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Le temps <strong>de</strong> la Passion. — Le Crucifix.<br />
« O Crux, Ave, Spes unica I » (Lit.)<br />
^ Elle est venue, Seigneur, l'heure <strong>de</strong> la détresse, <strong>et</strong> raon âme<br />
n'a pu en supporter le poids. J'ai senti toutes mes forces intérieures<br />
ployer en méme temps sous le far<strong>de</strong>au d'une amertume trop gran<strong>de</strong>,<br />
un flot <strong>de</strong> lannes monter lout-à-coup <strong>et</strong> jaillir <strong>de</strong> mes yeux.<br />
Dans c<strong>et</strong>leangoisse, dont la violence m'a effrayé, l'ai cherché<strong>du</strong><br />
secours; j'ai promené mes regards autour.<strong>de</strong> moi, j'ai cru que<br />
tant <strong>de</strong> souffrance finirai: par évoquer un consolaleur, mais j'étais<br />
seul <strong>et</strong> le consolaleur n'a point paru.<br />
Alors j'ai aperçu lon image, ô Jésus-Christ; l'instinct <strong>du</strong> salut<br />
m'a j<strong>et</strong>é vers elle; je Pai saisie d'une main tremblante <strong>et</strong> mon<br />
visage baigné <strong>de</strong> pleurs s'est reposé sur elle. On pleure bien sur<br />
ton image, ô divin Crucifié! les larmes <strong>de</strong>s hommes ia connaissent.<br />
Il y a entre ta croix <strong>et</strong> tes douleurs humaines nne éternelle conformité.<br />
-<br />
A travers mes larmes j'ai regardé tes main percées pour l'amour<br />
<strong>de</strong>s hommes; mes lèvres ont rencontré les clous qui attachent les<br />
pieds, <strong>et</strong> ma main qui serrait ton image s'est posée sur la plaie <strong>de</strong><br />
ton cœur... Qu'ai-je dit? Qu'ai-je enten<strong>du</strong>? Je ne saurais me le<br />
répéter à moi-môme. Je suis <strong>de</strong>meuré longtemps dans l'union avec<br />
toi, baisant les plaies, serrant dans mes mains la lête chargée<br />
d'épines, m'enivrant <strong>de</strong> la croix. J'ai longtemps baigné <strong>de</strong> pleurs<br />
c<strong>et</strong>te croix que lu baignas <strong>de</strong> ton sang. Je n'ai pas eu la force <strong>de</strong><br />
prononcer une parole, mais ii y avait dans le fond <strong>de</strong> mon âme<br />
celle que toi-même, ô Jésus, tu prononças au moment suprême :<br />
« Père, je rem<strong>et</strong>s mon esprit entre vos mains! i J'ai suivi dans<br />
tous les replis <strong>de</strong> mon àme, longtemps, <strong>et</strong> dans <strong>de</strong>s profon<strong>de</strong>urs<br />
inconnues <strong>de</strong> moi, le r<strong>et</strong>eniissemeni <strong>de</strong> celte parole.<br />
Alors la paix est venue. Je me suis comme endormi sur ton<br />
cœur, <strong>et</strong> peu-à-peu l'amour a vaincu la souffrance, Une consolation<br />
étrange, inespérée, que j'ai sentie ne point venir <strong>de</strong> moi-même,<br />
est doucement entrée dans mon esprit, el, tandis que je m'étonnais<br />
<strong>de</strong> ce changement soudain, celtedouceura grandi, jusqu'à <strong>de</strong>venir<br />
semblable à la joie. Je pleurais encore, mais c'était presque <strong>de</strong><br />
bonheur, <strong>et</strong>, au lieu <strong>de</strong>s plaintes irritées qui grondaient toul-à-<br />
Theure en moi, c'était maintenant le cantique involontaire <strong>de</strong><br />
l'action <strong>de</strong> grâces.<br />
Une force calme est venue. J'ai senti que j'étais renouvelé pour<br />
le combat el que ma volonté venait d'être trempée sept fois dans<br />
le sang <strong>de</strong> l'Agneau.<br />
Pourquoi faut-il que <strong>de</strong> telles extases aient leur réveil? Pourquoi<br />
ceux qui souffrent n'ohlienneiH-tls pas la grace <strong>de</strong> mourir en<br />
<strong>de</strong> tels moments? Pourquoi, l'heure passée <strong>de</strong> la crise divine,<br />
l'impitoyable uniformité <strong>de</strong> la vie reprend-elle son cours?<br />
O Croix <strong>de</strong> Jésus, consolation suprême, je n'oublierai jamais ce<br />
