1894 - Diocèse de Quimper et du Léon

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Archives diocésaines e Quimper et Léon
Nulle part la réception n'a été plus enthousiaste qu'à Landévennec
: les maisons étaient pavoisées, ornées de feuillage, de guirlandes,
de corbeilles suspendues à travers ies rues, Au départ, Monseigneur
voulut sortir à pied du bourg ; la population le suivit et
gravit la pente rapide de la colline, en chantant des cantiques,
Le temps éiait devenu beau et c'est par un brillant soleil qu'eut
lieu, vers 3 heures, la réception à Argol, où l'église était comble,
el l'arrivée à Lanvéoc, à 5 heures 1/2. Le lendemain, Monseigneur
assista à la grand'messe : l'église, où un beau trône avait été préparé,
n'est pas la splendide Cathédrale de Quimper ; mais les tidèles
de cette modeste paroisse étaient si heureux et si fiers d'avoir
leur évèque, célébrant avec eux la grande solennité de la Pentecôte!.,.
Les chants furent bien exécutés; il est, du reste, à remarquer
que, dans les paroisses el petites villes maritimes, les chanteuses
surtout sont nombreuses et les voix exercées.
De Lanvéoc n Roscanvel, la vue est des plus pittoresques : la
ville de Brest se détache dans un horizon très net, et Ton .-uit
toutes les sinuosités du fond de la rade.... A Roscanvel, l'afïïuence
était d'autant plus grande, que celle paroisse compte un grand
nombre d'ouvriers du port de Brest ; libres, le dimanche, ils ont
pu, cette fois, voir leur évéque et recevoir sa bénédiction.
A Camaret, la foule était plus grande encore et vint recevoir
Monseigneur jusqu'au cimetière, à la limite de la paroisse, et l'accompagna
jusqu'à l'église. L'observation faite plus haut trouve
ici particulièrement son application ; les chants latins, les cantiques
français, sont enlevés avec un élan, une sureté admirables.
La petite ville de Camaret, si éprouvée, il y a quelques mois,
par une cruelle épidémie, a repris son aspect animé et intéressant.
Après une visite à la chapelle de Notre-Dame de Roc-Amadour (1),
placée comme une avant-garde et une défense, au bout de la jetée
qui enclôt le port, Monseigneur fit une promenade à la Pointe au
Pois Certes, la foi est le plus bel ornement et le pios riche trésor
de notre Bretagne, et l'Evêque vient d'en recueillir partout,
dans celte tournée pastorale, les témoignages bien consolants;
mais il faut reconnaître que Dieu nous a aussi libéralement
dispensé les richesses et les beautés de la nature. Monseigneur
prend le plus vif iniérêt k voir son diocèse sous tous les aspects:
au début de la tournée, c'étaient les vergers fleuris, les riants
paysages, les bois et les forêts de Pont-Aven, de Quimperlé, de
Scaër ; puis les sites les plus variés, tantôt sévères, tantôt gracieux,
pleins de contrastes et d'agréables surprises, à travers les montagnes
Noires et les montagnes d'Arrée, Laz, Chàleauneuf, Huelgoat,
Saint-Herbot, le long du canal de Nantes si délicieusement mouvementé
dans ses méandres et ses contours, sur les rives boisées et
escarpées de l'Aulne, de Châteaulin à Landévennec Et voici, i
(1) Dee marins bretons, venant des ports du Midi, tirent un pèlerinage
d'actions de grâces au célèbre sanctuaire de Notre-Dame de Roc-Amadour el
apportèrent à Camaret ce nom et cette dévotion.
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l'extrême pointe de la presqu'île de Crozon, un spectacle unique :
entassements de rochers battus et dévorés par la mer, plus sauvages
et plus pittoresques à voir que la pointe du Raz elle-même. A
droite on aperçoit l'entrée du goulet de Brest avec ses batteries
garnies de leurs formidables canons, les côtes et les plages du Bas-
Léon. la pointe Saint-Mathieu, les Pierres Noires ; dansle lointain,
nie d'Ouessant et sa ceinture de récifs, à perte de vue, l'Océan ; à
gauche, c'est File de Sein, et la pointe du Raz, séparées par le
terrible passage, les hautes falaises du Cap..., puis le regard se
repose sur tes eaux bleues et bien calmes, en ce moment, de la
magnifique baie de Douarnenez
Lundi soir, les habitants de Camaret étaient encore nombreux
pour voir leur Evêque, au départ, et recevoir une dernière bénéoiction.
. . , _ .,.
En mettant le pied sur le terrain de Crozon, on sent 1 impression
d'un peuple profondément religieux : c'est la patrie de
i l'Evêque blanc, i an Eskob guen, Mgr Graveran, de douce
mémoire. Ici, mieux que partout ailleurs, on sait rendre honneur
à nn évèque. De toutes parts, dans les champs, à l'entrée des
villages, les hommes, les femmes, les enfants sont agenouillés; le
grand chemin, dans le voisinage des habitations, est couvert de
verdure et de fieurs. Au bourg, ta réception a été magnifique.
Au mois de Marie, Monseigneur fit une touchante instruction sur
la Sa i n le-Vier ge, notre mère et notre protectrice dans toutes les
situations et à tous les âges de la vie, ,. •
Dans la soirée, toute la population était en fête; on lança des
fusées, on tira des pétards, on alluma des feux de bengale.
Le lendemain, 800 enfants se présentaient a la Confirmation :
c'est jusqu'ici le chiffre le plus élevé de toute la tournée épiscopale.
Après la procession qui termina la cérémonie et qui reconduisit
l'Evêque jusqu'au presbytère, Monseigneur se rendu avec un nombreux
clergé, suivi de toute la foule, à l'endroit où se construit la
nouvelle maison d'école des Sœurs, dans une situation tres belle,
en face de la baie de Douarnenez, à proximité du bourg. Sa Grandeur,
revêtue de la chape, portant la mitre, après avoir récite les
prières de la bénédiction de la première pierre, adressa a 1 assistance
une allocution que nous sommes heureux de reproduire :
« Je bénis celte première pierre de l'école des filles de Crozon,
< parce que la bénédiction donnée au nom de Dieu, donne soli-
• dite et accroissement aux œuvres des hommes
• Réiouissez-vous, mes Sœurs et vous, ma Révérende Mère;
« bientôt vous pourrez continuer le bien que vous avez fait au
• milieu de cette chrétienne population. Vous pourrez continuer
• à entretenir dans le cœur des enfants qui vous seront conlies,
i les traditions de foi qu'ils ont puisées dans leurs familles en
- mettant le Christ sous leurs yeux et en leur enseignant le
- catéchisme. . M--.rtA
. Les hommes, se plaçant au point de vue humain, ont pen^,
« ma Révérende Mère, que votre grand âge et les grands services