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1894 - Diocèse de Quimper et du Léon

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lesquels Ies jeunes clercs doivent non seulement étre façonnés à la disH<br />

pline ecclésiastique, mais aussi formés à Ia connaissance <strong>de</strong>s lois divin*.<br />

<strong>et</strong> humaines. (PALLAVICINI, Hist, <strong>du</strong> Concile <strong>de</strong> Treille.)<br />

C<strong>et</strong>te sage institution fut comprise par tous, <strong>et</strong> mise à exécution avale<br />

plus grand zèle. Sainl Charles Borromée donna l'exemple lea Evé<br />

ques <strong>de</strong>s diverses nations m a relièrent su r ses tra ces. La France s'en»aerâ<br />

dans celte voie, avec la plus généreuse ar<strong>de</strong>ur, <strong>et</strong> bientôt les séminaires<br />

y furent établis sur la plus soli<strong>de</strong> base. On sait quel secours les EvrâiiR<br />

<strong>de</strong> France trouvèrent dans <strong>de</strong>s prêtres tels que Bérulle. ttourdoise Olier<br />

Condren <strong>et</strong> saint Vincent-<strong>de</strong>-Paul. Ost gràce aux efforts <strong>de</strong> ces hommes<br />

<strong>de</strong> Dieu, que le clergé <strong>de</strong> France se montra à la hauteur <strong>du</strong> siècle AI<br />

Louis XIV.<br />

Depuis ces temps lointains, les traditions d'amour <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> el <strong>de</strong> la<br />

science n'ont fait que se développer parmi nous.<br />

Un prêtre, aujourd'hui, Messieurs <strong>et</strong> chers Collaborateurs ne peut<br />

se contenter d'avoir une vie régulière, <strong>de</strong>s mœurs irréprochables • il lui<br />

faut aussi la science, pour que son ministère soit profitable à son peuple<br />

<strong>et</strong> à l'Eglise, Dans notre siècle éclairé, l'influence est <strong>de</strong> moins en moins<br />

l'apanage <strong>de</strong>s ignorants. Si ta force parfois domine, sa domination est<br />

éphémère ; la supériorité intellectuelle finit toujours par l'emporter<br />

Ces pensées Nous viennent naturellement, à la lecture <strong>de</strong>s Encycliques<br />

<strong>de</strong> notre glorieux Pontife <strong>Léon</strong> XIII. Ce merveilleux génie mi<br />

dirige l'Eglise avec une si gran<strong>de</strong> sagesse, étend à toutes les questions<br />

.ésiastiques ont reçu <strong>de</strong> son<br />

influence personnelle un remarquable élan. La littérature elle-même doit<br />

à sa plume délicate d'admirables modèles.<br />

Ecoulez ses enseignements, dans celte magistrale Encyclique Provi<strong>de</strong>ntissimus<br />

Deus sur l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'Ecrtlure-Sainte : • Nous avons k<br />

« cœur <strong>de</strong> aire progresser les sciences qui Nous paraissent propres â h<br />

t gloire <strong>de</strong> Dieu <strong>et</strong> au salut <strong>de</strong>s hommes. Tel a été <strong>de</strong> Noire partie<br />

€ suj<strong>et</strong> <strong>de</strong> frequentes L<strong>et</strong>tres <strong>et</strong> <strong>de</strong> nombreuses exhortations qui avec<br />

c l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> Dieu, ne soul pas restées sans résultat. Employez av<strong>et</strong><br />

c ar<strong>de</strong>ur votre autorité, afin que ces étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong>meurent en honneur <strong>et</strong><br />

i qu'elles fleurissent sous la direction <strong>de</strong> l'Eglise.<br />

• Nous avertissons, avec un paternel amour, (ous les disciples <strong>et</strong> les<br />

• ministres <strong>de</strong> l'Eglise <strong>de</strong> cultiver les Saintes L<strong>et</strong>tres avec un respect<br />

e <strong>et</strong> une piété très vifs. Une fois initié A c<strong>et</strong>te science, éclairé <strong>et</strong> tonifié<br />

< par elle, l'esprit aura une puissance étonnante pour reconnaïlre <strong>et</strong><br />

