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1894 - Diocèse de Quimper et du Léon

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Œuvre <strong>de</strong>s Marins. - Nous apprenons qne l'on se prépare,<br />

daus les ports <strong>de</strong> la côte <strong>de</strong> Cornouailles, à fon<strong>de</strong>r l'œuvre<br />

<strong>de</strong> N.-D. <strong>de</strong> la Mer. Nos lecteurs se rappellent que les statuts <strong>de</strong><br />

c<strong>et</strong>te œuvre furent établis <strong>et</strong> adoptés, à la r<strong>et</strong>raite <strong>de</strong> Lan<strong>de</strong>rneau,<br />

par les pasteurs <strong>de</strong>s paroisses maritimes, qui s'y étaient donné<br />

ren<strong>de</strong>z-vous.<br />

On connait égalemenl le but <strong>de</strong> l'Œuvre :<br />

Les marins, faisant partie <strong>de</strong> la Confrérie <strong>de</strong> Notre-Dame <strong>de</strong> la<br />

Mer, s'unissent dans ie but <strong>de</strong> s'enirai<strong>de</strong>r dans leurs besoins spirituels<br />

el corporels, <strong>de</strong> se soutenir dans leur foi religieuse el les<br />

traditions <strong>de</strong> piété qui leur ont été léguées par leurs ancêtres, <strong>et</strong><br />

<strong>de</strong> se défendre dans toutes les circonstances <strong>de</strong> leur carrière.<br />

Nous espérons pouvoir bientôt donner sur ce suj<strong>et</strong> <strong>de</strong>s renseignements<br />

complels.<br />

L'association catholique <strong>de</strong>s Br<strong>et</strong>ons <strong>de</strong> Paris. -<br />

Lejour <strong>de</strong> la Saint-Corentin, un grand nombre <strong>de</strong> Br<strong>et</strong>ons habitant<br />

Paris se trouvaient réunis, dans l'église <strong>de</strong> Sainl-Germain<strong>de</strong>s-Prés,<br />

pour assister à la messe, célébrée par notre compatriote<br />

Mgr <strong>de</strong> Kernacr<strong>et</strong>. M, le chanoine <strong>de</strong> la Guibourgère, curé <strong>de</strong> la<br />

paroisse, a prononcé une allocution. Le soir, au banqu<strong>et</strong>, qui<br />

comptait 80 convives, plusieurs discours ont été prononcés,<br />

notamment par M. <strong>de</strong> Chateaubriand <strong>et</strong> Mgr d'Hulst, qui a éloquemment<br />

parlé <strong>de</strong> la nécessité <strong>de</strong> faciliter aux Br<strong>et</strong>ons <strong>de</strong> Paris<br />

ta pratique <strong>de</strong> la Religion, à laquelle ils enten<strong>de</strong>nt tous <strong>de</strong>meurer<br />

fidèles.<br />

Tel était le but <strong>de</strong> celte réunion,comme <strong>de</strong> la messe <strong>du</strong> malin:<br />

grouper fraternellement les Br<strong>et</strong>ons catholiques <strong>de</strong> Paris. Oi va<br />

voir si l'oeuvre n'a pas sa raison d'étre.<br />

Paris possé<strong>de</strong> 120,000 Br<strong>et</strong>ons environ, disséminés nn peu partout,<br />

mais groupés <strong>de</strong> préférence sur les hauteurs <strong>de</strong> Montmartre<br />

<strong>et</strong> <strong>de</strong> la Roqu<strong>et</strong>te, auv Batignolles <strong>et</strong> dans le fond <strong>de</strong> Vaugirard.<br />

La quintessence littéraire, politique, artistique <strong>et</strong> administrative<br />

<strong>de</strong> ces colonies <strong>de</strong> l'Ouest possè<strong>de</strong> ses lieux <strong>de</strong> réunion <strong>et</strong> ses<br />

sociétés amicales ou mutualistes : tels le Diner celtique, celui <strong>de</strong> la<br />

Pomme, celui <strong>de</strong>s Br<strong>et</strong>ons -<strong>de</strong> Paris, les soirées <strong>du</strong> Gui, <strong>de</strong> la<br />

Crêpe, <strong>de</strong> la Flotte <strong>et</strong> les réunions <strong>de</strong> la Morbihatmaise <strong>et</strong> <strong>de</strong> la<br />

Solidarité br<strong>et</strong>onne, <strong>et</strong>c<br />

« Mais, comme nous le disait récemment M. le comte <strong>de</strong> Chât<br />

teaubriaud, un <strong>de</strong>s plus ar<strong>de</strong>nts promoteurs <strong>de</strong> V Association<br />

t catholique <strong>de</strong>s Br<strong>et</strong>ons <strong>de</strong> Paris, toutes ces associai ions représen-<br />

• tent une sorte <strong>de</strong> syndicat libre-penseur, plutôt antireligieux<br />

t que neutre, fondé sous les auspices <strong>de</strong> M. Ernest Renan el con-<br />

