

<strong>de</strong>s r<strong>et</strong>ables : Bruxelles il'a que <strong>de</strong>ux fommes, d'une simplicité<br />

rudirnentaire; Anvers a <strong>de</strong>s découpures sinueuses <strong>et</strong> délicatement<br />

fouillées, avec c<strong>et</strong>te autre particularité : le travail est<br />

surmonté <strong>de</strong> dais <strong>de</strong>ntelés, dont la (inesse semble tendre à une<br />

imitation <strong>de</strong> stalactites.<br />

Bruxelles n'a pas <strong>de</strong> marque <strong>de</strong> fabrique définitive, uniforme;<br />

à Anvers, toutes les pièces sont estampées : pour conserver le hon<br />

renom artistique <strong>de</strong> Ia cité, tout ouvrier <strong>de</strong>vait faire poinçonner<br />

ses pièces par la Chambre <strong>de</strong>s Gil<strong>de</strong>s, el à ce règlement les commerçants<br />

lena ien i avec un soin jaloux <strong>et</strong> intéressé.<br />

Bruxelles ne pro<strong>du</strong>it plus, dès les premières années <strong>du</strong> xvii<br />

siècle : Anvers, au contraire, voit à celle époque commencer sa<br />

prospérité <strong>et</strong> sa célébrité dans le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s arts.<br />

A Bruxelles, on néglige souvent <strong>de</strong> pol y chromer : les pièces<br />

ne sont pas une véritable sculpture : cest un trompe-l'œil qui<br />

compte sur l'eff<strong>et</strong> pro<strong>du</strong>it par la perspective, l'or el les couleurs.<br />

Un procédé parfaitement particulier â ce centre <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ction,<br />

c'est la représenta I ion <strong>de</strong> reliefs, d'imitations eForfrois sur plâtre<br />

<strong>et</strong> autre oi3iière, qui tombent à la longue par suite <strong>de</strong> l'humidilé.<br />

A Anvers, la polychromie est très soignée, Les œuvres se rap-<br />

f<br />

jrochant <strong>du</strong> caractère <strong>du</strong> rétable <strong>de</strong> Kerdévot se r<strong>et</strong>rouvent spêciaement<br />

dans la Campine, la Westphalie <strong>et</strong> dans les églises profanées<br />

<strong>de</strong> la Scandinavie (Danemark, particulièrement. Dans ce<br />

<strong>de</strong>rnier pays, ils sont très bien exposés, à plus <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux mètres <strong>du</strong><br />

sol).<br />

Le plus beau rétable, dans la note <strong>de</strong> Kerdévot, c'est celui daté<br />

<strong>de</strong> 1493, conservé au musée <strong>du</strong> Centenaire.<br />

Après celte intéressante communication, M. Desirez, avec une<br />

courtoisie dont nous ne saurions lui savoir trop <strong>de</strong> gré, nous prom<strong>et</strong><br />

<strong>de</strong> s'occuper plus à fond <strong>de</strong> la question. Kl le sera en bonnes<br />

mains : j'en emporte l'espoir avec nne vive gratitu<strong>de</strong>. • A. F.<br />

<strong>Quimper</strong> (chapelle <strong>de</strong>s fonts baptismaux.)<br />

Archives diocésaines <strong>de</strong> <strong>Quimper</strong> <strong>et</strong> <strong>Léon</strong><br />

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*<br />

KERFKUNTEDN. — Le dimanche, 24 Octobre 1852, Mgr Graveran<br />

bénissait, à côté dè l'église <strong>de</strong> Kerfeunleun, nne maison qne M" 0 <strong>de</strong><br />

Bois-Jaffry venait d'élever pour les Sœurs, qui, grâce à sa générosité,<br />

donneraient le soulagement aux mala<strong>de</strong>s, el l'instruction<br />

aux p<strong>et</strong>ites filles <strong>de</strong> la paroisse. Les religieuses choisies par elle,<br />

pour ces <strong>de</strong>ux œuvres <strong>de</strong> charité, étaient les Filles <strong>du</strong> Saint-Esprit.<br />

Le local <strong>de</strong>stiné à la classe fui hien vite insuffisant ; une annexe fut"<br />

donc construite par la Supérieure, Sœur Sainl-Gabriel, déjà aidée<br />

par l'excellente religieuse qui <strong>de</strong>vait lui succé<strong>de</strong>r, Sœur Onésime.<br />

