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LES MÉTAMORPHOSES

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« C'est par de tels discours qu'Acmon irrite encore la<br />

déesse, et réveille son ancienne colère. Quelques Grecs seuls ont<br />

applaudi, Acmon est blâmé par le plus grand nombre. Il allait<br />

poursuivre : sa voix et le passage de sa voix ont moins d'étendue.<br />

Ses cheveux se changent en duvet qui couvre son col et son<br />

dos et son sein. Ses bras sont emplumés, ses coudes se replient<br />

en ailes légères ; de longs doigts remplacent ses pieds, et sa<br />

bouche se durcit en bec aigu et prolongé.<br />

« Lycus, Idas, Rhéxénor, Nyctée, Abas, regardent et s'étonnent<br />

; mais tandis qu'ils s'étonnent, ils subissent, et d'autres<br />

avec eux, le même changement. La plupart de mes compagnons<br />

s'élèvent dans les airs, et volent autour du vaisseau, en battant<br />

des ailes. Si vous demandez quelle est la forme de ces oiseaux<br />

douteux, ce ne sont pas des cygnes, mais ils ressemblent aux<br />

cygnes par leur blancheur.<br />

« Enfin j'arrivai sur ces bords, et, gendre de Daunus, j'ai<br />

reçu de lui les campagnes arides de l'Iapygie, que j'habite avec le<br />

faible reste de mes compagnons. »<br />

Ainsi parle Diomède. Vénulus s'éloigne de ses états. Il traverse<br />

le pays des Peucétiens, et entre dans les campagnes de<br />

Messapie. Il y voit des antres ombragés par des arbres touffus ;<br />

une eau pure distille des rochers, et de faibles roseaux croissent<br />

dans cette onde. C'est la demeure du dieu Pan : jadis c'était celle<br />

des nymphes.<br />

Un berger d'Apulie les ayant épouvantées par sa présence<br />

soudaine, elles fuirent ; mais bientôt, cessant de craindre, elles<br />

revinrent et méprisèrent le pâtre grossier qui les suivait encore.<br />

Elles formaient en chœur des pas cadencés, il insulte à leur<br />

danse, veut l'imiter par des sauts rustiques, et mêle à des propos<br />

obscènes d'abjectes injures : il ne se tut que, lorsque, enveloppant<br />

son corps par degrés, l'écorce d'un olivier sauvage eut<br />

pressé son gosier. Cet arbre fait encore connaître l'âpre carac-<br />

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