— 276 —tendant à protéger l'enfance en danger ou moralement abandonnée.Il devrait y avoir, dans tous les grands centres, desasiles ou refuges ouverts le jour et la nuit pour les enfants,de telle sorte qu'aucun d'eux ne puisse mendier et ne soitexposé à passer la nuit sous les ponts. Il va de soi que cesasiles devraient pourvoir à la nourriture des enfants, car, commele disait Napoléon, les hommes qui n'ont pas de pain à mangerne sont pas loin de trouver à boire du sang; c'est des estomacscreux qui naissent les révolutions. Cette alimentation devraitêtre gratuite pour les indigents et aussi bon marché que possiblepour ceux qui peuvent la payer. Moins il y aura d'enfantsaffamés, moins il y aura de criminels à punir. Mais il ne fautpas oublier que le soleil de l'enfance, c'est la joie; des bibliothèquesenfantines, des spectacles gratuits, des excursions, descolonies de vacances rendraient donc d'excellents services.Un enfant méchant est à demi sauvé quand on peut lui apprendreà être et à demeurer joyeux.Il faudrait une coopération pour la protection de l'enfance,mais avec une élasticité suffisante dans l'organisation pouradmettre le concours de l'initiative privée. Cette grande organisationou protectorat de l'enfance devrait être investie du droitlégal de soustraire les enfants à l'autorité des parents ou tuteurs,lorsque ces mineurs courent un danger moral ou physique dansle milieu où ils vivent, et il faudrait pour eux disposer d'écolesprofessionnelles et de colonies agricoles.La Suisse a présenté deux rapports, l'un de M. Widmer,directeur du pénitencier de Bâle, et l'autre de M. Grossen,directeur de l'école d'éducation correctionnelle de Trachselwald(Berne). Ils sont d'accord sur les causes des vices en discussion :l'exiguïté des logements dans les grandes villes, la surpopulation,le mauvais air et le défaut de lumière qui abaissent le niveaumoral, les milieux vicieux, la misère et les graves inconvénientsrésultant du fait que la mère est obligée de travailler hors dela famille pour gagner quelque argent, enfin l'alcoolisme etles parents indignes d'élever des enfants. A ces causes,M. Grossen ajoute la tendance de l'enfant illégitime à devenirun être abandonné, une épave de la société et une victimede l'oisiveté.— 277 —M. Widmer suggère comme remèdes les classes gardiennesouvertes toute la journée, jusqu'à l'heure où les parents reviennentdu travail, les sociétés de jeux, les écoles du soir,les conférences publiques et tout ce qui peut contribuer à instruirele peuple, à remédier au mal et à le constater. M. Grossenajoute à ces moyens des dispositions légales permettant deprononcer la déchéance de la puissance paternelle contre lesparents indignes ou incapables de diriger l'éducation de leursenfants, la recherche de la paternité pour obliger le père d'unenfant illégitime à pourvoir à l'entretien et à l'éducation de cedernier, enfin un plus grand nombre d'écoles professionnellesou de travaux manuels. Il préconise aussi le placement desenfants moralement abandonnés dans d'honnêtes familles dela campagne ou des colonies agricoles où ils puissent apprendreà obéir et à travailler. C'est le seul rapporteur qui proposede placer les enfants au dehors, comme un moyen de corrigerceux qui ont des habitudes de vagabondage, mais c'est là unmoyen plutôt répressif que préventif, à moins qu'on ne l'appliquepréventivement aux enfants qui sont dans un mauvais milieu.En un mot, tout ce qui est de nature à élever le niveau moralet matériel de l'enfance doit être employé pour endiguer lemal provenant de l'oisiveté et du vagabondage des enfants etdes mineurs.Résumé.Dans chacun des pays d'où émanent les rapports, saufpeut-être en Suisse, il semble que le crime tende à devenir plusfréquent chez les mineurs, et cette progression est due en bonnepartie aux mauvaises habitudes de vagabondage et de mendicitécontractées par les enfants ignorants et négligés. Lesremèdes proposés peuvent être divisés en deux catégories:les mesures à prendre par l'Etat et celles qui incombent à lasociété. Les propositions rentrant dans la première de cescatégories tendent à édicter de meilleures lois rendant lesparents responsables du mal commis par leurs enfants et autorisantà soustraire ceux-ci à l'autorité de parents indignes.L'éducation obligatoire, manuelle ou physique aussi bien qu'intellectuelle• et morale, devrait être instituée partout sous ladirection d'une autorité chargée de veiller à ce que les enfants