« éviter les erreurs. L'âme tendra alors avec plus d'ar<strong>de</strong>ur vers les<br />

c avantages <strong>de</strong> la vertu, <strong>et</strong> sera plus vivement animée <strong>de</strong> l'amour divin i<br />

Et, <strong>de</strong>rnierement encore, dans une L<strong>et</strong>tre écrite sous son inspiration<br />

au suj<strong>et</strong> <strong>de</strong> ta prédication. Nous lisons ces mots : « A la piété<br />

« à la vertu chrétienne, doit étre jointe la science ; car il est maui-<br />

« feste, <strong>et</strong> démon I ré par une coustanie expérience, que l'on attendrait<br />

• en vain une parole soli<strong>de</strong>, ordonnée <strong>et</strong> fructueuse, <strong>de</strong> la parl <strong>de</strong> c<strong>et</strong>i<br />

* qui ne se nourrissent pas <strong>de</strong> constantes étu<strong>de</strong>s, i<br />

Mais pourquoi Nous attar<strong>de</strong>r à vous prouver la nécessité <strong>de</strong> la science<br />

pour le pr<strong>et</strong>re t Votre amour <strong>du</strong> travail, votre zèle à vous instruire, m<br />

recherches laborieuses, ne Nous disent-ils pas combien vous reconnaisse*<br />

c<strong>et</strong>te vérité, <strong>et</strong> combien vous avez présente <strong>de</strong>vant les veux celte parole<br />

déjà citée : Quia reputisti scientiam, el ego repeltam le ncsaeerdotw<br />

fungans.<br />

Laissez-Nous cependant vous dire encore les paroles d'un <strong>de</strong> ces<br />

Archives diocésaines <strong>de</strong> <strong>Quimper</strong> <strong>et</strong> <strong>Léon</strong><br />

• - 709 -<br />

*<br />

immortels ouvriers, qui ont fait <strong>de</strong> l'Eglise Ie'centre <strong>de</strong> la vérité <strong>et</strong><strong>de</strong><br />

la lumière, le grand t?ape Benoit XIV. Dans une Encyclique publiée reu<br />

après son avénement, il ne voit rien <strong>de</strong> mieux â conseiller aux pasteurs<br />

<strong>de</strong> I Eglise, quc 1 autorité morale acquise par le travail qui con<strong>du</strong>it â la<br />

science. Ecoutez ses paroles <strong>et</strong> méditez-en la profon<strong>de</strong>ur <strong>et</strong> ta sagesse -<br />

, Avoir un p<strong>et</strong>it nombre d'ouvriers que distinguent leurs qualités <strong>et</strong><br />

1 le urs u<strong>de</strong>i c me,IIeur<br />

, Kï.* l' ** «l'* «'avoir beaucoup d'hommes incapa-<br />

, bies d édifier-le corps .<strong>de</strong> Jésus-Christ, qui est l'Eglise. Mais on ne<br />

* nait pas habile ouvrier, on Ie <strong>de</strong>vient. Il fau! donc exciter <strong>et</strong> soutenir<br />

t les prêtres qui se font remarquer par l'éclat <strong>de</strong> leur vertu <strong>et</strong> oar<br />

< l'<strong>et</strong>en<strong>du</strong>ë <strong>de</strong> la science. » (BKNOIT XIV, 3 Décembre 1740. Encycli­<br />

que aux Eveques.)<br />

II<br />

En étudiant les annales <strong>de</strong> Notre diocèse, Nous avons été vivement<br />

frappé <strong>du</strong> soin que Nos vénérés prédécesseurs ont donné aux étu<strong>de</strong>s<br />

dans leur cierge, Uni avant la Révolution quc <strong>de</strong>puis. Il Nous semble<br />

utile <strong>de</strong> m<strong>et</strong>tre sous vos yeux Ies efforts cominus qu'ils ont faits pour<br />

atteindre leur bul. C'eslv assurément, une <strong>de</strong>s pages les plus glorieuses<br />

<strong>de</strong> I histoire <strong>de</strong>s diocèses <strong>de</strong> <strong>Quimper</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>Léon</strong>.<br />

