1894 - Diocèse de Quimper et du Léon

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ardeurs. La Providence l'a voulu ainsi, afin de nous donner
l'occasion de mériter, en combattant, la couronne que le Juste
Juge posera sur nos fronts au jour de la récompense : « et érit
merces vestra milita » (1).
V.
Si donc, N. T. C. F., nous voulons vivre en Chrétiens et
non pas en impies, notre vie doit être une vie de sacrifice.
Cette vérité n'a pas échappé aux philosophes payeus.
Sénèque disait : « Je suis nô pour quelque chose de plus
grand que pour être esclave de mon corps. »
ll est donc vrai que demander à l'homme de faire Pénitence,
ce n'est pas seulement lui demander d'obéir à la loi de
Dieu et aux prescriptions du saint Evangile, mais c'est aussi
l'inviter à répondre à l'enseignement de Ia raison, et k se
conformer aux institutions de tous les temps et de tous les
peuples.
Comment les Chrétiens d'aujourd'hui s'y conforment-ils ?
Cette voix de la Pénitence, quel écho trouve-t-elle chez la
plupart d'e n ir'eu x ?
En ces jours de Carême, l'Eglise dit à ses fidèles : c'est
l'heure propice, le temps favorable, venez et entendez la
parole de Dieu. Le Chrétien trop souvent répond : le temps
est froid, la nuit est sombre, l'église éloignée, le sermon trop
long, la fatigue trop grande. L'Église dit encore : c'est l'heure
de prolonger les prières, de prier plus souvent. Le Chrétien
répond : nous prions le matin et Ie soir, et n'est-ce pas assez?
Et pourtant, N. T. C. F., l'Ecriture nous apprend qu'il faut
prier sans cesse : « Sine intermissione orate » (2). L'Eglise dit
de nouveau : mortifiez-vous par lejeune, et le Chrétien répond :
mon travail est dur, mon corps débilité, L'Eglise s'adresse
encore au Chrétien et lui dît ; au moins pensez à votre éternité
! et, celui-ci répond : assez de tristesse autour de moi sans
en occuper mes pensées. Enfin, l'Eglise dit : au moins, laissez
ces réunions mondaines, ces bals, ces festins, ces toilettes
brillantes, et le Chrétien répond : il faut faire comme les autres ;
ily a des obligations de société, des nécessités de position,
des politesses à rendre, un rang a tenir. Puis, dans ces idées,
le Chrétien tiède et lâche s'endort dans la mollesse. Qui sait
si Dieu lui permettra de sortir de son sommeil ? Comment ce
corps si bien soigné, cette vie si entourée de douceurs, ce bras
si peu vigoureux, ce coeur si amolli par toutes les facilités de
l'existence, pourront-ils soutenir l'assaut de l'ennemi?
Que de gens Nous avons rencontrés découragés par le
débordement du mal ! De tous les côtés on jette les hauts cris.
Il y a dans l'air, dit-on, comme un souffle de révolte du fils
contre le père, du frère contre le frère, de l'homme contre
(1) S. Luc, vi, 35.
(2) I THESS. V, 7.
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Archives diocésaine de Quimper et Léon
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Dieu, Le Prophète avait prédit, cv temps lorsqu'il disait :
« Tout est perdu, car il "n'est personne qui veuille réfléchir :
Nullus est qui rwQgUet conte » (1).
Que taire, N. T, C. F., pour so r t ii* de cet état ; pour remettre
en honneur les grandes vertus qui distinguaient vos pères?
La réponse e*t celle donnée par l'Esprit-Sairit: « Facité dignos
f metus Pcmitentiœ ; Faites de dignes fruits de Pénitence ».
Vous tous, qui désirez faire votre salut, obéissez aux enseignements
de l'Evangile.-Priez d'abord, c'est le premier devoir ,"
du Chrétien. No craignez pas de multiplier vos prières, c'est
ih ce que faisaient vos pères, Leurs occupations n'étaient pas
moindres que Ies nôtres, et cependant que d'heures ils pas- ^
riaient en colloque avec Dieu. Assistez aux instructions. Que
de choses vous i^nor.ez encore, qui donc parmi vous pourrait
dire j'en sais assez? Ne vous contentez pas d'écouter, « agissez,
in omnibus laborat » comme dit saint Paul, p ar-dessus
tout agissez ! Répandez des aumônes : « l'aumône efface une
multitude dc pêchés; » dit l'Esprit-Saint. Mortifiez votre corps
par Jes jeûnes. « Celui qui repousse le jeûne, dît saint Augustin,
ne connaît pas la Croix. » L'Eglise a résumé les avantages
du jeune dans Ia préface du Carême : il élève l'âme, mentem
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