1894 - Diocèse de Quimper et du Léon

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CHRONIQUE DU DIOCÈSE
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Monseigneur l'Evêque a quitté Quimper, lundi, pour aller prendre
quelques jours de repos dans sa famille, à La Rochelle et à
Saintes.
Nominations dans le Clergé. — Par décision de Monseigneur,
ont ëlé nommés : .-,.„,._,
M. Le Page, vicaire à Pluguffan, vicaire a Sainle-Melaine de
Morlaix ; ..---..„-
M. Guéguen, vicaire à Plouzévédé, vicaire a Pluguffan ;
M. Le Coz, recteur du Cioiire-Plejben, recteur de Goulven ;
M. Cocaign, recteur de Goulven, recteur du CloUre-Pieyben.
QUIMPER. — Mardi dernier, M. l'abbé Naudet a fait, au Grand-
Séminaire, une conférence, dans laquelle il a exposé, avec autan,
de netteté que d'éloquence, sa théorie de • justice sociale. »
Cette théorie, bien entendu, malgré ce que l'on a fait dire à
l'auteur en dénaturant ses paroles, n'a pas un seul point de contact
avec le socialisme, dont il réprouve le nom comme la doctrine.
La Fête du 7 Juin à la Cathédrale. — Quimper a
eu, le jeudi, 7 Juin, sa fête religieuse en action de grâces pour
rintroduction, en Cour de Rome, de la Cause de Jeanne d'Arc. Un
mol résume l'impression de tous ceux qui en ont été témoins : elle
a dépassé toutes les prévisions el toutes les espérances. Malgré le
mol d'ordre connu des loges maçonniques et la violente campagne
menée par la presse anti-religieuse, dont un journal de la localité
s'est fail le triste écho, la population en masse s'est associée à celle
grandiose manifestation de la piété nationale envers la plus pure
et la plus haute figure de notre histoire. Tous oni compris que ce
n'est pas l'amoindrir, au contraire, que de se réjouir en voyant
s'ajouter à son front l'auréole de la sainteté. Parler à ce propos de
• cléricalisme » el < d'accaparement » au profit de je ne sais quel
parti, ce n'est pas faire acte de patriotisme éclairé. Dans l'union
sont la force et le secret des triomphes de l'avenir : une première
fois, Jeanne d'Arc, en rapprochant les cœurs divisés, a refait
l'unité nationale compromise ; nous demandons au ciel que son
souvenir etsa béatification prochaine effacent les divisions, apaisent
les haines et groupent tous les Francais dans l'unique amour
de la France. Telle est la signification vraie de ces manifestations
et, en particulier décé Te Deum du 7 Juin, qui n'a rien eu de
i tapageur », encore moins de • séditieux », malgré les perfides insinuations
du Finistère, que nous laissons à son dépit mal déguisé
devant le succès incontestable de la fêle.
La décoration de la Cathédrale, sobre et de bon goût, faisait
Archives diocésaines de Quimper et Léon
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honneur aux personnes de bonne volonté qui y avaient travaillé
sous la direction de M. le chanoine-Abgrall, architecte. Devant la
porte d'entrée, sur deux grandes oriflammes, on lisait les noms
des lieux illustrés par la Pucelle, dont les paroles les plus célèbres
étaient reproduites sur quatre oriflammes semblables, placées au
milieu de la nef et à l'entrée du chœur. Partout, aux colonnes, la,
bannière el les armoiries.de Jeanne d'Arc, au milieu de trophées
de drapeaux tricolores, obligeamment mis par la Municipalité à la
disposition des organisateurs. Au fond du sanctuaire, à la hauteur
des galeries, une grande peinture représentant l'héroïne, copie du
tableau de M. Ingres,drapée d'une écharpe aux couleurs nationales
et encadrée de deux longs étendards du Pape et de Bretagne. Audessus,
une bande horizontale portant : c DIEU PROTEGE LA
FRANCE », puis un cartouche rond avec la devise de la famillede
la Pucelle et ce cri qui lui était familier : Vive labeur! Autour de
ce cartouche, un trophée de drapeaux français et, dominant le
tout, la bannière "de Jeanne avec la peinture historique du Sauveur
entre saint Michel et saint Gabriel et les mots JHESUS MARIA.
L'illumination, tant de l'intérieur de la Cathédrale que des
iours, produisait un effet magique, en faisant ressortir les belles
lignes architecturales du monument...
Un clergé nombreux remplissait le chœur. Dans la nef, au
premier rang, on remarquait M. le Colonel du 118 e de ligne, avec
plusieurs officiers en civils. Les places réservées ont été rapidement
occupées, en méme temps que la foule se répandait dans les bascôtés,
le pourtour du chœur el débordait au dehors. Malgré l'énorme
affluence, la lenue a été parfaite pendant toule la cérémonie.
Dans un précédent numéro, nous avons donné le programme
des chanLs et des morceaux de musique, qui ont été exécutés d'une
façon magistrale. Nous laissons le soin de féliciter les musiciens et
chanteurs à une plume plus autorisée et dont le suffrage leur sera
particulièrement précieux. Cependant nous nous faisons un devoir
de rendre hommage au zèle et au dévouement de M me Créac'hcadic,
quia tout organisé, et à l'habile direction de M. E. Thomas, le
distingué organiste de Saini-Corenlin. Parmi les exécutants, dont
nous regret Lons de ne pas con na il re les noms, nous ne pouvons
pas omettre celui de M, J. Créac'hcadic, fils, dont le talent de virtuose
est aussi connu qu'apprécié.
Quant au panégyrique, prononcé par M. Fléiler, vicaire général,
nous n'en dirons qu'un mot; il a été lel qu'on l'attendait,
digne du sujet, de l'auditoire et de la solennité» et nous remercions
vivement l'orateur de vouloir bien nous permettre de reproduire
in extenso son éloquent discours.
La cérémonie s'est terminée par la bénédiction du Saint-Sacrement,
suivie du chant solennel du Te Deum d'actions de grâces;
puis la foule s'est répandue aux abords de la place Saint-Corentin,
pour admirer l'illumination et l'embrasement aux feux debengale
des tours, et pour applaudir l'Union Musicale, qui a fait encore
entendre plusieurs morceaux forts brillants.