Le fondateur <strong>du</strong> diocèse <strong>de</strong> <strong>Quimper</strong>, saint Corentin, avait été sacré<br />

par saint Martin <strong>de</strong> Tours, <strong>et</strong> reçu probablement dans le célèbre monastère<br />

<strong>de</strong> Marmoutiers, où se trouvait toute une légion <strong>de</strong> moines saints<br />

- apostolique<br />

dou <strong>de</strong>vaient sortir ces hommes éminents qui, par leur savoir donnèrent<br />

tant <strong>de</strong> solidité à la foi <strong>de</strong> la Br<strong>et</strong>agne. C'est à celte époque' en eff<strong>et</strong><br />

«ne prirent naissance ta plupart <strong>de</strong> ces abbayes célèbres, qui <strong>de</strong>vaient<br />

étendre dans toute la contrée leur renom <strong>de</strong> saint<strong>et</strong>é <strong>et</strong> <strong>de</strong> savoir<br />

< Tout nous porte à croire, dit H. l'abbé Thomas, dans sa' Vie <strong>de</strong><br />

i saint Corentin, qu'en dirigeant l'ensemble <strong>de</strong> son monastère saint<br />

< Corentin s'occupa surtout <strong>de</strong> l'école-. Deux choses <strong>de</strong>vaient Vy porter •<br />

« t affabilité <strong>de</strong> son caractère, qui <strong>de</strong>vait tui faire aimer l'enfance <strong>et</strong> la<br />

f merveilleuse aptitu<strong>de</strong> avec laquelle il avait lui-même étudié les l<strong>et</strong>tres<br />

t humaines. » ( Vie <strong>de</strong> Saint Corentin, p. 62.)<br />

C'est <strong>de</strong> l'école épiscopale <strong>de</strong> <strong>Quimper</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> la solitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> Plomodiern<br />

ou Ie saint aimait à se r<strong>et</strong>irer avec ses moines <strong>et</strong> ses élèves au milieu<br />

dc ces sources si pleines <strong>de</strong> fraîcheur el <strong>de</strong> ver<strong>du</strong>re, qui découlent <strong>de</strong>s<br />

hauteurs <strong>du</strong> Ménez-Hom. que sortirent, sans doule, saint Guenole, saint<br />

Tudy saint Ouenaël el Ie doux saint Conogan, qui <strong>de</strong>vait succé<strong>de</strong>r à<br />

sa m t Coren I in, son maître, Ces hommes n'étaient pas seulement remarjltiables<br />

par la saint<strong>et</strong>é <strong>de</strong> leur vie. mais aussi par leur crand savoir <strong>et</strong><br />

feur amour <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong>.<br />

Saint Tudy fonda l'abbaye <strong>de</strong> Loe-Tudy. qui disparut bientôt, apW-s<br />

avoir laissé une trace brillante pendant quelques siècles. Saint Guenole<br />

sil ne fonda pas ta célèbre abbaye <strong>de</strong> Landévennec, au moins tui donna<br />

un accroissement, dont les ruines, si grandioses <strong>et</strong> si pittoresques prouvent<br />

la splen<strong>de</strong>ur, ll sut faire <strong>de</strong> son abbave le centre d'étu<strong>de</strong>s sérieuses<br />

ou non seulement l'Ecriture <strong>et</strong> la Theologie faisaient le but <strong>de</strong> l'enseignemenl,<br />

mais aussi la poésie <strong>et</strong> l'éloquence. Son successeur, sainl<br />

Guenaël, ce sainl si rempli <strong>de</strong> douceur <strong>et</strong> <strong>de</strong> charme, répandit encore<br />

plus loin la renommée <strong>de</strong> science <strong>de</strong> Landévennec, <strong>et</strong> ce célèbre monastere<br />

<strong>de</strong>vint comme un ren<strong>de</strong>z-vous <strong>de</strong> hautes "étu<strong>de</strong>s, ou allaient se perteclionner<br />

les élèves <strong>de</strong>s abbayes environnantes.<br />

Dans sa belle Vie <strong>de</strong> saint Corentin. M. l'abbé Thomas, réunissant<br />

J

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