Archives diocésaines <strong>de</strong> <strong>Quimper</strong> <strong>et</strong> <strong>Léon</strong><br />
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que tu peux contre les flots soulevés <strong>du</strong> désespoir, el comment tu<br />
sais transformer en paix <strong>et</strong> en douceur les larmes brûlantes I Ta<br />
puissance m'étonne, mais davantage encore elle me rassure. Evi<strong>de</strong>mment,<br />
pour le chrétien qui sait te comprendre, la seule vue<br />
peul soutenir la vie <strong>et</strong> consoler la mort.<br />
Puissé-je obtenir c<strong>et</strong>te gràce <strong>de</strong> te contempler <strong>de</strong> mes <strong>de</strong>rniers -<br />
regards, image sacrée <strong>de</strong> mon.Sauveur! Puisse une main amie le<br />
m<strong>et</strong> t re alors dans mes ma i ns, l'élever <strong>de</strong>vant mes y eux, l'approcher <strong>de</strong><br />
mes lèvres! Si les accablements <strong>de</strong> l' heure solennel le m'empêchent.<br />
<strong>de</strong> prier, mes yeux attachés sur loi porteront encore à mon ime le<br />
secours <strong>de</strong> ta présence ; heureux s'il m'est donné <strong>de</strong> mourir dans<br />
ce regard d'amour, comme le grand religieux qui, sur son lit <strong>de</strong><br />
mort,' ne détachait plus ses yeux <strong>du</strong> Crucifix : Je ne puis plttsprier, .<br />
murmurait-il, mais je ie regar<strong>de</strong> ! (1)<br />
(L'abbé Henri PERRYVE.)<br />
(!) Dernières paroles <strong>du</strong> R. P. Lacordaire.<br />
CHRONIQUE DU DIOCESE<br />
Offices extraordinaires.<br />
<strong>Quimper</strong>. — CATHJÎORALE DE SAINT-CORENTIN. — Dimanche <strong>de</strong>s<br />
Bameauj. — Desormais la 1" messe se dit à 5 heures 1/2. Aujourd hui, la<br />
<strong>de</strong>t nière messe basse est à 8 heures l/a. La bénédiction <strong>de</strong>s Rameaux commence<br />
à 9 heures 1/2. A l'issue <strong>de</strong>s vêpres, qui se chantent a 2 heures 1/2,<br />
instruction <strong>et</strong> bénédiction. — Le soir, à 7 heures 1/2, sermon <strong>de</strong>la Passion,<br />
en br<strong>et</strong>on. -„,,*.<br />
Lundi, Mardi, Mercredi, 49t 20 ct %< Mars, à 1 heures 1/2 <strong>du</strong> stnr, instruction<br />
pour les hommes seuls.<br />
Mercredi, Jeudi, Vendredi, à 4 heures <strong>du</strong> soir, offices <strong>de</strong>s Ténèbres.-<br />
Jeudi-Saint, à 7 heures 1,2, messe <strong>de</strong> communion ; à 9 heures, grandmesse<br />
<strong>et</strong> oflices par Monseigneur.<br />
A 2 heures l& lavement <strong>de</strong>s pieds, visites aux reposoirs. Quête pour les<br />
Lieux-Saints, toute la journée <strong>et</strong> pendant l'office <strong>du</strong> vendredi. Le soir, à<br />
8 heures, réunion <strong>de</strong>vant le Tris-Saint Sacrement.<br />
Vendredi-Saint - L'office commence à 9 heures 1/2. A 3 heures <strong>du</strong> soir,<br />
exercices <strong>du</strong> Chemin <strong>de</strong> la Croix. A 7 heures 1/2, sermon <strong>de</strong> la Passion <strong>et</strong><br />
bénédiction <strong>de</strong> la Vraie Croix.<br />
Samedi-Saint. — Office à 8 heures 1/2.<br />
« •<br />
- ÉGLISE SAINT-MATHIEU. — Dimanche <strong>de</strong>s Hameaux, la grand messe<br />
9 h. a/4, à cause <strong>de</strong> la bénédiction <strong>de</strong>s rameaux. Le soir, a 7 h. 1/2, sermi on<br />
<strong>et</strong> bénédiction <strong>du</strong> Saint-Sacrement.<br />
Jeudi, Vendredi <strong>et</strong> Samedi, l'oflice <strong>du</strong> jour a R h. 1/2.<br />
Vendredi matin, à 5 h. 1/3, sermon <strong>de</strong> la Pession, eo Ç" to ^ ^ ^<br />
exercice, en commun, <strong>du</strong> chemin <strong>de</strong> la croix. Le soir, à 7 h. 1/2, sermon ae<br />
la Passion, en français.<br />
*<br />
* *<br />
CHAFELLE DES URSULINES. - Mardi 20 Mars, réunion <strong>de</strong>s Hères chrétiennes,<br />
à 7 h. 1/2. '