1894 - Diocèse de Quimper et du Léon

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Il a été acquitté par le jury, après une éloquenie plaidoirie de
M e Barboux, ancien bâtonnier de l'ordre des avocats, qui n'a eu,
du reste, qu'à résumer la vie de son auguste client. « Mgr Augouard,
né à Poitiers, a 43 ans. Engagé volontaire pendant la
guerre de 1870-71, il évangélise le Congo, depuis 18 ans. U fai i
Hotier le drapeau de la France sur les écoles, sur les hôpitaux
qu'il a fondés, ll accueille les esclaves fugitifs et en fait des catholiques
et des Français. Car, là-bas, dans ces pays lointains, qui dit
catholique dit Français.
t ll reçoit Stanley ; le duc d'Uzès, en des pages inoubliables, a
consigné sa reconnaissance pour l'homme qui lut rappela les tendresses
familiales et lui offrit l'hospitalité de sa mission el de son
coeur Et pendant qu'il accomplit ces travaux prodigieuxr fonde
des villages qui deviennent des villes françaises, 1rs fonctionnaires
comme M. Forget vivent sur la côte, absorbant quelques
rafraîchissements exquis, au café de Béthencourt, entre deux cigares
et usant de l'éventail
• Pensez-vous, continue M' Barboux, que Mgr Augouard soit
venu en France pour soutenir une vaine polémique? ll est revenu
dans sa patrie, pour embrasser une dernière fois son vieux père el
sa vieille mère qui, par une coïncidence bizarre, célébraient leurs
noces d'or, au moment où nne citation atteignait le prélat.
« ll y est revenu, pour demander aux cœurs généreux de la
France de remplir la bourse des missions, qui se vide si vile, ll y
est revenu, pour emmener en Afrique des religieux etdes religieuses,
afin de remplir les vides que la mori a creusés dans tes
rangs de ses collaborateurs
i Messieurs, j'ai fini. Si vous voulez rendre un verdict équitable,
vous poserez la main sur votre cœur et vous vous demanderez
qui, du prévenu ou du plaignant, vous voudriez avoir poyr ami. »
Après le verdict, 150 avocats présents à l'audience, ont défilé
devant le prélat et lui oni serré la main avec effusion.
*
Mgr Augouard n'est pas un inconnu pour nous. ll y a quelques
années, nous avons eu l'honneur de le voir au Grand-Seminaire de
Quimper, où il racontait avec une rondeur toute militaire ses
voyages de trois mois pour se rendre de la côte au siège de sa
mission, au milieu de peuplades anlropophages...
Revenu en France, chercher du renfort, il eut une entrevue
avec les ministres, dont le chef était alors Jules Ferry. îl leur dit :
f Nous, missionnaires, nous aimons la France amant que vous,
Wieux que vous ; nous la servons, nous lui donnons notre vie... *
!ls en convinrent.
t En eftei, disait-il au cours de son récent procès, sait-on quelle
est la moyenne de la vie des missionnaires, dans noire centre africain
?—Cinq ans. — Je fais monter un peu la moyenne; mais
quatre missionnaires, que je viens de perdre dans leur première
année d'apostolat, la font descendre. »
Archives diocésaines de Quimper et Léon
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Depuis oO ans, 700 missionnaires de la Congrégation du Saint-
Esprit ont laissé leur vie, là-bas, pour l'Eglise et pour la France.
Une légion de martyr*L .. Et dire qu'il y a, en France, des
lois pour entraver le recrutement des missionnaires el des francsmaçons
pour les vexer j...
Un point de doctrine à rappeler. — Plus Ies partisans
du divorce s'efforcent d'obscurcir ta doctrine chrétienne ence
qui concerne l'indissolubilité de l'union conjugale, plus nous devons
nous appliquer à mettre en lumière ce dogme, essentiel à l'honneur'
et à la stabilité de la famille.
« Dans un dépanemenl qui louche à la Haute-Garonne, raconte
la Semaine de Toulouse un personnage, constitué méme en une
certaine dignité, n'a pas crainl d'en I rer publiquement en ménage
avec une femme dont le légitime époux es i encore plein de vie.
Comme la contrée est profondément religieuse, ce malheureux a
voulu colorer cette association irrégulière par un semblant de
consécration liturgique.
ll ose affirmer qu'il a été marié dans une église d'Espagne, par
un évèque et méme en vertu d'un bref du Pape t sic).
Il ajoute, avec une insolente malhonnêteté, que, moyennant
finances, on obtient du clergé tout ce que l'on désire.
Sa moitié, dit-on, fréquente les" cérémonies assidûment et
s'élonne fort de ce que les dames comme il faut se gardent de la
visiter.
Disons-le nettement, les assertions de son... monsieur sont
autant de mensonges, autant d'impossibilités.
Le Souverain Pontife lui-même ne peul, en aucune sorte, légitimer
une telle union, ll n'en a ni la volonté, ni le droit. Aucun
prétre ne peul la bénir, et quand bien méme, par une tromperie
sacrilège, on obtiendrait de faire tomber sur elle toutes les formules
sacrées du riluel, elle n'en placerait pas moins les conjoints
dans UD état permanent d'adultère et de scandale, comre lequel les
témoins devraient ne jamais cesser de protester avec énergie. •
Le soin dû à l'âme. — Un missionnaire, voyant un domestique
qui pansait un cheval avec beaucoup de soin, tui fil celte
question :
i Mon ami, combien mettez-vous de temps, chaque lois, pour
tenir votre cheval en si bon itai ?
— Je mets plus de deux heures par jour, lui dit-il.
— J'ai maintenant une autre question à vous faire ; permettezmoi
de vous l'adresser simplement : combien de temps donnezvous,
chaque jour, an soin de votre âme, pour obéir à Dieu, votre
maltre, et faire votre salut ? >
Le domestique qui était franc, répondit naïvement ; « Tous
les matins, je fais le signe de la croix el je dis un Pater : j'y ajoute
quelquefois un Are. Le dimanche, je ne manque guère la messe;
mais j'aime autant les messes qui sont courtes; voilà tout. •