1894 - Diocèse de Quimper et du Léon

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Archives diocésaines de Quimper et Léon
Après l'Evangile, M. Roudaut, recteur de Kerlouan, montre
dans un discours parfait, avec quelle bonté la Sainte Vierge a toujours
accueilli la prière du pèlerin qui fréquente ses sanctuaires;
quelle doit étre, par conséquent, notre confia nce Qu'est-ce que
cette magnifique église du Folgoët, sinon un acte de reconnaissance
et de confiance? La veille, aux premières Vêpres, chantées par
M. Colin, professeur au collège de Lesneven, M. Quéré, premier
vicaire à Saint-Mathieu de Quimper, avait tenu son auditoire sous
Je charme de sa parole, en lui montrant comment la Nativité de
la Sainte Vierge est pour tous un sujet de joie.
Cependant, à la fin de la grand'messe, le ciel se monlre plus
clément. La pluie a cessé de tomber, et M. le Recteur du Folgoët
s'empresse d'annoncer aux pèlerins que les Vêpres seront chantées
sur la place du Couronnement. Au moment où le son joyeux des
cloches se fait entendre, voici h peu près toutes Ies processions du
canton. On voit là également les belles bannières de Plabennec,
de Guipavas, elc
Revétu de ses ornements pontificaux et précédé de la procession
du Folgoët, escorté d'un nombreux clergé, Monseigneur se
rend à la place du Couronnement, bénissant la foule respectueuse
et recueillie. C'est vraiment un magnifique spectacle que celui qui
s'offre, en ce moment, à tous les pieux assistants. Le nombre des
pèlerins est devenu immense el tous envoient jusqu'à la Reine du
Ciel un immense concert de prières el de supplications ardentes
A l'issue des Vêpres, Noire-Seigneur Jésus-Christ bénit lui-même
la foule. Les processions défilent devant la Statue couronnée.
L'image de Notre-Dame, portée par les jeunes gens du Folgoët,
rentre à l'église, au cham du Te Deum, et, quelques heures après
Le Folgoët a repris son calme habituel.
En somme bonne journée i
Bonne journée aussi, que celle du lendemain, dimanche. Les
pèlerins, empêchés la veille, sont accourus en foule. Plouider est
là, croix et bannières en tôle, représenté par plusieurs centaines
de personnes et redisant le cantique de la veille : < Patronnez dous
ar Folgoët... i
En terminant ce compte-rendu, nous ne saurions oublier la
musique de Lannilis, si bien dirigée par M. Jezequel, el dom la
présence n'a pas peu contribué à rehausser l'éclat de la fête, i
Mgr Potron en Galilée. - Sous ce titre, DOUS trouvons
dans le bulletin mensuel Saint François et la Terre Sainte (n° de
Septembre), le récit suivant que nous avons dû abréger, mais qui
intéressera encore nos lecteurs ;
« Le 13 Mai dernier, Mgr Poiron débarquait à Cnïffa ; MgrTosi,
des Mineurs Capucins, vétéran des Missions, ancien Vicaire Apostolique
dans l'Inde, s'élail joint à lui pour te voyage.
Inutile de dire aux lecteurs ce qu'est Mgr dé Jéricho ; ses œuvres
lui ont fait un nom auprès duquel tout ce que pourrait trou-
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ver ma plume semblerait eL bien terne et bien pâle. J'avais été
chargé d'aller recevoir Sa Grandeur : c'éuil un honneur pour
moi, et surtout un plaisir. Depuis si longtemps, en effet, j'avais
appris a aimer eL à vénérer le Père Commissaire ! Aussi quelle
joie de le revoir à peine vieilli, malgré sa longue maladie de l'an
dernier, conservant toujours celte même bonté de cueur, celte*
méme amabilité, celle même simplicité franciscaine, au milieu des
honneurs qui sont Venus, récompenser son zèle el ses incessants
travaux pour les missions franciscaines et la Custodie de Terre-
Sainte. Monseigneur venait en Galilée consacrer trois autels à
Tibériade el trots dans te sanctuaire de l'Annonciation - autels
qu'à sa demande de généreux bienfaiteurs avaient donnés l'an
dernier.
Tout d'abord ma diplomatie subit on échec : j'aurais voulu
décider Monseigneur, sous prétexte de faligne, à se reposer tout .
un jour à Cailla, en réalité, pour donner à Nazareth Ie Ièm ps de
préparer une réception un peu solennelle; mais je me heurtai à
une décision bien arrêtée. J'ai toujours soupçonné Monseigneur
ennemi du faste, de m'a voir percé à jour.
De Caiffe à Nazareth, cinq heures de marche, sans accident ni
incident. Arrivée à Nazareth, le soir, au son de toules Ies cloches
A la porte du couvent, le R. Père Gardien el la communauté souhaitent
la bienvenue aux illustres pèlerins, heureux de se trouver
an sanctuaire de l'Annonciation. Là, forcément, il fallait se reposer,
ce que l'on fit pendant deux jours, pour visiter les divers
sanctuaires de Nazareth el se préparer au voyage de Tihériade.
Du voyage à Tibériade, de la réception et de ta cérémonie, je
ne puis rien dire, car mon emploi me retenait à Nazareth. Cependant
Ies échos sont parvenus jusqu'à nous et nous ont parlé d'entrée
presque triomphale à Tibériade, d'enfants vétus de blanc,
portant des oriflammes el allant à la rencontre de Monseigneur
IM hymnis et canficis. L'écho nous apportait même une variante
dans le chant. Ces enfants disaient : « Catholiques et Français
toujours, i el une voix murmurait d'un lon de demi-proleslalion :
- Catholiques et Bretons toujours, i La cérémonie fut très belle et
se passa 1res bien, malgré la fatigue du consacrant, â la grande
joie el édification de tous.
Monseigneur avait été souffrant les quelques jours précédents,
mais il n'y paraissait pas, car, pendant Ia cérémonie qui, on le
sait, est longue el fatiguante, j'entendis des assistants se dire l'un
à l'autre : t ll semble vieux, l'évêque franciscain, mais il est encore
fort. > En effet, Monseigneur accomplissait tous les rites sacrés
avec une énergie et une prestesse, tout ensemble avec nne grande
dignité que l'on eftl été plus en droit d'exiger chez un jeune
homme que chez Sa Grandeur. Après la cérémonie, messe basse à
l'autel de saint Joachim et sainte Anne. Pourquoi celui-là ? Inutile
de se le demander longtemps ; la très sain le Mère de Marie est
patronne de la Bretagne, sainte Anne d'Auray a fait pencher la
balance en faveur de sainie Anne de Nazareth. Bénédîciion ponti-