Ces <strong>de</strong>ux femmes, au zèle ar<strong>de</strong>nt, à la volonté forte, ont disparu,<br />

laissant d'elles plus qu'un souvenir ; si la paroisse <strong>de</strong> Kerfeunleun<br />

compte lani <strong>de</strong> mères <strong>de</strong> familles qu'on peul citer comme <strong>de</strong> vrais<br />

types <strong>de</strong> la femme chrétienne, on peut dire qu'elle le doit sur.loui<br />

aux <strong>de</strong>ux premières Supérieures <strong>de</strong> l'école paroissiale.<br />

Aujourd'hui, c'eslu ne nièce <strong>de</strong> Sœur Saint-Gabriel qui continue<br />

l'œuvre commencée <strong>de</strong>puis quarante-<strong>de</strong>ux .ans. Elevée par sa<br />

laute, <strong>et</strong> <strong>de</strong>venue ainsi.comme un enfant <strong>du</strong> pays, elle a la confiance<br />

<strong>de</strong>s mères, dont elle a été l'amie <strong>de</strong> classe, <strong>et</strong> celles-ci sont<br />

heureuses <strong>de</strong> lui con tier leurs filles, si bien qu'il n'y avait plus <strong>de</strong><br />

place pour recevoir les enfants.<br />

Mais une (elle situation ne pouvait se prolonger. A côté <strong>de</strong>s<br />

vieux murs rajeunis, <strong>de</strong> nouvelles construclions se sont élevées ;<br />

elles comprennent <strong>de</strong> belles classes, un vaste dortoir bien aéré, <strong>et</strong><br />

d'où ta vue s'étend sur le beau vallon <strong>de</strong> <strong>Quimper</strong>.<br />

Dimanche, 7 Octobre, fête <strong>du</strong> saint Rosaire, M. Gadon, Supérieur<br />

<strong>du</strong> Grand-Séminaire el vicaire général, après avoir chanté la<br />

grand'messe, venait bénir les nouveaux bâtiments ; les enfants <strong>de</strong><br />

l'école portaient sur <strong>de</strong>s brancards les crucifix el Jes statues <strong>de</strong>stinés<br />

aux nouvelles classes <strong>et</strong> au "dortoir. Ces pieuses images sont<br />

celles <strong>du</strong> Sacré-Cœur, <strong>de</strong> l'Ange Gardien, <strong>de</strong> saint Joseph <strong>et</strong> <strong>de</strong><br />

saint Antoine <strong>de</strong> Padoue. Pendant que le clergé parcourt les différentes<br />

salles <strong>et</strong> que le célébrant y fait les aspersions liturgiques,<br />

les musiciens <strong>du</strong> Pensionnat Sainte-Marie, qui, en bons voisins,<br />

sont venus à la fête, font entendre quelques morceaux ; j'ai fait<br />

assez souvent leur éloge pour étre dispensé d'y revenir, el je suis<br />

trop leur ami, pour avoir ici le droit <strong>de</strong> me répéter.<br />

Les cantiques alternent avec la musique, puis l'on rentre ù<br />

l'église au chant <strong>du</strong> Te Deum. Oui, il a bien sa raison d'étre, le<br />

chant <strong>de</strong> l'action <strong>de</strong> grâces. Une œuvre i mi ortanle est accomplie.<br />

Ce n'est plus, en eff<strong>et</strong>, la classe exiguë <strong>de</strong> IS52 ; dans l'ancien<br />

local nouvellement aménagé, dans la vieille cour, familiarisée<br />

avec les jojeux éhals, il y aura désormais place pour les plus<br />

pei i tes, tandis que la maison neuve e. sa belle cour appartiendront<br />

à <strong>de</strong>s personnages plus importants, puisque parmi les élèves <strong>de</strong><br />

l'école <strong>de</strong> Kerfeunleun se trouvent <strong>de</strong>s aspirantes au brev<strong>et</strong>. C'est<br />

tout un p<strong>et</strong>it momie que celte école ; on y compte, en eff<strong>et</strong>, <strong>de</strong> 160<br />

à 180 élèves, chiffre très considérable, el bien significatif pour un<br />

établissement situé à la porte <strong>de</strong> <strong>Quimper</strong>.<br />

Pour l'agrandissemeni qui vient d'étre effectué, Madame la

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