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prendre au sérieux un homme qui a voulu avant lout s'amuser <strong>de</strong><br />
tout el qui manque <strong>de</strong> bon sens,<br />
Pour compléter ce portrait, il eût fallu montrer l'orgueil sans<br />
mesure, 1 égoisuie parfait, le mépris <strong>du</strong> peuple <strong>et</strong> <strong>de</strong> la patrie<br />
i absence <strong>de</strong> sens moral el te zèle d'impiété qui ont distingué Renan<br />
J Apostat <strong>et</strong> qui, avec son 1res remarquable talent littéraire, ont<br />
fait <strong>de</strong> lui en son genre, un <strong>de</strong>s grands malfaiteurs intellectuels <strong>de</strong><br />
i Humanité.<br />
Joseph <strong>de</strong> Maistre soutenait c<strong>et</strong>te thèse qui montre une voie<br />
v ,, tous el ! u,ie <strong>de</strong>s P |US s " res P (, ur arriver à la vérité •<br />
« Nolle erreur ne peut étre mile, comme nulle vérité ne peut<br />
nuire... Ainsi lout ce qui est nuisible en soi est faux, comme tout<br />
ce qui est utile en soi est vrai. »<br />
DOCUMENTS<br />
POUR SliRVIU A<br />
L'HISTOIRE DU CLERGE ET DES COMMUNAUTÉS RELIGIEUSES<br />
dans lu Finistère, pendant la Révolution.<br />
^-J-STIST _É E 1793<br />
fSuitej<br />
Sur les limites <strong>du</strong> département, à Roudoualec, les prêtres<br />
h<strong>de</strong>les peuvent encore dire Ia messe, même nn jour <strong>de</strong> pardon,<br />
gràce à 1 attitu<strong>de</strong> énergique <strong>de</strong>s paroissiens<br />
Le 18 Août 1793 (1), Je citoyen Nicolas Le Léap, curé constitutionnel<br />
<strong>de</strong> Gourin, déclarait au District <strong>de</strong> Carhaix « que<br />
s étant transporté à Roudoualec, suivi <strong>de</strong> Michel Lanz<strong>et</strong> son<br />
vicaire, pour y célébrer la messe en l'honneur <strong>de</strong> la patronne,<br />
ie jeudi 15 courant, il y trouva un concours considérable <strong>de</strong><br />
peuple.<br />
 Joseph Le Masson, meunier, officier municipal, se levant<br />
t lui a <strong>de</strong>man<strong>de</strong> ses pouvoirs pour exercer à Roudoualec II a<br />
dit es tenir <strong>de</strong> l'Evêque <strong>du</strong> Morbihan. Le dit Masson lui a<br />
cteciaré quil s opposait k son entrée dans l'église ; quil avait<br />
été, en eff<strong>et</strong> en 1767, nommé vicaire <strong>de</strong> Roudoualec, mais<br />
qu aujourd hui on ne le reconnaissait en aucune qualité<br />
« Il observe que les dits Masson <strong>et</strong> Rivoal étaient armés<br />
^tons, contre la coutume, <strong>et</strong> parurent l'organe <strong>de</strong> l'assemblée,<br />
qui applaudissait; que, craignant une émeute, il a<br />
déclare se r<strong>et</strong>irer à leurs risques <strong>et</strong> périls. Il n'avait pas fait<br />
une vingtaine <strong>de</strong> pas, qu'un grand nombre <strong>de</strong> particuliers<br />
t\ C Z P f 5 e ^ m i s e sortire »t d'une auberge, furieux, étant<br />
piécédés <strong>de</strong> Guilloré, avocat, <strong>et</strong> <strong>de</strong> Linlou<strong>et</strong>, son beau-frère<br />
ci-<strong>de</strong>vant noble. « "di*,<br />
(i) L. 120.<br />
Archives diocésaines <strong>de</strong> <strong>Quimper</strong> <strong>et</strong> <strong>Léon</strong><br />
- 127-<br />
« Peu après, quatre insermentés, Loecton, ex-constitutionnel<br />
<strong>et</strong> ci-<strong>de</strong>vant curé <strong>de</strong> Gourin, Fournier, vicaire <strong>de</strong> Roudoualec,<br />
