1894 - Diocèse de Quimper et du Léon

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Caisses rurales. — On nous écrit d'Ergué-Gabéric :
t M ON s i KU R us DIRECTEUR,
« Dans voire numéro du 23 Novembre, vous revendiquez pour
Plogonnec l'honneur — que nous ne pouvons lui contester —
d'avoir établi, dans le diocése de Quimper, la première Caisse
Rurale. Dieu nous garde de manquer au respect dû aux aînés!...
Donc, pour prendre rang, je vous prie de constater qu'Ergué-
Gabéric arrive bon second et que nous sommes décidés à réussir
tout... comme Plogonnec î
Vous nous avez humiliés (1) par voire silence a notre égard,
M. le Directeur, et cependant depuis le 29 Novembre, nous sommes
la deuxième Caisse Rurale en exercice el fonctionnant, dans le
dépanemenl, ll est vrai que la quinzaine qui a séparé la dale de
la création de ta Caisse de Plogonnec de celle de son institution à
Ergué-Gabéric, 25 oa 30 centres nouveaux de l'Œuvre avaient été
constitués en France.
Savez-vous, M le Directeur, que Ia rapidité avec laquelle nous
sommes arrivés à atteindre ce beau résultat prouve pertinemment
que l'entreprise s'adapte à nos mœurs, qu'elle remplit un vide,
qu'elle répond à un besoin social en quéle d'une solution. Et cependant,
tous les jours nous trouvons de bonnes gens, probablement
pas malveillantes, ni ayant des intérêts opposés, croyons-le, mais
dont les appréhensions sont vraiment fort exagérées*
Nos Caisses ne sont ni une spéculation de banque, ni une entreprise
commerciale. Nous appliquons le système RailTeisen, qui a
rendu Ies plus grands services à l'agriculture étrangère. Nous
l'appliquons sous le régime el le bénéfice de l'an icle III, de Ia loi
du 21 Juillet 1867. L'expérience du passé, acquise chez les autres,
est une garantie pour aller de l'avant, chez nous, el engager l'avenir.
Si quelques-uns craignent le caractère aventureux de l'œuvre,
nous pouvons leur répondre :
Votre compassion,
Part d'un bon naturel ; niais Quittée ce souci :
Les vents nous sont moins quà vous redoutables.
M L. Durand, qui sait ce qu'il avance, le déclare formel I e-
ment « depuis de longues années, les Caisses rurales fonction-
« nent en Allemagne, en Autriche, en halie, en Russie, etc. Il en
« existe plusieurs milliers : aucune d'elles n'a jamais fait subir
« une perte d'un centime à ses créanciers ni à ses associés. »
Qui n'a pas, pour une raison ou pour une autre, fui dans l'entreprise,
qu'il se procure donc et lise, sans arrière-pensée, el nos
(1) Bien involontairement, à coup sûr : car nous sommes trop heu ren *
d'insérer sans relard les renseignements rj u'on nous adresse A t ern ps, Dans le
nt, nous prions notre aimable correspondant de comparer lea dates
indiquées par lui et. celle du dernier numéro de Ia Semaine religieuse, — rjui
est toujours imprimé Ia ve i I le. N. d. l' R.
Archives diocésaines de Quimper et Léon
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statuts el le travail si complet, si lucide, si concluant de M. L. Durand
: « Le Manuel pratique d Vusage des fondateurs et administrateurs
des Caisses rurales. >
La brochure se trouve à prix très abordable à Paris, 5, rue
Bayard.
Dans ce guide éclairé de nos bonnes volontés, on trouvera une
déclaration de principes que notre ambition sera de justifier.
« La Caisse rurale doit étre un terrain neutre, où tous les
- hommes honnètes puissent se rencontrer. Elle sera non-seule­
ment un instrument de moralisalion, mais encore un instrument
de paix sociale, en rapprochant des hommes loyaux que séparent
des malentendus, et qui en se fréquentant, en se connaissant,
finiront par s'estimer et par s'aimer, pour te plus grand bien de
i ta france. » (P. 3 du Manuel cité.)
Sans tarder, nous aurons la sympathie el, aimons à le penser,
te concours de toul honnête homme, qui déplore comme un danger
public, comme une plaie sociale, la désertion effrayante de
nos campagnes. Souvent, dans les causes de cette désertion, la
mOUieUI Uil HUC grue jjuaoapiio ",i.vif...,.., ...... ~ .d'un
ami, le secours de deux ou trois cents écus, tI aurait repris
courage, il aurait repris son labeur avec un réconfortant espoir de
voir un meilleur temps. Lorne ragaillardie, il serait arrivé à doubler
le cap et à sortir de la passe difficile. Grôce au fonctionnement
régulier et prospère de notre Caisse, Dieu fasse que nous ne
vovïon* plus de nos compatriotes quitter le pays, où il fait si bon
vivre et mourir, pour aller en Seine-el-Oise ou ailleurs, tenter
la fortune, trouver la misère et des déceptions poignantes et a
peine trois el qnatre heures par Jourde travail, rémunéré a huit
sous l'heure 1
NOUVELLES DU MONDE CATHOLIQUE
ROME. - On écrit à La Croix, le 29 Novembre ;
. S. Em. le cardinal Vaughan, archevèque de Westminster,
est attendu à Rome au mois de décembre.
ll vient ici. appelé par ie Saint-Père, qui veut conférer avec
lui, avant d'entreprendre, pour les Eglises protestantes, ce qu lla
fait pour les Eglises orienlales. .
On assure nue l'intention de Léon XIII esi de réunir une conférence
pour étudier les moyens de faciliter le retour des protestants
au sein de l'Eglise. u**
Sa Sainteté est particulièrement poussée par de nombre^e?.
lettres qui Lui ont exprimé le désir de l'union. »