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r<strong>et</strong>our <strong>de</strong> la Russie à l'union catholique. Trois conditions, d'après<br />
lui, sont nécessaires, <strong>et</strong> toutes trois parfaitement réalisables :<br />
I* ll faut persua<strong>de</strong>r à r Eglise russe que l'Eglise catholique lui<br />
conservera ses rites, sa liturgie, ses coutumes, ses institulions eL<br />
en particulier celle <strong>du</strong> Saint-Syno<strong>de</strong>, c'est-à-dire <strong>du</strong> conseil ecclésiastique<br />
qui nomme les évêques el exerce l'autorité spirituelle;<br />
on conserverait au Saint-Syno<strong>de</strong> les pouvoirs qu'on a laissés aux<br />
patriarches catholiques d'Orient. La question <strong>de</strong> la liturgie <strong>et</strong> <strong>de</strong>s<br />
coutumes est d'une importance capitale. Quand l'Eglise russe<br />
croira, ce qui est la vérité, que le Pape ne veut pas la latiniser,<br />
c'est-à-dire lui imposr la liturgie <strong>et</strong> les coutumes romaines, un<br />
grand pas sera fait vers le rapprochement d eii n i li f.<br />
2° ll faul parvenir i 1 ! démontrer au peuple russe que la question<br />
<strong>de</strong> la Pologne n'est pas en cause dans c<strong>et</strong>te aiTaire, qu'il s'agit <strong>de</strong><br />
l'intérêt religieux el non d'une intrigue politique ; car <strong>de</strong>rrière<br />
tout Polonais le Russe veut toujours voir un insurgé.<br />
3° ll faut que le tzar consente à l'union ; or, les difficultés qui<br />
viennent <strong>de</strong> là sont, parait-il, moins gran<strong>de</strong>s qu'on ne le suppose<br />
généralement ; le tzar n'est pas, comme on le diL trop facilement,<br />
le vrai pape <strong>de</strong> l'Eglise russe : son rôle vis-à-vis <strong>de</strong> l'Eglise à<br />
l'époque actuelle, se borne seulement à donner <strong>de</strong>s signatures, <strong>et</strong><br />
Alexandre 111, qui vient <strong>de</strong> mourir, n'avait aucune prétention à<br />
l'autorité dogmatique,<br />
Voilà, d'après un esprit ouvert el éclairé, la situation ; elle n'est<br />
pas désespérée, on le voit, mais au con I ra i re, pleine <strong>de</strong>s plus belles<br />
espérances, surtout si ou réfléchit qne la partie dirigeante <strong>du</strong> clergé<br />
russe, le clergé noir, comme on l'appelle, est vraiment instruit,<br />
étudie la question <strong>du</strong> r<strong>et</strong>our <strong>et</strong> donne l'exemple par <strong>de</strong> remarquables<br />
<strong>et</strong> sincères vertus. Le prètre Jean, par exemple, dont on a<br />
tant parlé, à l'occasion <strong>de</strong> la maladie <strong>du</strong> Izar, est réellement vénéré<br />
comme un sainl, <strong>et</strong> chose étonnante, il est vrai qu'il fait prier<br />
pour Vinion <strong>de</strong>s Eglises. »<br />
Un nouveau Grand Maître <strong>de</strong> la Franc-Maçonnerie.<br />
_- Qn annonce que M. le docteur Henri Thulie, prési<strong>de</strong>nt<br />
<strong>du</strong> conseil <strong>de</strong> l'ordre <strong>du</strong> Grand-Orient - c'est le nom démocratique<br />
présentemenl donné à la fonction <strong>de</strong> Grand Maître — a démissionné<br />
pour cause <strong>de</strong> sanle, <strong>et</strong> qu'il est remplacé par M. Blatin.<br />
Ce changement peut avoir une portée que nous allons indiquer.<br />
M. Thulie avait été élu à la prési<strong>de</strong>nce <strong>du</strong> Grand-Orient, si nous<br />
ne faisons erreur, pour la troisième fois au <strong>de</strong>rnier convent, ce<br />
qui n'est arrivé qu'à lui, <strong>de</strong>puis la mort <strong>du</strong> <strong>de</strong>rnier Grand Maîlre<br />
proprement dit, M. <strong>de</strong> Saint-Jean- aussi docteur en mé<strong>de</strong>cine, qui<br />
fut enterré te même jour que GambeLla.<br />
M. <strong>de</strong> Saint-Jean n'aimait pas à faire parler <strong>de</strong> lui, mais il travaillait<br />
activement à l'œuvre détestable <strong>de</strong> ia secte. Hors quelques<br />
francs-maçons, presque personne aujourd'hui ne sait que M. <strong>de</strong><br />