— 278 —se conforment à la loi et, si possible, avec le concours de fonctionnairesde police qui auraient pour tâche de disperser lesrassemblements de gamins dans les rues, de faire rentrer à lamaison les rôdeurs ou de les envoyer dans d'autres lieux convenables,de surveiller les représentations cinématographiqueset tout ce qui peut exercer une influence démoralisatrice surl'enfance.Pour que de telles lois puissent déployer leurs effets, ilimporte que la société y coopère par l'organe de l'autoritéscolaire, par les sociétés de classes gardiennes et de places dejeux, car ce serait folie de chasser l'enfant de la rue si samaison est fermée parce que ses parents sont au travail, et sion ne lui procure pas une autre place de récréation que la rue,où il lui est interdit de stationner. Il faut des crèches et desjardins d'enfant pour les petits, des classes de travaux manuelset des écoles professionnelles pour les aînés, des' conférencespour les parents. Les salles d'écoles peuvent être utilisées pources conférences, comme on le fait à New York, où de simplescauseries sur la tenue du ménage, les soins à donner auxenfants, les avantages de la tempérance et de l'épargne, lanécessité d'apprendre aux enfants à obéir à la loi et à respecterleurs parents, leurs instituteurs et les autorités, peuvent contribuerbeaucoup à dissiper l'ignorance et à secouer l'indifférencedes pères et des mères.Il n'est pas proposé de remède pour améliorer les conditionséconomiques actuelles et réparer le tort incalculablequ'elles causent à la famille en permettant, que la mère s'enaille à la fabrique, au lieu de veiller sur ses enfants. Mais sitous les membres de la famille doivent travailler, il va de soique les conditions économiques seront améliorées si les enfantsdes deux sexes apprennent eux-mêmes à travailler, à respecterle travail honnête et font un apprentissage qui leur permettede gagner leur vie.Le divorce a été mainte fois signalé dans les rapportscomme une cause de vagabondage chez les enfants. Cetteassertion ne peut être démontrée par des chiffres et il estprobable que la plupart des divorces sont prononcés entre desépoux sans enfants, mais il n'en est pas moins vrai que la— 279 —famille dissoute par le départ du père peut être une cause devagabondage pour nombre d'enfants. La loi rendant les parentsresponsables devrait continuer à déployer ses effets sur le pèrequi abandonne sa famille et le contraindre de prendre sa partde responsabilité.A une exception près, les moyens proposés pour améliorerla conduite des enfants me paraissent devoir être pris en considération.L'exception que je ferais ici vise l'idée exprimée parl'un des rapporteurs, estimant que l'usage du fouet réprimeraitles habitudes de mendicité et de vagabondage. Il faudrait êtrebien dur, me semble-t-il, pour frapper un enfant qui a faim etdemande du pain; si cette mesure était appliquée à l'enfantqui ne se contente pas de mendier, mais commet des larcins,l'efficacité de ce moyen de répression serait même douteuse.L'emploi du fouet n'apprend pas un métier à l'enfant et ne luiinculque pas les notions du travail et de l'économie. Ce qu'ilfaut, ce n'est pas un remède négatif, mais positif, qui tendele mieux au développement de l'enfant, tout en protégeantcelui-ci contre les tentations, en exerçant ses mains pour untravail utile et en développant ses heureuses inclinations pourfaire de lui un bon et honnête citoyen.Je propose, en terminant, l'adoption des résolutions suivantes:« Afin de prévenir les habitudes de vagabondage et d'oisivetéchez les enfants des grandes villes, le Congrès recommande:I. La promulgation de lois rendant les parents responsablesdes méfaits de leurs enfants, obligeant les pères de famille quinégligent leurs devoirs à les remplir et à subvenir à l'entretiende leurs enfants, et permettant de dissoudre la famille et deretirer les enfants d'un intérieur malsain pour les placer dansun meilleur entourage où ils recevront une bonne éducationet les soins nécessaires.II. Une meilleure coopération entre les autorités scolaireset le public; un plus grand nombre de crèches, de jardinsd'enfants, de classes gardiennes, d'écoles de métiers et detravaux manuels pour les enfants des grandes villes.III. Un nombre beaucoup plus grand de places de jeuxet de centres salubres de récréation, comme moyens les plus
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