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congrès pénitentiaire international

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— 188 —et de la mendicité en se plaçant au point de vue de la tendancecriminaliste moderne?» je dirais que l'une de ces dispositionsdoit être celle-ci : « dans le cas où le fait a été accomplipar haine du travail, le juge doit être autorisé à infligerune sévère punition avec ou sans application d'autres mesures».On va m'objecter ici qu'il y a un obstacle à cette peine, parcequ'il est très difficile de prouver si le sujet a mendié par aversiondu travail ou non. J'admets la chose en général, mais sil'on insiste sur cette difficulté, c'est pour moi une raison deplus pour revenir sur le second point dont je voudrais diredeux mots. D'après les rapports, on ne paraît pas attacher àl'observation individuelle, à l'étude psychologique du mendiantou du vagabond toute l'importance qu'elles méritent. Il mesemble donc qu'avant de prendre des dispositions au sujet d'unindividu semblable, soit pour lui infliger une peine, soit pourle placer dans une maison de travail, le juge doit avoir acquispréalablement la certitude que toute la vie antérieure de l'individua été étudiée, qu'on a interrogé son dernier patron,consulté son médecin, son pasteur, son instituteur, sa familleet qu'un registre pénitentiaire digne de foi donne tous lesrenseignements possibles sur le mendiant. Bref, ce sont làquantité de moyens proposés déjà dans les rapports et quitravaillent conjointement comme cela se fait déjà pour lesmineurs; la conduite antérieure, la psychologie du délinquantdoivent être d'abord entièrement connues du juge. Il est incontestableque cela est nécessaire. La tendance criminalistemoderne insiste sans cesse sur la nécessité d'étudier préalablementle coupable, tache qui n'est pas si difficile quand il s'agitd'un voleur ou d'un assassin, parce que ceux-là restent presquetoujours dans le même endroit et que, dans ce fait même, setrouve souvent un point de départ pour cette étude. Mais sicelle-ci présente une telle difficulté quand on a affaire à unmendiant ou à un vagabond, c'est une raison de plus pourentreprendre cette étude avec plus d'énergie et pour mettreà la disposition des juges plus de moyens tendant à lui facilitersa tâche. Vous savez, n'est ce pas, qu'une thérapie n'estpas possible sans une diagnose exacte. Le juge qui ordonneun internement dans une maison de travail sans avoir pénétré— 189 —jusqu'à l'âme du mendiant est, selon moi, tout aussi impardonnableque le médecin qui prescrit un médicament sans s'êtreassuré d'abord du véritable état du malade.La seconde proposition que j'ai l'honneur de soumettre àcette assemblée est donc celle-ci : avant de décider quoi quece soit au sujet d'un mendiant ou d'un vagabond, on doit,mieux qu'on ne l'a fait jusqu'ici, rechercher d'abord minutieusementet en tous sens, comment cet homme en est venu àla mendicité, quels sont ses rapports familiaux, quel est sonétat psychique et moral et quelle a été toute sa vie antérieure.Tout cela est un travail bien important si l'on considère legrand nombre des mendiants qui passent annuellement devantle juge, mais c'est certainement aussi un travail qui sera largementrécompensé, parce que c'est justement dans le traitementen masse, comme cela se fait chez nous, que se trouvel'une des causes de la grande quantité de récidives. La manièreordinaire de traiter ces affaires en Hollande et en bien d'autrespays est celle-ci: le juge envoie à la colonie de travail chaquemendiant dont le délit est prouvé. Voilà déjà une bonne chancede réhabilitation perdue ; le mendiant qui a été admis une foisdans la colonie est, dès ce moment, surtout dans un petit payscomme le nôtre, montré au doigt comme un interné; le sentimentde sa valeur personnelle baisse; la crainte de la maisonde travail est perdue et le passage est ouvert au séjour perpétueldans la colonie, où il s'est vite familiarisé avec le régimeet les camarades. Dans combien de cas n'eût-il pas étépossible de sauver l'individu, si le juge avait pu éviter cepremier internement, si, aidé par un bon patronage, l'hommes'était réconcilié avec ses parents ou sa famille, si on lui avaitprocuré un nouveau patron ou qu'on lui eût procuré del'ouvrage, si on lui avait donné les moyens d'émigrer, enfinquelque moyen de réhabilitation qui devient infiniment plusdifficile lorsqu'après un séjour dans la colonie, l'individu estdescendu moralement et socialement. Je crois donc, modestieà part, que dans ce cas aussi l'une des solutions du problèmequi nous occupe se trouve dans la minutieuse observation desmendiants et des vagabonds avant l'arrêt du juge, ainsi quedans une sérieuse étude psychologique de chaque délinquant

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