1894 - Diocèse de Quimper et du Léon

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i — La raison, la voici : l'Eglise est une Mère, et avec snn
coeur plein de tendresse, elle a d'abord vu la cruauté d'Hérode,
cruauté inutile, et jusque là sans exemple. En méme lemps lui
parvenaient les cris déchirants des mères qui, comme Rache),
étaient inconsolables d'avoir perdu leurs enfants. Au milieu de ce
grand deuil pouvait-elle se réjouir tout d'abord ? Non ; son cœur
était plein de larmes. H lui falftil pleurer avec celles qui pleuraient.
Mais, en méme lemps, elle a montré le ciel aux mères éplorées,
el elles y ont vu, ô doux spectacle, ces cheres âmes qui
jouaient tout heureuses, des palmes dans leurs mains, autour du
trône de l'Agneau. Alors tes mères se sont réjouies, et l'Eglise a
repris sa parure fest i va le, ainsi que ses joyeux Alléluia. Voilà,
chère Theotime, le mystère expliqué.
• — De plus en plus heureuse. Mais pins j'apprends, plus je
veux savoir; el plus je sais, plus il me semble que j'ai besoin
d'aimer mon Dieu.
t La couleur verle, que lu revêts en certains jours, par exemple
aux dimanches après les Rois, et après la Pentecôte, que veu I-el le
dire? »
• — Encore ici tu vas apprendre un curieux symbolisme, qui
soutiendra la piété. Le vert est la couleur propre aux temps qui
n'ont à célébrer aucun mystère spécial. Le Créateur a revélu la
terre d'an manteau de verdure. C'est la couleur de l'espérance, et
l'espérance est ce qui soutient l'homme ici-bas dans son travail
pour la vie du temps, aussi bien que pour la vie future. Il n'a
point ici-bas de demeure stable, eL i) cherche tout simplement
celle de-là haut. Donc, quand tu me verras ainsi paré, comme la
nature qui travaille à son œuvre, pense au ciel, el dis avec le
cantique :
« Quand te verrai-je, ô belle patrie
« Où Dieu seul fera tout mon bonheur,
« Où mon âme, d'amour attendrie,
* Ne doit briller que pour le Seigneur? »
« Voilà ce que j'avais à le dire ; je pense que cette explication
L'aura satisfaite.
• — Grand Dieu, quelles beautés! Et comme je vous remercie
d'avoir révélé à votre pauvre servante le sens élevé de ces choses
matérielles. Avec quel bonheur je pourrai dire désormais, à la suite
du psalmisle : « Vos autels, ô mon Dien, vos autels • sont ma joie
et ma vie, surtout lorsque mon Sauveur est au tabernacle. Or, ici
j'ai (ail encore une remarque : en méme lemps que l'autel est
habillé, le tabernacle l'esl aussi, et lons deux des mémes couleurs.
Cela me plaît, tandis que le marbre et la dorure que je vois en
ville ne me disent rien, et me laissent absolument insensible. A
cela quelle explication ?» — De l'autel partit celte réponce :
i Je représente le Christ, et ma parure c'est l'Eglise. Les
mérites des saints viennent du Rédempteur, el Ieur gloire est la
sienne; voilà pourquoi du blanc ou du rouge, selon les fêtes. Mais
les enfants de l'Eglise ne sont pas tous au ciel, ll en est qui luttent
Archives diocésaines de Quimper et Léon
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et qui espèrent sur cette terre d'exil ; d'antres qui souffrent et qui
attendent au purgatoire ; et pour représenter ces divers euls, il y
a le vert et le violet. Le noir est employé pour les morts, mats
non pour l'autel, ni pour le tabernacle du Saint-Sacrement, parce
que là. Jésus-Christ, quoique invisible, est plein de vie. t Fui mortûtes
et eccè sum Vivens. * On a tort de ne point se souvenir de
ces vérités, et par suite, d'employer un genre de décor, ou qui ue
dit rien, ou qui parle à contre-sens.
< - J'avais pressenti ces choses, reprit la jeune Olle, et maintenant
que j'en ai le vrai sens, je les goùierai mieux encore et
m'efforcerai de prendre en moi-même les sentiments que ces
dehors expriment. Dieu veuille de plus en plus éclairer mon igno-.
rance, et soutenir mes efforts pour l'aimer d'un amour généreux
6 C Avant entendu ces paroles, je prêtais l'oreille pour écouler
encore, Mais ici, V Angélus vint à sonner, et je fus tiré de mon
rêve. Ahl Dieu, me dis-je, ou élais-je? El reconnaissant que
c'était un rêve, je dis : Mon Dieu, faites que ce soit une réalité, el
aue vos enfants, paroisses et communautés, comprennent de mieux
en mieux ce qu'il y a de beauté dans la loi liturgique, et de méme
dans l'obeissance à ses préceptes. Un ami de t art chretien.
DOCUMENTS
POUR SERVIR A
L'HISTOIRE DC CLERGÉ ET DES COMMU HAUTES RELIGIEUSES
dans le Finistère, pendant la Révolution.
Quatre jours après, le 9 Vendémiaire an III (30 Septembre
1704) le District de Morlaix prenait l'arrêté suivant :
« Vu le décret du 2« jour des sans-culottides (18 Septembre)
relatif aux pensions dites ecclésiastiques, et le rapport
sur le dit décret ; t^t»-*» ier
« Considérant que, dans l'esprit du dit rapport et 1 art. 1
du décret, les édifices et objets nationaux ne peuvent plus
être k la disposition d'aucun culte,
« Le Conseil arrête :
« Les ci-devant presbytères du District seront, par les exministres
du culte, évacués dans l'espace de 2 décades après
^ Ï Ï ^ S U les ci-devant églises et ^pelles
cesseront d'être à la disposition de tous les ministres du culte
« Les presbytères, dans les communes ou les inftituteurs
n'ont pas trouvé à se loger de gré à gré ou ne sont P»» Convenablement
logés, pourront être, pour cette année, mis a ia
disposition des dits instituteurs ;