1894 - Diocèse de Quimper et du Léon

- toi -
livrez pas aux excès de table, à la hideuse ivrognerie, à l'irapudicité;
dépouillez-vous de tout esprit de contradiction et
d'envie. Revêtez-vous du Seigneur Jésus et ne cherchez pas à
contenter la chair dans ses convoitises. » C'est bien là tout le
plan d'un Carême chrétien.
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Maïs ne vous bornez pas à dompter votre corps par la
mortification, faites un retour sérieux sur vous-mêmes. Si vous
vous borniez à ces pénitences extérieures, n'a ur i ez-vo us pas
à craindre, N, T. C. F., d'entendre cette redoutable parole :
« Ne m'offrez plus de sacrifices inutiles ; l'encens de vos j exmes
m'apporte la mauvaise odeur de vos iniquités. » Lavez-vous
donc, soyez purs, ôtez le mal de vos pensées, cessez d'agir
avec perversité : LavaminU mundi ent ofe, auf erie malum cogitation
em r *• sf rar f m ab oculis mei*, quiescite agere perverse
» (I).
Ne vous étonnez pas, N. T. C. FM en entendant ces choses ;
ne dites pas : Dure* mt hic serin** : cet enseignement est dur,
Vous voulez être Chrétiens, c'est à ce prix ; vous voulez vous
sauver, c'est à cette condition. C'est le Christ qui l'affirme :
« Si vous ne faites pénitence, vous périrez : Si pwiiittmtiam
non ege rit is, o m rte s s im il ite r per ib U Efc »
Nous nous plaignons de voir la société ébranlée, trembler
sur ses bases. Les lueurs de l'incendie, les cris sauvages des
assassinsf les chants ignobles, les discours des prédira t eurs
de l'impieté et du désordre troublent nos nuits. Ces gens
auxquels une imprévoyance coupable a ôté la foi et l'espérance,
ne connaissent plus que la terre, que les fêtes de la
terre, que les festins de la terre. Us veulent avoir leur p ai* t
dans ces festins et dans ces plaisirs, et s'ils ne voient pas
d'autres moyens de l'-acquérir, ee tte part, dans leurs rêves
antisociaux, ils veulent le renversement de cette société dont
ils se considèrent comme les parias, et ils ne reculent devant
aucun crime pour y parvenir. Pauvres malheureux, qui ne
savent plus voir ni la récompense destinée à celui qui souffre,
ni le glaive de la Justice Divine suspendu sur la tête du
coupable.' Qui donc, du reste, a ie droit de les reprendre ?
Est-ce vous qui enseignez l'athéisme, ou effacez Dieu drs
institutions V Est-ce vous aussi, qui faites fi de Ia morale, et
qui ne pensez qu'à jouïr ? Hélas non ! Pour réprimer certains
écarts de l'âme humaine, il faut autre chose qne Ia force matérielle.
Il faut cette vraie autorité morale, basée sur un enseignement
et une vie sanctifiés par la vertu. On se plaint que
le respect n'existe plus chez les enfants. Hélas ! quel exemple
certains pères donnent-ils à leurs fils? Comment respectentils
eu eux-mêmes cette sublime couronne de paternité q u'i Ls
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r IS-UE. i, ia ! S. Muni., si-12.
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portent sur Ieur front ? On parle beaucoup aujourd'hui dc
générosité, de grandeur d'âme. Il ne suffit pas de paroles pour
rendre les âmea capables de comprendre et de pratiquer ces
vertus, ll faut que l'ame y soit façonnée. Ces enfants qu'on
.Linollit par le bien-être, qu'on ne prive de rien, qui tremblent
au premier froid, gémissent à la piemïére chaleur, que le
moindre refus irrite, sont incapables de grandes pensées,
comme d'actes énergiques. On leur a trop appris à jeter de
côté tout ce qui leur semble un poids. Ah ï tout autre était
l'enseignement du Christ- c[uand il formait ses disciples. Lorsqu'il
voulait en faire des âmes capables de soutenir les luttes
a venir, il ne Ieur disait pas : les routes sont garnies de fleurs*,
les peuples vous recevront comme des libérateurs, les grands
vous tendront la main, les puissants faciliteront votre tâche.
Ce n'est pas ainsi qu'il leur parlait, écoutez-le : « Vous serez
broyes, leur dit-il, comme le froment dans l'aire. Vous serez
chassés de ville en ville ; on vous recherchera pour vous mettre
à mort. Vous serez traités.comme votre Maître, et vous
verrez comment ils le traiteront. Allez donc et prêchez. »
Formés à cette dure école, les Apôtres partirent; leur tâche
fut rude, mais pas un ne défaillit. Les trésors de force amassés
pendant leur dure éducation suffirent pour les soutenir jusqu'au
mart v re.
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Voilà, N. T. C. F., ce que dès le début de la Sainte Quarantaine
Nous désirions vous dire. Nous savons que tous ne
nous comprendront pas, mais Nous savons aussi qu'à côté de
ces âmes peu généreuses, qui craignent toujours de trop
donner à Dieu, il y en a un grand nombre qui se hâteront de
regarder Ie Carême comme un temps de propitiation et de
Pénitence, Us se mettront al oi s courageusement à l'œuvre,
écoutant avec fidélité les instructions données, éloignant tout
plaisir mondain, se livrant k des oeuvres de mortification et
de charité. Ceux-là répondront à l'appel de Dieu et de son
Eglise : aussi h eux les fruits de Pénitence; h eux la paix de
la conscience; k eux la tranquilité de l'âme; à eux la satisfaction
du devoir accompli ; à eux, surtout, cette gloire du
Ciel, qui sera donnée en récompense à ceux qui se sont fait
violence : « Violenti raplunt illud » (1).
Mgr l'Evêque, à la suite de sou Mandement, publie l'avis
suivant, qui se recommande à la bienveillante attention de
tous nos lecteurs :
« Chaque année, malgré les difficultés des temps, Nous
Avons la consolation de voir grandir le nombre des élèves de
Notre Grand-Séminaire. C'est le secret de Ia divine Providence