1894 - Diocèse de Quimper et du Léon

- 840 -
Celte grande et remarquable œuvre humanitaire el sociale est
le but de la nouvelle Association des Bretons catholiques de Paus.
Ce «ue nous venons d'en dire esl tiré, en grande parl.e, d un
article de la Pente, qui nous pardonnera ce nouve emprunt. Nous
«mme* heureux du succès obtenu, dès sa fondation, par une
e de préservation et de salut, établie en faveur de nos compatriotes
que la nécessité sociale jette sur les pavés de Pans; ma s
nous voudrions surtout retenir « au pays . lant de Bre cns que la
Brande ville attire et où ils trouvent, au heu de la fortune levée,
la triste condition décrite par notre confrère.
NANTFS — Ou nous communique bien tardivement, car il a
déjà un mois de date, cet extrait du Nouvelliste de l'Ouest ;
• Une louchante cérémonie réunissait dimanche dernier, à
3 heures, dans la chapelle des Dames de la Retraite, les habitants
de la Basse-Bretagne, domiciliés à Nantes.
M. l'abbé Dagorne, recieur de Landévennec, avait bien umlu,
sur la demande du dévoué aumônier des Bretons à Naines, M. I abbe
Cormerais, adresser à ses compatriotes bien-aimés, dans leur
langue maternelle, une de ces allocutions pleines de feu, dont il a
Aorte leur avoir rappelé leurs devoirs envers Dieu, il les
exhorta à faire donner à leurs enfants une solide éducation chrétienne
L'effet produit par ce sermon sur les Bretons qui remplissaient
la chapelle a été excellent. Ils étaient tous heureux d entendre
un prêtre de leur pays leur parler en leur langue et p us d un
se prenait à regretter qu'il n'y eût pas a Nantes, a côté de M. 1 abbe
Cormerais, beaucoup trop surchargé. un prètre breton bretonnant
doni le ministère leur fot spécialement el exclusivement consacré.
Ouelle excellente journée pour les Bretons de Nantes, qui ne sauraient
trop remercier le zélé pasteur de Landévennec, ainsi que
leur bon el vénéré aumônier, toujours si heureux de leur étre
agréable.
UN ******* '
* NOUVELLES DU MONDE CATHOLIQUE
—"—--———- _ ~ - ~---~-- - ——" »
PARIS. - M. Burdeau, président de la Chambre des députés est
mori, le i3 Décembre. On se rappelle qu'il élait avec M-r Couille
auprès de M. Carnot agonisant, il se mit à genoux, pendant les
prières, et il dit à l'évêque, en lui serrant la main : « Merci, Mon-
< seigneur, vous nous avez donné un grand exemple ! »...
Helas ! il n'en a guère profité : M. Burdeau est mort sans recevoir
ies secours de la Religion : le prétre s'est vu refuser 1 entrée,
au nom de la liberté de conscience. Le moribond I eut probablement
accueilli ; peul-èlre le désirait-il, dans ces dernières heures,
ou sur le seuil de l'éternité, l'âme se revoit et se juge dans le
Archives diocésaines de Quimper et Léon
- 841 - '
passé, pour faire le dernier choix en i ro la gràce el le désespoir.
Les funérailles civiles ont eu lieu, dimanche, aux frais de l'Ela t
— de la France chrétienne ï C'est une honte et un scandale, ll faut
le crier bien haut : car, dirons-nous avec la Croix, on se familiarise
terriblement avec certaines choses qui, il y a quelques années, excitaient
l'indignation. Imposer aux contribuables catholiques une
parl quelconque de frais daus une cérémonie avant pour but d'outrager
l'Eglise, ne semble pas très conforme aux vœux des électeurs
el aux principes de la liberté de conscience....
On a cité le nom d'un prêtre, — député, il esl vrai, — parmi
ceux qui ont défilé devant la dépouille mortelle du président dela
Chambre ; nous aimons à croire qu'il y a eu erreur. « Sans
doule, dit la Vérité, il n'est pas interdit de prier pour l'âme d'un
malheureux que l'on enterre civilement, parce qu'on ignore ce
qui a pu se passer, au dernier moment, entre l'agonisant et la
miséricorde divine; mais autre chose serait de paraître aux apprêts
d'une pompe antireligieuse.
Entre cette cérémonie officielle,, affirma tion d'athéisme, el les
funérailles du Czar de Russie, quel contraste, humiliant pour la
France catholique !
En revanche, la franc-maçonnerie internationale triomphe. La
secte publie, dans son journal officieux, le journal d'un juif prussien,
cet avis où la joie et l'enthousiasme débordent :
i Le G.\ O. \ de France a décidé de se faire représenter officiellement
aux obsèques civiles de M. Burdeau, qui a toujours été
un franc-maçon dévoué,-el qui, jusque dans la mori, est resté
fidèle aux convictions philosophiques et anticléricales de toute
sa vie.
« Nous sommes certains que tous les francs-maçons qui le
pourront, se feront un devoir de suivre le Conseil de l'Ordre du
Grand-Orientaux funérailles du regretté président de la Chambre.
La délégation maçonnique parlira du Palais-Bourbon avec le
cortège. »
»
Mentionnons aussi la mort de M, de Lesseps, si célèbre par
l'entreprise du canal de Suez. Malheureusement, d irons-nous a vec
certains journaux, le pauvre octogénaire a vécu dix ans de trop :
le Panama, toujours Ie Panama ! a bien terni sa gloire, ll a, du
moins, eu le bonheur de finir en chrétien.
Jurisprudence. — Mgr Fabre, évêque de Montréal, a vail
condamné une Rente qui se publie dans son diocèse, la Canada-
Revue, el en avait interdit la lecture à ses diocésains. Les propriétaires
de cette publication attaquèrent l'évêque devant les
tribunaux, sous prétexte quil leur avait fail perdre des abonnements
el nui à leurs intérêts, ils demandaient des dommagesintérêts,
Le tribunal civil s'est prononcé en ces termes : « Monseigneur,
c'est une sentence que vous avez portée ; en elle, rien