Castrée <strong>et</strong> Le Borgne, simples prêtres, tous costumés<br />
en paysan, se rendirent à l'église, où la messe fut célébrée. »<br />
Le 18 Septembre 1793 (1), la Municipalité <strong>de</strong> Plougoulm,<br />
mise en <strong>de</strong>meure <strong>de</strong> donner un acte <strong>de</strong> civisme à son Curé<br />
constitutionnel, saisit avec empressement c<strong>et</strong>te occasion" <strong>de</strong><br />
lui montrer le pea <strong>de</strong> sympathie qu'on avait pour lui. Après<br />
avoir refusé, à la majorité <strong>de</strong>s suffrages, le certificat <strong>de</strong><br />
civisme, l'assemblée, présidée par René Olier, maire, donna<br />
en ces termes les motifs <strong>de</strong> son refus :<br />
« Nous ne pouvons certifier pur <strong>et</strong> zélé patriote une personne<br />
qui a refusé <strong>de</strong>s lits aux défenseurs <strong>de</strong> la patrie ; une<br />
personne qui accable tout le mon<strong>de</strong> d'injure ; qui tantôt<br />
menace les paroissiens <strong>du</strong> bâton, tantôt <strong>du</strong> fusil ou <strong>du</strong> pistol<strong>et</strong>,<br />
en sorte que le bourg est désert; une personne, enfin, qui<br />
a eu l'insolence d'h\jurier le corps municipal, revêtu <strong>de</strong> sa<br />
distinction. »<br />
On peut facilement croire que ce refus, venant d'une Municipalité<br />
réactionnaire comme l'était celle <strong>de</strong> Plougoulm, ne<br />
<strong>du</strong>t pas nuire outre mesure au curé citoyen.<br />
La commune <strong>de</strong> Plonévez-<strong>du</strong>-Faou était, paraît il, aussi<br />
mal notée pour le moins que celle <strong>de</strong> Plougoulm, s'il faut en<br />
croire le témoignage <strong>de</strong> sou curé constitutionnel, Jégouic,<br />
qui écrivait au District <strong>de</strong> Carhaix, le 9 <strong>du</strong> second mois <strong>de</strong><br />
l'an U (30 Octobre 1793):<br />
« Je vous dénonce* la Municipalité <strong>de</strong> Plonévez, qui protège<br />
les prêtres réfractaires, qui fourmillent dans ce canton.<br />
C<strong>et</strong>te paroisse a été <strong>de</strong> tout temps influencée par sa Municipalité<br />
aristocrate, <strong>et</strong> celle-ci par une foule <strong>de</strong> prêtres rebelles<br />
auxquels elle a toujours donné asile. C'est la paroisse la plus<br />
scélérate <strong>et</strong> la plus à craindre <strong>de</strong> tout Ie Département. »<br />
A la même époque, le 13 Novembre 1793, la paroisse <strong>de</strong><br />
Guipavas se voyait débarrasser <strong>de</strong> son Curé constitutionnel<br />
qui, espérant plus <strong>de</strong> consolations près les bons patriotes <strong>de</strong><br />
la ville <strong>de</strong> Saint-Renan, transférait ses pénates dans c<strong>et</strong>te<br />
<strong>de</strong>rnière Municipalité, en vertu d'un arrêté <strong>du</strong> District <strong>de</strong><br />
Brest ainsi conçu :<br />
* 13 Novembre 1793,<br />
« Vu la pétition <strong>du</strong> Conseil général <strong>de</strong> Saint-Renan, en<br />
date <strong>du</strong> 20, <strong>de</strong>mandant que le citoyen Launay, curé <strong>de</strong> Guipavas,<br />
exerce à Saint-Renan les fonctions <strong>de</strong> curé ;<br />
« Vu les l<strong>et</strong>tres <strong>de</strong> Launay à Expilly <strong>de</strong>s 6 Juill<strong>et</strong> <strong>et</strong><br />
13 Aout 1793 ;<br />
« Considérant que le citoyen Launay, <strong>de</strong>puis son élection<br />
(1) L. 237,