1894 - Diocèse de Quimper et du Léon

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Archives diocésaines de Quimper et Léon
France, nous n'en saurions douter, un dessein particulier de bonté
et de miséricorde. Ce mont des martyrs, arrosé du sang des pamiers
apôtres de voire populeuse cité et qui, dorénavant, servira
de piédestal h ce nouveau sanctuaire, rappellera 3u chrétien à quel
prix il doit conserver et défendre Je trésor de la foi, et quels
austères devoirs celle-ci lui impose. Qu'à l'exemple de leurs aieux",
les catholiques français s'empressent de plus en plus à y aller eri
pèlerinage; qu'ils y prient avec ferveur pour eux el pour leur
patrie, et, afin que leur prière moute plus puissante vers le ciel,
qu'ils s'efforcent de lui donner pour soulim et pour appui la
charité, les bonnes œuvres, ta pratique de tomes les vertus d'une
vie foncièrement chrétienne. En ce qui Nous concerne, Noire
Cher Fils, de môme qu'il Nons sérail impossible de ne pas avoir
toujours le regard de Notre sollicitude pastorale tourné vers la
France, la Fille aînée de l'Eglise, ainsi aimons-Nous à suivre
les progrès et te développement de cette œuvre, à laquelle nous
accordons volontiers Notre paternelle protection et nos encouragements.
Déjà Nous l'avons enrichie de nombreuses faveurs spirîtuelles.
Aujourd hui Nous voulons fui donner un nouveau témoignage
de Noire haute bienveillance, en envoyant pour le sanctuaire
de Montmartre une offrande de 25,000 francs el un don de Notre
Trésor Pontifical. Et maintenant, Notre Cher Fils, recevez la v
bénédiction qne, de toute l'effusion de Notre âme, Nous vous donnons,
à vous, au clergé el aux fidèles de voire diocèse, et i\ tous
les membres, directeurs, associés el bienfaiteurs de l'Œuvre
nationale du Sacré-Cœur.
Donné à Rome, prés Sainl-Pierre, fe 15 Avril de l'année 18.14de
Notre Pontificat Ia dix-septieme.
Signé : LEO PP. XIII.
Vous partagerez, N. T. C. F., la pieuse émoi if m que Nous avons
(•prouvée en lisant fa lettre du Vicaire de Jésus-Christ, Léon XIII y
témoigne pour la ville de Paris, pour U France, une bienveillance que
nous pourrions appeler la tendresse familière d'un père avec ses enfants.
Il semble qne le Pasteur suprême, oubliant sa dignité. vienne s'unir aux
pèlerins du Sacré-Coeur et s'entretenir avec nous Ues œuvres de loi, de
piété el de salut qui s'accomplissent journellement dans le sanctuaire
monumental dont* sur l'initiative ae notre vénérable prédécesseur,
la pièté drs catholiques fr a iu ais a demandé la construction, ll veut
être en quelque sorte i e moi n des grâces sans nombre que te Ciel se
plait à répandre sur Les pelerins. Il embrasse de son regard
œuvres multiples dont l'('y 11 se du Sacré-Cœur est devenue le centre
et te foyer ; tes associations diverses qy i »/ retient non seulement les
pe r S'mf tes p ie us es. mais qua fMi U de p a roisses, de com m u nantis et
de diocèses. Il est present au milieu de ces hommes vraiment chr Ulens
aui viennent, le jour et la nuit, y faire t'adoraitOfi du Trés Saint-
Sacrement. U se réjouit de voir Us patrons et tes ouvriers qui% penrtrès
des enseignement quil leur n donnes, pr concertent pour les
peler inaq es et l'adoration : ks Conférences dr. Sainl- I i t ur nt dc Paut
11 ut, animées d un même esprit, y donne ni rendez-vou s aux familles
qu'elles soulagent
En relisant avec vous, N. T. C. F... les paroles que nous adresse
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Léon XII L Nous considérons avec émotion l'union intime qui s'établit
de nos jours, entre les enfants ef le Père dela grande famille chrétienne*
Ne sentez-vous pas avec quelle bonté'le Souverain Pontife se rapproche
je nous eL entre dans les détails de notre vie religieuse?
