1894 - Diocèse de Quimper et du Léon

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Apostolat de la Prière
LIGUE DU COEUR DE JÉSUS
Intention générale pour Juillet 1894, présentée par Son Em. le Cardinal Vicaire
el hénie par S. S. Léon XIII : LA LIBERTÉ DG L'ÉGLISE.
Archives diocésaine e Quimper et Léon
I Rien, a dit saint Anselme, n'est si cher à Dieu que la liberté
de son Église. » Aussi bien, « c'est du haut de la Crois que Jésns-
Cbrist a dicté, pour son Epouse, cette charte royale qui Pa faite
libre, el c'est de son sang qu'il l'a signée. »
Or, que renferme celle liberté de ia sainte Eglise, qui lui permet
d'exercer partout son inlluence salutaire et nécessaire? Cette
liberié comprend, lout d'abord, son droit imprescriptible de vivre
el de se mouvoir; son droit d'enseigner toute vérité et de sanctifier,
par les sacrements, loules les âmes ; son droit enfin de perpétuer
sans entraves, à travers les siècles, son gouvernement et
son sacerdoce : - Allez, lui a dit Jésus, enseignez tontes tes nations
; baptisez-les au nom du Pére, et du Fils, et du Saint-Esprit;
enseignez-leur à garder tout ce que je rous ai commandé. Je suit
avec vous jusqu'à tu consommation des siècles. * (Math. XWIIL
18-20.) *
Au fond, celte liberté de l'Eglise, c'est ia vraie liberté des
consciences, et toutes les autres libertés légitimes, admirablement
développées el sauvegardées; c'est la dignité humaine, relevée et
maintenue ; c'est la diffusion des pures lumières et de la fraternité
sainte qui constituent la civilisation chrétienne ; c'est la paix
des âmes et des familles ; c'est la prospérité, méme matérielle, des
nations.
Mais que l'Etat moderne et t (es ardents défenseurs de ses
droits » veuillent bien s'en souvenir : tous ces bienfaits de l'Eglise,
tous ces fruits de son inlluence — nous dit Léon XIII dans sa
dernière Encyclique — • sont surtout abondants parmi les nations
où l'Eglise jouit plus librement du pouvoir d'exercer sa mission. *
Au contraire, si par des empiètements funestes et au nom des
prétendus droits de l'Etat, l'on entrave la liberté de l'Eglise, alors,
â mesure que s'accomplit et s'aggrave cet auentat sacrilège, * rien
de vraiment heureux el honnête, continue le Pape, ne resie dans
l'Etat; tout tombe dans le désordre; et les gouvernants el les
peuples sont en proie à l'anxiété el a la crainte des fléaux, i
(Encycl, du Î9 Mars nvx Evêques dc Pologne.)
Daigne le divin Cœur de Jésus nous préserver de ces malheurs,
et qu'il veuille bien, par conséquent, exaucer la prière que
depuis déjà lant d'années, par l'ordre du Pape, tous les prêtres lui
adressent chaque jour, du pied de l'autel, • pour la liberté et
r exaltât ion de notre Mère la sainte Eglise. »
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LETTRE APOSTOLIQUE
AUX PRINCES ET AUX PEUPLES DE L'UNIVERS
LÉON XIII, PAPE
SALUT ET PAIX DANS LE SEIGNEUR
Le concert de félicitations publiques, qui a marqué cf'une
manière si éclatante l'année tout entière de Notre Jubilé épiscopal,
et qui vient de recevoir son couronnement de l'insigne
piété des Espagnols, a eu principalement ce fruit, sujet de
grande joie pour Notre âme, de faire briller dans l'union des
volontés et l'accord des sentiments, l'unité de l'Eglise et son
admirable cohésion avec Ie Pontife Suprême. On eût dit, en
ces jours que, perdant tout autre souvenir, l'univers catholique
n'avait plus de pensées et de regards que pour le Vatican.
Ambassades de princes, affluence de pèlerins, lettres empreintes
d'amour filial, cérémonies augustes, tout proclamait hautement
que lorsqu'il s'agit d'honorer le Siège Apostolique, il
n'y a plus dans l'Eglise qu'un cœur et qu'une âme. Et ces
manifestations Nous ont été d'autant plus agréables, qu'elles
rentraient pleinement dans Nos vues, et répondaient pleinement
à Nos efforts. Car, guidé par la connaissance des temps
et la conscience de Notre devoir, ce que Nous nous sommes
constamment proposé, ce que Nous avons infatigablement
poursuivi, de paroles et d'actes, dans tout le cours de Notre
pontificat, ç'a été de Nous rattacher plus étroitement les peuples,
et de mettre en évidence cette vérité, que l'influence du
Pontificat romain est salutaire à tous égards. C'est pourquoi
Nous rendons de très vives actions de grâces, d'abord à la
bonté divine, de qui Nous tenons ce bienfait d'être arrivé sain
et sauf à un âge si avancé; ensuite aux princes, aux évêques,
au clergé, aux simples fidèles, à tous ceux enfin qui, par les
démonstrations nombreuses de leur piété et de leur dévouement,
out prodigué des marques d'honneur à Notre caractère
et à Notre dignité, à Notre personne une consolation vivement
agréée.
Ce n'eBt certes pas qu'il n'ait rien manqué à la joie de
Notre âme. Au cours même de ces manifestations populaires,
parmi ces démonstrations d'allégresse et de piété filiale, une
pensée obsédait Notre esprit : Nous songions aux multitudes
immenses qui vivent en dehors de ces grands mouvements
catholiques, les unes ignorant complètement l'Evangile, les
autres, initiées, il est vrai, au christianisme, mais en rupture
avec notre foi. Et cette pensée Nous causait, comme elle Nous
cause encore, une douloureuse émotion. Nous ne pouvons, en