« tinué par ses disciples, »<br />

Les Br<strong>et</strong>ons sont presque tous <strong>de</strong> bons catholiques. Aussi<br />

ceux <strong>de</strong> Paris, par la protestation spontanée d'hier, ont-ils voulu<br />

affirmer à tous ce qui existe <strong>et</strong> protester hautement contre les<br />

prétentions <strong>de</strong>s amis <strong>de</strong> Renan, soutenues <strong>et</strong> vulgarisées par une<br />

presse trop complaisante, <strong>de</strong> représenter à eux seuls la Br<strong>et</strong>agne,<br />

Archives diocésaines <strong>de</strong> <strong>Quimper</strong> <strong>et</strong> <strong>Léon</strong><br />

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ses lidéles <strong>et</strong> vivaces croyances, sa foi séculaire <strong>et</strong> son glorieux<br />

passé, qu'ils cherchent plutôt à ridiculiser... D'ailleurs, l'immense<br />

majorité <strong>de</strong>s Br<strong>et</strong>ons qui habitent la capilale sont, par leur mo<strong>de</strong>ste<br />

condition, relégués loin <strong>de</strong>s bruyants <strong>et</strong> mondains dîners<br />

antireligieux <strong>de</strong>s amis <strong>et</strong> disciples <strong>de</strong> Renan.<br />

L'émigration br<strong>et</strong>onne â Paris el dans la banlieue se caractérise<br />

par un fait : c'est que tous ses membres arrivent sur le pavé<br />

parisien sans sou ni maille, sans appui, sans connaissances préalables,<br />

le plus souvent sans recommandations <strong>et</strong> surtout sans<br />

métiers spéciaux ou sans notions professionnelles, qu'ils puissent<br />

utiliser <strong>de</strong> suite — avec celle incomparable insouciance <strong>et</strong> c<strong>et</strong>te .<br />

suprême apathie qui caractérisent les fils d'Àrmor.<br />

La plupart élant dénués d'instruction, n'ayant aucunement <strong>et</strong>é<br />

exercés en vue d'une profession quelconque, <strong>de</strong> plus n'étant<br />

doués d'aucune initiative <strong>et</strong> menacés <strong>de</strong> mourir <strong>de</strong> faim, ces émigrants<br />

se rabattent sur loul ce qu'ils trouvent. On leur donne es<br />

travaux les plus pénibles <strong>et</strong> les plus répugnants, comme à Bel eville,<br />

aux Halles, à Vaugirard ou dans les in<strong>du</strong>stries <strong>du</strong> pétrole,<br />

à Saint-Denis. .<br />

J<strong>et</strong>és véritablement <strong>et</strong> presque inconsciemment dans la fournaise,<br />

dans la lutte ar<strong>de</strong>nte à laquelle leur na/ure <strong>et</strong> leur e<strong>du</strong>cation<br />

ne les ont pas préparés, ils sont considérés comme <strong>de</strong>s<br />

parias parmi les au 1res ouvriers parisiens. On les traite comme <strong>de</strong><br />

vrais esclaves- les payant à peine <strong>et</strong> les condamnant a une vie <strong>de</strong><br />

galériens, à la misère <strong>et</strong> à toutes ses suites.<br />

Le poste dont personne ne veut dans une usine, dans un chantier,<br />

est encore bon pour les Br<strong>et</strong>ons; el ils s'attellent ainsi avec<br />

joie aux besognes les plus ingrates - tout heureux qu ils sont<br />

encore d'avoir trouvé à s'occuper <strong>et</strong> d'étre pourtant, grâce à ces<br />

conditions si <strong>du</strong>res, à l'abri <strong>du</strong> besoin el <strong>de</strong> pouvoir gagner quelques<br />

sous. Là, le Br<strong>et</strong>on use ses forces, perd peu a peu la notion<br />

<strong>de</strong> ce qu'il est ; dans c<strong>et</strong> engrenage fatal, il n'est plus quelqu un,<br />

mais est <strong>de</strong>venu quelquechose, <strong>et</strong> sa misère <strong>de</strong>vient un martyre...<br />

Le mal est immense d'ailleurs. Les Br<strong>et</strong>ons qui, dans leur pays,<br />

sont d'une fidélité religieuse exemplaire, une fots transportés ailleurs,<br />

sont <strong>de</strong>venus les athées pratiques les plus parfaits.<br />

— Pourquoi ne venez-vous pas à la messe ?<br />

- C'est qu'on me connaissait là-bas, tandis qu ici je ne cou-<br />

M 1ls^"Sûioliques par milliers chez eux, mais en <strong>de</strong>hors ils<br />

ne le sonl plus par mollesse <strong>et</strong> par respect humain.<br />

Tombés dans un matérialisme abject, absorbés qu ils sont par<br />

leurs intérêts particuliers <strong>et</strong> n'ayant plus d'idéal, ces pauvres Br<strong>et</strong>ons<br />

représenta L un étal social digne <strong>de</strong> toutes les sollicitu<strong>de</strong>s<br />

"L. Jt é *<br />

C "n Va"il <strong>de</strong> relever le moral <strong>de</strong> ces émiprants Br<strong>et</strong>ons, <strong>de</strong> leur<br />

gar<strong>de</strong>r leur foi <strong>et</strong> leur religion, en iravaillanl egaleuiem â leur<br />

relèvement physique, el cela, en unissant leurs intérêt- iDlellec-<br />

[ul <strong>et</strong> religieux à leurs intérêts économiques, tout aussi en soufrance.

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