1894 - Diocèse de Quimper et du Léon

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devant cette foule pieuse et recueillie, bénissant les pére* eL les
mères, les vieillards aux cheveux blancs el les enfants. ..II! La
joie rayonnait sur tous les visages; bien des larmes coulaient discrètement
; et on a pu remarquer que les hommes n'étaient pas les
moins attendris.... Des chants, bien exécutés, artistement accompagnés,
donnaient à cette cérémonie un charme indéfinissable de
plus, Quel beau et louchant spectacle! Tout cela laissera dans tous
les esprits, à Pont-Croix, un souvenir ineffaçable. On disait :
t Ceci c'est un petit coin du ciel sur ta terre, > et on avait raison.
Quelques pessimistes ont dit : la foi s'en va, la foi se meurt i
Mo me dans notre Bretagne catholique, on peut déjà prévoir le jour
où elle disparaîtra entièrement de notre sol r C'est une erreur.
Ceux qui ont eu Ie bonheur de voir l'Adoration de Pont-Croixj
toute une ville en prière, Jouie nne population prosternée devant
les saints au leis, tous ceux-là pourront affirmer sans crain le, que
la foi, bien loin d'étre éteinte au milieu de nous, est, au contraire,
aussi vive et aussi ardente que dans Ies âges les plus reculés,
capable des mémes sacrifices et des mémes dévouement, éclatant
à la moindre étincelle, à l'occasion d'un pèlerinage ou d'une
retraite, avec la méme ferveur el le méme enthousiasme !
On connait Pont-Croix, son église et son clocher. A* le Curé,
sans négliger Ies âmes, s'est donné à cœur de rendre à cel admirable
monument toute sa beauté d'autrefois, ll réussira. On sait
que M. le Curé de Pont-Croix n'est pas de ces hommes que les
difficultés épouvantent el arrêtent, ll a déjà dolé Tréboul d'un
bijou,et cela dans des conditions qui auraient faiL reculer plusieurs
autres. On ne doule donc pas que Ie vénérable sanctuaire de
N.-D. de Roscudon ne devienne bientôt une des pertes architecturales
de la Cornouaille, pour reprendre son rang parmi les plus
beaux monuments religieux de notre Bretagne. » Un Témoin.
BREST. — Sur la demande de M. de Kerros, Consul de Russie à
Brest, des prières publiques pour la Russie et la France ont été
dites, à Saint-Louis, lundi soir, à l'occasion des obsèques de S. M.
le Czar Alexandre III. L'église, insuflîsante à contenir la foule,
était admirablement décorée, pour la circonstance, de trophées, de
drapeaux russes el français.
M. le Préfet maritime, M. le premier Adjoint à la tète du Conseil
municipal, les chefs ou représentants des diverses administrations
militaires et civiles assistaient à la cérémonie,
M. le chanoine Rouil, Curé-archiprélre, a prononcé au milieu
d'un profond recueillement, une émouvante allocution dans
laquelle, après avoir rendu hommage aux vertus du Czar et
rappelé sa fin chrétienne, il a appelé les bénédictions de Dieu sur
les deux nations amies et fait des voeux pour le main lien de la
paix, « dont le digne successeur d'Alexandre III, fidèle a l'esprit
et aux instructions de son père, est déjà te garant devant l'Europe. »
Archives d s d Quimper et Léon
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Les Caisses rurales. - Mgr l'Evêque de Tarbes a reçu du
cardinal Rampolla, secrétaire d'Etat dè Sa Sainteté, pour la communiquer
à M. l'abbé Henri Fontan, l'infatigable organisateur des
Caisses rurales dans les Hautes-Pyrénées, ta lettre suivante dont
voici la traduction :
Illustrissime et Révérendissime seigneur,
toujours soucieuse tI encourage de sa bienveillance (out ce qui tend ati
bien £lre spirituel et matériel de ses His, a accueilli volontiers Ja demande
qui lui a été laite en faveur de M. l'abbé Fontan. Elle se plaît à penser
que sa bénédiction confirmera l'ecclésiastique ci-dessus loué dans l'entreprise
salutaire à laquelle il consacre son zèle et son activité L'au-'uste
Pouille veut aussi que sa bénédieiion parvienne à M. l'abbé Kontan" par
les dignes mains de votre seigneurie illustrissime et révérendissime ç^st
pourquoi je la prie de. communiquer à son diocésain cette preuve de la
bienveillance pontificale que le Saint-Père lui envoie, pour Ie tortiller et
l'encourager dans celte œuvre si merveilleusement appropriée aux besoins
du noire époque.
Je suis heureux en même temps de saisir cette occasion de me dire
encore une fois, avec les sentiments de l'eslime la plus signalée
De votre seigneurie illustrissime et révérendissime,
' rt t Le serviteur, M. card. RAMPOLLA.
Rouie, 23 Octobre 1894.
La plupart de nos lecteurs connaissent déjà "l'institution qui
vient d'étre honorée d^nne approbation si haute. Néanmoins nous
croyons utile d'en rappeler brièvement ie but, le fonctionnement
et les avantages, eu ce moment où la question est de plus en plus
à l'ordre du jour.
La Caisse rurale est une société en nom collectif, à capital
variable, fonctionnant dans les limites d'une seule commune. —
Elle est en nom collectif : cela veut dire que tous les associés sont
solidairement responsables, sur tous leurs biens, des dettes de la
société.
La Caisse rurale n'a pas de capital : les associés n'ont donc
aucun versement à faire. Les capitaux que la Caisse prêtera, elle
les emprunte elle-même, sous la garantie solidaire de ses membres.
Les bénéfices que la Caisse réalise torment une réserve qui
couvre les perles qui pourraient être faites. — Jamais un centime
de ces bénéfices ne doit êlre distribué aux sociétaires comme dividende,
ou aux administrateurs comme traitemeni.
La réserve s'accroît ainsi indéfiniment, et quand, par la suite
des années, elle devient trop considérable, l'excédent est affecté à
des œuvres d'utilité générale : jamais les administrateurs ou les
associés ne doivent en bénéficier individuellement.
La Caisse ne prête qu'à ses associés, pour un emploi déterminé
el jugé utile, contrôlé.
Toul emprunt est garanti par une caution.