1894 - Diocèse de Quimper et du Léon

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Prions pour la France !
Archives diocésaines de Quimper et Léon
Au début de l'année, notre premier devoir à nous, catholiques,
est de prier pour la France. II ne faut pas se le dissimuler, après
le décret récent sur les Fabriques, aprés l'arrêt menaçant de la
Cour de cassation sur la question du droit d'accroissement, singulières
étrennes de la République pacifique et conciliante qu'on
nous annonce, après les élections sénatoriales qui ont encore
affaibli les forces conservatrices ; d'un aulre côté, devant l'énerveuienl
des bons, toujours divisés, et l'audace des méchants, toujours
trop unis, l'avenir ne nous paraît guère rassurant. Où en sommesnous,
en effet, à ce défaut de l'année nouvelle? S. E, le Cardinal
de Toulouse vient de le dire en (ermes éloquents à son clergé, à
l'occasion du jour de l'an, en lui parlant des jours mauvais aue
nous traversons ;
« Une secte impie a juré l'anéantissement du christianisme.
Pour arriver â ses Ons, elle a résolu d'éviter la violence ; mais
elle espère réussir par une persécution lente, méthodique et
inexorable. Son programme, élaboré dans le secret, se manifeste
chaque jour et s'accomplit avec une malice que rien ne décourage
ni n'arrête. Deux lois néfastes avaient déjù marqué ies
grandes étapes de sa marche.
« La loi scolaire, appelée à détruire l'idée religieuse dans le
peuple, produit déjà ses fruits de mort. Les crimes commis par
des adolescents, les suicides, jadis inconnus de l'enfance, nocs
disent assez ce que la société peut devenir sous le régime d'une
telle éducation.
• La loi militaire, créée pour tarir la source des vocations, fait
déjà sentir ses funestes effets dans mon diocèse. L'ordination
que je viens de faire avant Noël est la plus pauvre que j'aie vue
en mon long épiscopat. En 1894, je n'aurai à ordonner que
douze prêtres; en 1895, huit seulement. Or, la movenne des
postes à pourvoir est de vingt-deux chaque année.
- Une troisième loi non moins meurtrière doit être appliquée
dès demain. Elle constitue une usurpation de la puissance civile
sur les droits imprescriptibles de l'Eglise, sous prétexte de
réglementer la comptabilité des Fabriques. »
Aussi la conclusion du vénéré doven des Cardinaux de France
est-elle un appel â la prière, et c'est au ciel qu'il trouve tous ses
motifs d espérance :
« Redoublons de prières, pour contraindre la divine Provi-
« dence à nous secourir. Montrons-nous de plus en plus les hom-
« mes de Dieu, les ministres de N.-S. Jésus-Christ, par l'intégrité
• de la vie, par l'étendue de notre charité, par l'unité de notre
- zèle, afin de forcer les hommes à aimer l'Evangile que nous
- leur prêchons.
t Après cela, nous pourrons compter inébranlablement sur
• 1 avenir. Notre triomphe final est certain ; car, selon une parole
« célèbre, V Eglise est une enclume qui a brisé bien des marteaux. *
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CHRONIQUE DU DIOCÈSE
AVIS. — On s'occupe en ce moment de résoudre d'une
manière définitive !a question des registres nécessaires pour la
nouvelle comptabilité des Fabriques.
Dans son prochain numéro, la Semaine religieuse fera connaître
le parti auquel on se sera arrêté.
QUIMPER. — Notre-Dame de Salut. — On nous adresse
ta note suivante :
t Dimanche, 14 Janvier, la réunion annuelle de l'Œuvre Notre­
Dame de Salut, a été présidée par Monseigneur, assisté de
M. Fléiler, vicaire général. Sa Grandeur, en quelques paroles
éloquentes, a exprimé sa satisfaction de voir si nombreux les
membres de cette Œuvre de foi et de dévouement.
< Le devoir des catholiques dans les temps mauvais que nous
« traversons, est de soutenu l'Eglise par les Œuvres, qui doivent
• se grouper, sans jamais se nuire. Celle qui nous réunit aujour-
• d'hui est excellente entre toutes, par son esprit de prière el les
« secours qu'elle donne aux autres Œuvres : elle a fait beaucoup
« de bien dans le diocèse, et en fera encore davantage, quand elle
« y sera plus connue. -
Monseigneur termine en émettant Ie voeu que l'Œuvre soit
établie dans toutes les villes et compte sur l'inlîuence dans le
diocèse de Monsieur le Directeur, si estimé et aimé de tous.
L'assistance émue a reçu la bénédiction de Sa Grandeur, i
QUIMPERLÉ. —• Nous avons appris trop tard pour l'annoncer et
la recommander dans notre dernier numéro, la Mission qui a lieu,
durant celte dernière quinzaine de Janvier, dans la paroisse de
Sainte-Croix.
La Mission française est donnée par les Pères Franciscains de
l'Observanceet présidée par un enfant deQuimperlé, le R. P. Arthur,
dont le talent oratoire est bien connu et apprécié dans tout le diocèse.
La Mission bretonne est prêchée par M. Labasque, recteur de
Clohars-Carnoèï, et M. Le Coz, recteur de Plonéour-Lanvern.
Préparée de longtemps par le zélé Curé et ses dignes collaborateurs,
la Mission s'annonce belle et fructueuse.
Mgr l'Evêque a bien voulu accepter de présider la cérémonie
de clôture, le dimanche 28 Janvier. Sa Grandeur chanlera la grand'messe
et assistera, l'apfès-midi, à la solennelle plantation d'une
croix commémorative,
Œuvre de Saint-François de Sales. — Nous lisons
dans le Bulletin de l'Œuvre (N° de Janvier, 1894) :