1894 - Diocèse de Quimper et du Léon

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* La premiére semaine de la Mission fut présidée par M. l'abbé
Morgant, curé de Guipavas. Sa bienveillance et sa douceur lui attirèrent
immédiatement la sympathie de ses dignes collaborateurs
tous réunis près de lui daus Ie presbytère. La disposition du local
permettait cette société intime, si difficile à rencontrer partout La
population sut vite répondre à l'appel de M. le président et de'ses
confrères. Et, tour à tour, ils eurent le bonheur d'entendre dans la
chaire de vérité, les Bossuet, les Bourdaloue et les Massillon de
chez nous. C'était tantôt M, le Curé de Plouigneau, avec son savant
commentaire du Décalogue ; tantôt M. Guiziou, montrant â ce<
hommes, qui jusque-là ne le savaient peut-être pas, ce qu'est Jésus
dans I Eucharistie, lis en avaient peur, eL il leur apprit a l'aimer
et a le rechercher. Toute Mission a sa note gaie. Je veux parler du
chant, de la musique, et des « Taolennou ». Dirigés par l'organe
sonore et agréable de M. Meudec, accompagnés par un musicien
délicat et consommé, IM. Souélre, recteur de Scrignac, les cantiques
étaient repris avec un entrain par un peuple devenu enthousiaste
|jue dirat-je de l'explicaiion des Tableaux? C'était M. Bohec qui
Ia donnait. Faut-il ajouter quelque chose ?
; La première semaine compta 800 communions. Le dimanche
IO Juin, eut heu la plantation de la Croix de Mission ; la parole
en cette circonstance, fut donnée à M. Arhan, curé de Saint-Martin
de Brest. En termes éloquents, il vint rappeler à ces chrétiens, que
la Croix devait étre toujours leur consolation ; que ceux-là seuls
qui la portaient douloureuse, sur cette terre, la suivraient glorieuse
dans le ciel. '
« Mais voici venir l'ouverture de la deuxième semaine. Et alors
nous voyons la chaire chrétienne occupée par l'apôtre du diocèse
parce prêtre pieux et savant dont la parole s'est, pour ainsi dire'
fait entendre dans tous ies sanctuaires, chapelles et églises du pays
de Corentin : j ai nommé M. le Duc, archiprêtre de Morlaix. S'il est
éloquent ailleurs, que dire de sa valeur, alors qu'il parle à ces
habitants dont, mieux que personne, il connait les mœurs, la langue,
les maladies et les remèdes à v apporter ?
- Et cette couronne qui l'entoure : M. Colin, curéde Saint-Thégonnec,
montrant, avec des paroles pleines d'onction, ce qu'est le
pain de vte ; M. Kerlouët, faisant justice des dictons populaires et
présentant en peinture le côté gaiement triste de l'homme •
M. Bouzéloc, usant de la puissance de sa voix pour apprendre:, ces
braves gens les cantiques qui contiennent toute la morale chrétienne:
enfin, M. Guéguen, vicaire de Concarneau, qui vient avec
habileté prouver à tous que Ia musique doit avoir sa place marquée
dans les solennités de Ia Religion.
« Je ne nomme pas tout le monde ; je passe la plume à l'Ange
chargé d inscrire les lionnes œuvres des Missionnaires de notre
Bretagne.
< Je constate seulement que nous sommes bien montas lorsqu'il
est nécessaire de lutter contre le Protestantisme anglais ou toute
autre secte amie de Lucifer. La seconde semaine se Lermina par
Archives diocésaines de Quimper et Léon
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tjne communion générale de 1200 personnes. Un des prédicateurs
interrogé sur le succès de la Mission, répondait : « J'ai assisté aux
o deux autres *; celle-ci est incontestablement la melieure et
i dépasse,en résultats, mes prévisions, i
• Mais, comme le disait M. Kerlouët, dans une de ses instructions
' H faut que le fruit de la Mission ne se perde pas. Fructus
t mdneaL M. Derrien, aumônier de l'hôpital de Morlaix, vous a -
* en-'agés à perseverer, vous habitants de Plourin -, soyez fidèles ;
< Marie vous protégera et sainte Philomène veillera sur vous. *
« Peu d'abstenlions en somme. Le respect humain avait fui ;
on pouvait le constater, en considérant tous ces hommes, s'avançant
vers la table de communion, avec l'image du Sacré-Cœur sar
la poitrine.
• Il ne reste qtf'à prier pour les déserteurs. Pas de sentiments
de colère contre eux. Montrons-les du doigt, maïs à Dieu seul, en
invitant le Sacré-Cœur à venir frapper à leur porte ï
i Un deuil vint troubler un peu la Mission. La marraine d'une
des cloches de ce joyeux carillon qui appelait les fidèles au temple,
fut frappée d'une maladie mortelle. C'était une enïanl ; elle lit sa
l rc communion au lit et entourée de ses compagnes. Peu après,
elle expira, el son âme s'envola au ciel, pendant que sa filleule
répétait aux paroissiens de Plourin, qu'un ange de la ierre était
monté rendre comple à Dieu des débuts de la Mission bien commencée.
« A. P- •
PENMARC'ii. — Le résultat de la dernière semaine de.Mission a
été aussi consolant qu'on pouvait l'espérer
M. te chanoine Madec, curé-doyen de Ponl-1 Abbé, présidait et
donnait les conférences alternativement avec M. Guedes, recteur
de Plevber-Christ. L'explicaiêur de tableaux, dont le rôle est si
important dans nos Missions bretonnes, était M. Balanani, vicaire
à Audierne. . , .
Dès le lundi, les exercices oni été suivis avec autant de régularité
que de recueillement el, le jour de ta clôture, on a compte
LOlo communiants. Leur exemple, la vue du bonheur qu ils
éprouvent, leurs exhortations et leurs prières vont décider les
rares paroissiens qui hésitent encore. La grâce de Dieu aidant, a
semaiue qui commence verra se presser, dans la grande el belle
église de Penmarch, une assistance encore plus nombreuse que
pendant la dernière quinzaine- Les abstentions, on peut I assurer
dès ce moment, seront faciles à compter.
Dom Guépin, Abbé de Silos. - Dom Guépin Prieur
de Saint-Dominique de Silos, près de Burgos, en Lspaçne, disciple
de Dom Gueranger, vient d'étre nommé Abbe de ce monastère
transformé en ab'haxe. II a pris possession de sa nouvelle charge, le
IO Juin courant, ef recevra la bénédiciion abbatiale a une date qui
n'est pas encore fixée. Elle aura lieudit à Burgos,soit au monas-