Par une attention pleine de délicatesse, Léon XIII a voulu ae servir
avec nous de noire langue maternelle. Il y a trois ans, quand nous avons
pris possession de la Basilique du Sacré-Cœur, Il nous avait adressé an
Href écrit dans la langue solennelle des Actes de l'Eglise, et l'avait fait
insérer parmi les Actes de Bon Pontificat. Aujourd'hui, Il s'entretient
paternellement avec nous ; Il prend dans le Trésor pontifical un calice
qu'il donne à Montmartre et nous envoie un don royal de vingt-cinq
mille Francs, d'autant plus précieux que, dans la situation actuelle du
Saint-Siège, reduit ù attendre de la pièté des fidèles les auraônas nécessaires
pour le gouvernement de l'Eglise, la munificence de Léon XIII
est un témoignage éclalant de l'importance qu'il attache à l'Œuvre du
Vœu National.
Aussi, le Saint-Père nous donne-t-il l'assurance qu'il lui serait
impossible de ne pas avoir toujours te regard de sa sollicitude pastorale
tourné mrs la France, ta Fille aînée dc l'Eglise : et voilà
pourquoi It aime à suivre les progrès et te développement de cette
Œuvre de Montmartre.
Une telle parole tombant des lèvres du Vicaire de Jésns-Christ vient,
à l'heure opportune, confirmer la conviction mise au cœur des chrétiens
que l'accomplissement du vœu national au Sacré-Cœur sera le salut de
Ia France. C'est la parole du vénérable Cardinal Guibert quand, à son
lit de mort, il jetait un dernier regard sur la Basilique dont il avait posé
les fondements.
Vingt ans se sont écoulés et nous pouvons admirer, N. T. C. F., une
fois de plus les opportunités providentielles des événements qui s'accomplissent
sous nos yeux. Nous écrivons ces lignes au moment où Nous
venons de rendre à Dieu, dans l'Eglise métropolitaine de Notre-Dame,
de solennelles actions de grâces pour l'introduction de la cause de béatification
de Jeanne d'Arc : fêle nationale et religieuse, où Ies cœurs se
sont unis dans un même sentiment de patriotisme et de foi chrétienne.
La France entière célèbre la glorification de sa libératrice du xv* siècle.
On peut bien dire, en se rappelant ta merveilleuse intervention de la
Providence par Jeanne d'Arc pour sauver notre pays de la ruine en 1429 :
Dieu n'a rien fait de semblable pour les autres nations.
Nous y voyons une préparation singulière à la célébration du centenaire
du baptéme de Clovis dans Ia cathédrale de Reims. Le vénérable
Cardinal qui est assis aujourd'hui sur le siège de saint Remi nous a déjà
invités à nous réunir autour de lui pour célébrer, à la fête de Noël 1896,
le glorieux anniversaire de la naissance du peuple français à Ia vie
chrétienne.
La parole du Pape appelant aujourd'hui la France à l'achevement de
l'Eglise de Montmartre pour accomplir son vœu national au Sacré-Cœur,
n'indique-t-eîle pas qu'il entre dans les desseins de Ia Providence de
réaliser une espérance que nous gardions au fond du eo-ur : c'est que,
dans l'année méme où la France aura solennisé le quatorze-centième
anniversaire de son baptême, elle puisse offrir au Sacré-Cœur de Jésus
un solennel hommage par la dédicace dè l'Eglise du Vœu National.
Quel magnifique enchaînement des desseins providentiels se révèle à
nos regards! Dieu appelle ia France sur le champ de bataille de Tolbiac,
pour être Ie soldat du Christ, el de la civilisation chrétienne : elle devient
la Fille aînée de l'Eglise au baptistère de Reims. Quand élie est près de