— 89 —tains malentendus touchant des expressions techniques et arriverà élucider pleinement l'objet de la votation.Quel qu'en soit toujours le résultat, le Congrès doit pourtantse faire une idée claire et nette, ayant le caractère d'uneconviction, sur un problème si important et très discuté etqu'il puisse se reconnaître. Le problème, certes, n'est pas d'aujourd'hui,ayant déjà été discuté dans les congrès de Stockholmet de Bruxelles, et ailleurs. De nombreux travaux et mémoiresont déjà été publiés sur ce sujet. Devrions-nous réellementnous faire octroyer un certificat d'incapacité par le fait quedeux journées n'auraient pas suffi à donner à notre convictionla forme d'une décision en règle ? Pour l'honneur du pays,nous devons prendre une décision, puisque nous siégeons pourrechercher la solution d'un problème d'une importance touteactuelle. Nous avons vu au cours de notre voyage toute unesérie d'établissements où s'exécutent des peines d'une duréeindéterminée. C'est dire qu'on attend d'autant plus du congrèsqu'il exprime son opinion, et c'est bien aujourd'hui que nousdevons le faire.M. Wigmore s'opposerait à toute proposition tendant à fairedépendre l'application de la peine à durée indéterminée d'unedécision du juge, qui, lors du jugement, estimerait que l'accuséest incapable de réforme morale. Une telle décision serait tropsouvent sujette à l'erreur.M. le D 1 ' Wines est du même avis. Il dit que les déléguésaméricains voteront contre les propositions, parce qu'elles sontpour eux inintelligibles dans la forme qui leur est donnée.Ils les accepteraient s'ils comprenaient leur réelle valeur. Aupoint de vue américain il est impossible au juge de déterminerd'avance si un accusé est ou n'est pas susceptible d'amendement.Rien ne peut en décider et enlever toute incertitude sice n'est qu'en soumettant ce dernier au traitement réformatoire, qui sera suivi du succès ou de l'insuccès du procédé.Les Américains se prononcent tous en faveur de l'applicationdes sentences indéterminées pour tous les condamnés sansdistinction, car toutes les personnes qui commettent des crimessont plus ou moins moralement défectueuses.M. le président met aux voix la proposition Gleispach derevenir sur la question. Elle est acceptée par 20 voix contre 5,et là-dessus la séance est levée à midi, la discussion étant renvoyéeà la séance suivante.Le Secrétaire,VAMBÉRY.Séance du 5 octobre 1910.Le Président,ENGELEN.Présidence de M. TJG-0 CONTI, professeur.La séance est déclarée ouverte.M. le président communique les résolutions supplémentairessuivantes :A. Propositions de MM. Gleispach et Vambéry.La sentence à durée indéterminée doit être considéréecomme un facteur important du système d'amendement; elledoit être appliquée aux délinquants — notamment aux jeunes —qui ont besoin de s'amender et dont les délits ont essentiellementleur principe ou leur source dans des causes de nature individuelle.Les hypothèses qui supposent l'application de la sentencesont:1" que la conception régnante socio-éthique de la faute etde la punition ne soit pas en contradiction avec la notionde la sentence indéterminée;2° d'assurer le traitement individuel des condamnés;3° de créer des garanties relatives à la libération individuelledes condamnés à une durée indéterminée. Une commissiondoit être notamment instituée qui prononcera sur lemoment de la libération, commission composée en majoritéde juges indépendants.
- 91 —L'on ne maintiendra des règles générales de durée maximalede la peine qu'aussi longtemps que la nouveauté del'institution et le manque d'expériences faites le nécessiteront.B. Propositions de MM. Conti et Shermann.Les pires délinquants et récidivistes habituels doivent êtrerenvoyés par le magistrat au jugement ultérieur d'une commissionpénitentiaire composée du magistrat lui-même qui aprononcé la condamnation, de l'autorité pénitentiaire et del'autorité de police. Si, après l'expiration de la peine, la commissionreconnaît l'individu comme dangereux, des mesuresde sûreté devront être décrétées, à durée indéterminée, constituantainsi un complément de la peine.La discussion est ouverte.M. le prof. Prins remarque que les mots « sentence indéterminée» ont deux significations; l'une l'indétermination absolueet l'autre la conception européenne.M. Gleispach. La section a décidé hier qu'il fallait considérercomme sans effet le vote émis sur ma proposition.Dès lors, deux décisions existent jusqu'ici comme valables: la 1première, qui justifie le principe scientifique de la condamna- \tion à durée indéterminée ; et la seconde, qui, d'après la pro- |position Prins, la déclare applicable aux individus intellectuel- |lement défectueux. Il reste à discuter si on veut aller au delà, ^M. Ugo Conti, cédant la présidence à M. Prins, prononcele discours suivant: Trois opinions typiques, dit-il, se sontfait jour, peut-on déclarer, au sujet de la peine indéterminée.On l'admet absolument comme dans l'ordre du jourGleispach ; ou l'on admet une peine indéterminée, mais aveccertaines restrictions, ayant égard, par exemple, aux seuls individusanormaux ou défectueux, comme M. Prins l'entend, sije ne me trompe ; ou bien l'on rejette absolument la peineindéterminée. Conformément à mon ordre du jour, je merange dans cette catégorie. La relation juridique entre l'infractionet la sanction est essentiellement « quantitative » : sila mesure de la peine est abandonnée aux gardiens des pri- '■sons, la conception de la proportion de la peine s'en va. :M. Gleispach vous propose l'application d'une peine indéterminéeà ceux qui ont besoin de réforme, étant devenus criminelspour des causes individuelles. Cela n'est pas très clair:cela n'est même pas pratique. Tout délinquant a besoin d'êtreamendé, étant poussé au délit par plusieurs causes, commeaussi pour des motifs tout à fait personnels.Cependant, en agissant ainsi, vous allez appliquer la peineindéterminée à tous les délinquants. C'est très grave !M. le rapporteur pose pour condition qu'elle correspondeaux principes de l'éthique sociale en vigueur, qu'elle soit strictementindividualisée, enfin qu'il y ait des garanties pour l'individu(commission). Qu'entend-on par cette correspondanceavec les principes de la morale sociale? et comment peut-onappliquer une véritable individualisation du traitement, alorsqu'il est déjà très difficile d'établir une classification des délinquantset même des condamnés ? Et quelles garanties ?Certainement, il faut entendre par là l'avis du médecin spécialiste,du directeur, en sus du gardien ; et puis il faudraitajouter le magistrat, etc. Et M. Gleispach finira par nousproposer tantôt l'abolition de tout maximum de la peine. Etalors, un petit voleur pourra rester enfermé toute sa vie, suivantl'avis de l'autorité de la prison ! Allons, soyons circonspects,Messieurs, je vous le recommande ! . . .Et maintenant, ma proposition est admissible, même avecle système américain des réformatoires. Ici on envoie en réforme,comme règle, les individus âgés de 20 à 30 ans. Ehbien, on peut faire ça, même en sauvegardant la notion depeine, en élargissant de cette manière l'idée de mesure de sûreté.Avec la durée indéterminée, il est toujours question demesures de sûreté, pas de peines. Voilà où se trouve théoriquementle nœud de la question. Mais, dans la pratique, onpeut élargir la portée de la mesure de sécurité pour les délinquantsjeunes encore, comme c'est ici le cas.Cela dit, la peine doit être elle-même individualisée leplus possible. Peine pour les pseudo-délinquants et les délinquantsoccasionnels, et peine pour les délinquants ordinaires,presque incorrigibles. Mais la punition peut être réduite etnon aggravée ou étendue: en l'augmentant, on perd de vue
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