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LES MÉTAMORPHOSES

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le trône, dans sa vieillesse, par la valeur de ses petits-enfants.<br />

Romulus jette les fondements de Rome pendant qu'on célébrait<br />

les fêtes de Palès. Tatius et les Sabins lui déclarent la guerre.<br />

Tarpéia leur ouvre le chemin du Capitole. Mais le châtiment suit<br />

le crime, elle périt étouffée sous les boucliers entassés sur son<br />

corps. Les Sabins s'approchent en silence, tels des loups cruels<br />

et ravissants. Ils viennent surprendre les Romains, livrés au<br />

sommeil, et se présentent aux portes que Romulus avait fermées<br />

d'un bras puissant. Une de ces portes est ouverte par Junon, et<br />

tourne sans bruit sur ses gonds : Vénus seule l'entend, et l'aurait<br />

refermée, s'il était permis à un dieu de détruire l'ouvrage d'un<br />

autre dieu. Les naïades de l'Ausonie habitaient alors une fontaine<br />

limpide auprès du temple de Janus. La déesse réclame<br />

leur secours : elles accueillent sa juste prière, ouvrent toutes les<br />

sources dont les eaux s'étendent et forment un liquide rempart.<br />

Cependant le temple de Janus n'est pas encore inaccessible, et<br />

les flots n'en ferment pas tous les chemins. Les naïades chargent<br />

de soufre la fontaine et allument le bitume dans ses canaux souterrains.<br />

Une vapeur brûlante s'élève à la surface ; cette onde<br />

qui naguère le disputait en fraîcheur à celles qui descendent des<br />

Alpes, ne le cède pas en violence au feu même, et les doubles<br />

portes du temple fument atteintes de ses flots bouillants. Ainsi<br />

Rome est en vain ouverte aux Sabins ; un nouveau fleuve les<br />

arrête, et donne aux Romains le temps de se reconnaître et de<br />

s'armer. Romulus marche à leur tête ; le combat s'engage ; la<br />

terre est bientôt couverte de morts des deux partis, et le glaive<br />

impie mêle le sang du gendre à celui du beau-père. Enfin, on<br />

cesse de combattre, la paix termine la guerre, et Tatius partage<br />

le trône de Romulus.<br />

Tatius n'était plus, et Romulus donnait aux deux peuples<br />

d'égales lois, lorsque, déposant son casque, Mars s'adresse, en<br />

ces termes, au puissant souverain des dieux et des hommes :<br />

« Il est temps, ô mon père, puisque l'empire romain est affermi<br />

sur ses grands fondements, et qu'un seul maître y donne<br />

– 377 –

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