Saint-Jean fut le véritable organisateur <strong>du</strong> régime scolaire actuel.<br />
Archives diocésaines <strong>de</strong> <strong>Quimper</strong> <strong>et</strong> <strong>Léon</strong><br />
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Jules Ferry <strong>et</strong> ses amis ont été les instruments parlementaires d'un<br />
système, qui n'avait pas élé préparé par eux.'<br />
L'œuvre <strong>de</strong> M. Thulie a été principalement politique. Sous son<br />
impulsion, la Maçonnerie a préparé l'avancement <strong>de</strong> la Révolution<br />
par les voies <strong>de</strong> la politique, ll a préparé la transition <strong>de</strong> la République<br />
au socialisme. Nous lui <strong>de</strong>vrons <strong>de</strong> voir, quelques années<br />
plus tôt qu'elle ne serait venu sans lui, l'explosion révolutionnaire<br />
Son successeur, M. Blatin, est encore un docteur en mé<strong>de</strong>cine.<br />
ll est <strong>de</strong> Clermont-Ferrand. Depuis plusieurs années, c'est un <strong>de</strong>s<br />
dignitaires les plus remarqués <strong>du</strong> Grand-Orient. C'est un doctrinaire,<br />
c'est-à-dire un sectaire dangereux. C'est un praticien <strong>du</strong><br />
symbolisme, qui n'est pas une question purement philosophique,<br />
mais un instrument d'-aclion d'une puissance peu connue. En<br />
1883, M. Blatin prononçait au convent un discours, qui est reslé<br />
l'évangile <strong>du</strong> symbolisme dans la Maçonnerie. D'après ce discours,<br />
te bul <strong>de</strong> l'ordre était <strong>de</strong> conquérir les églises, pour y installer le<br />
culte maçonnique. Député, il fut le promoteur d'un proj<strong>et</strong> <strong>de</strong> loi<br />
sur l'incinéraiion, que Mgr Freppel combatit éloquemment.<br />
L'arrivée au pouvoir <strong>de</strong> M. Blatin coïnci<strong>de</strong> avec un autre événement<br />
d'ordre intérieur : une tentative <strong>de</strong> fusion <strong>du</strong> rite écossais<br />
<strong>et</strong> <strong>du</strong> Grand-Orient, c'est-à-dire une évolution <strong>du</strong> Grand Orient<br />
vers le dogmatisme maçonnique, abandonné <strong>de</strong>puis si longtemps<br />
pour la politique pure.<br />
En pratique, les apparences seroni les mémes, Les francsmaçons<br />
au pouvoir gar<strong>de</strong>ront les positions conquises ou chere héron!<br />
à les étendre. Mais le travail intérieur <strong>de</strong>s loges changerait<br />
<strong>de</strong> caractère. L'anticléricalisme el le fanatisme haineux y seraienl<br />
désormais cultivés, comme la politique l'était jadis. La guerre à<br />
l'Eglise prendrait un caractère plus immédiat, plus direct, plus<br />
intense. Les grands mots <strong>de</strong> liberté, <strong>de</strong> libéralisme, <strong>de</strong> socialisme<br />
cesseront <strong>de</strong> dissimuler le but nouveau. C'est vers l'Eglise que les<br />
Loges porteront leur effort en ligne droite, jusqu'à ce que les édifices<br />
religieux, selon la doctrine <strong>du</strong> nouveau Grand Maitre, soienl affectés<br />
au culte maçonnique. (Résumé d'un article <strong>de</strong> la Vérilè.)<br />
Noble exemple. — On lit dans la Gaz<strong>et</strong>te <strong>de</strong> France :<br />
« Il y a quelques jours — nous ne précisons pas davantage, —<br />
dans une ville que nous ne désignerons point, <strong>de</strong>ux généraux<br />
francais étaient réunis en intimité, pour causer <strong>de</strong> la guerre <strong>de</strong><br />
1870.<br />
On était à l'anniversaire d'une date douloureuse, mais glorieuse,<br />
<strong>de</strong> l'année terrible.<br />
Après les souvenirs longuement évoqués autour <strong>du</strong> foyer, les<br />
<strong>de</strong>ux généraux passèrent la plus gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong> la nuit à réciter<br />
le Rosaire pour leurs anciens compagnons d'armes, tombés au<br />
champ d'honneur.<br />
A quatre heures <strong>du</strong> matin, ils assistèrent à une messe, dans<br />
une p<strong>et</strong>ite chapelle privée; ils la servirent à genoux <strong>et</strong> y commu-