Dictionnaire des auteurs - Librairie Compagnie
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cette partie d’échecs verbale menée par les deux protagonistes devient une sorte de duel dont on ne sait lequel<br />
sortira victorieux.<br />
Alma et Franz. Alma, c’est Alma Mahler, veuve de Gustav Mahler, musicienne et muse <strong>des</strong> artistes allemands et<br />
autrichiens. Franz, c’est Franz Werfel son troisième mari, écrivain praguois de langue allemande. En 1940, comme<br />
beaucoup d’autres réfugiés en France, ils vont tenter de gagner l’Espagne à pied à travers les Pyrénées, dans l’espoir<br />
d’embarquer vers les États-Unis. Un texte caustique qui raconte avec humour et dérision cette drôle « d’excursion en<br />
montagne » vécue par deux gran<strong>des</strong> figures de la Mitteleuropa de la première moitié de l’entre-deux-guerres.<br />
(Présentation de l’éditeur)<br />
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LEGATOVA, Kveta<br />
[RÉPUBLIQUE TCHÈQUE] (Moravie, 1919). Kveta Legátová, pseudonyme de Vera Hofmanova. Après <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> à<br />
Brno avant la guerre, elle devient enseignante et est affectée dans <strong>des</strong> zones de montagne par les autorités<br />
communistes, qui voient en elle un « cas problématique ». Au lycée, elle écrit déjà de courtes pièces radiophoniques<br />
et poursuit cette activité jusqu’au début <strong>des</strong> années quatre-vingt-dix. En 1961, sous le pseudonyme de Vera<br />
Podhorná, elle publie un roman pour enfants Dabrová Korda, mais c’est avec la parution de Ceux de Celary et de La<br />
Belle de Joza qu’elle connaît un succès foudroyant.<br />
LIVRES (traductions françaises)<br />
9782882502278 — Ceux de Zelary (Želary, Praha, Litomyšl, Paseka, 2001), nouvelles, traduit du tchèque par<br />
Christine Laferrière. [Lausanne], Editions Noir sur blanc, 2010, 376 pages.<br />
« – On ne prend pas les vieilles, ici.<br />
Les hôtes n’eurent pas à subir d’autres traits d’esprit du même genre. De sa dextre aguerrie, Lucka le frappa sous<br />
l’œil. À la taverne, elle ne craignait pas de bondir au milieu de gaillards éméchés, alors même que les couteaux<br />
volaient. Bien entendu, le lieutenant n’en pouvait rien savoir. »<br />
Celary, « <strong>des</strong> maisons, un bout de forêt », est un hameau perdu dans le massif <strong>des</strong> Beski<strong>des</strong>, en Moravie du Nord. La<br />
vie y est difficile, faite de passions simples qui se nouent dans la violence et se dénouent parfois dans la grâce.<br />
Au fil <strong>des</strong> neufs récits qui composent ce roman, le paysage révèle ses splendeurs et ses gouffres. Sous le réalisme<br />
implacable du texte, le lecteur sent poindre la tendresse de l’auteur pour ses personnages : Helenka, une adorable<br />
petite fille, qui voudrait tant avoir une barque qu’elle propose de l’échanger contre son âme ; Lucka, l’impossible<br />
sorcière ; Lipka, l’orphelin que l’on suit dans sa fugue éperdue ; le curé, l’instituteur, Joza le forgeron, chacun livré à<br />
ses démons intimes. En mêlant passé et présent, souvenirs et <strong>des</strong>tin, Kveta Legátová fait jaillir le glorieux<br />
grouillement de la vie quotidienne. D’abord tiré à 400 exemplaires, ce livre d’une débutante de quatre-vingt-deux ans<br />
a semblé si neuf et si beau au public tchèque qu’il fallut en imprimer 50 000 de plus. (Présentation de l’éditeur)<br />
9782882502018 — La Belle de Joza (Jozova Hanule, Praha, Paseka, 2002), roman, traduit du tchèque par Eurydice<br />
Antolin, avec le concours de Hana Aubry. [Lausanne], Noir sur blanc, 2008, 112 pages.<br />
Traquée par la Gestapo, une jeune doctoresse tchécoslovaque doit lier son <strong>des</strong>tin à Joza, un « idiot de village »<br />
qu’elle a remis sur pied. Il lui faut suivre cet homme jusque dans ses montagnes, en Moravie, et devenir sa femme.<br />
Eliska abandonne une vie pleine de promesses, <strong>des</strong> amis aussi brillants qu’elle-même, un amant bien en vue, une<br />
carrière. Là-haut, elle trouve une baraque au sol d’argile, un village d’hommes rustres et de femmes soumises, <strong>des</strong><br />
usages d’un autre temps. Joza, lui, est une force de la nature. Lorsqu’il avait quinze ans, son père l’a vendu au patron<br />
d’une scierie. Isolé, exploité sans vergogne, Joza vivait sans même espérer que la vie pût changer. Dans un paysage<br />
comme en suspens, pour quelques instants encore, au-<strong>des</strong>sus de la catastrophe européenne, ces deux-là vont vivre<br />
leur « miracle personnel ». (Présentation de l’éditeur)<br />
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LENKO, Julius<br />
[SLOVAQUIE] (Hybe, 1914 – Bratislava, 2000). Július Lenko, il a utilisé les pseudonymes Daniel Jozef, Elo Strmina,<br />
J. Oknel, Valaský, etc. Poète, membre du groupe surréaliste slovaque, traducteur (Hölderlin, Heine, Trakl). Après<br />
1948, il chante, en <strong>des</strong> vers traditionnels, l’insurrection de 1944, la terre, la vie paysanne.<br />
ANTHOLOGIES / REVUES<br />
* Poèmes, dans Poésie surréaliste tchèque et slovaque, Gradiva, 1973 ; Anthologie de la poésie tchèque et slovaque,<br />
Messidor, 1987.<br />
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LEPPIN, Paul<br />
[RÉPUBLIQUE TCHÈQUE] (Prague, 1878 – Prague, 1945). Paul Leppin. Écrivain pragois de langue allemande.<br />
« Son œuvre n’est pas très abondante, et Prague en est le centre omniprésent – que l’on retrouve au cœur <strong>des</strong><br />
poèmes comme <strong>des</strong> romans. Un Prague sulfureux, canaille, où prophètes de trottoir, anarchistes poseurs de bombes<br />
et poètes sans public crachent avec conviction à la face de la Belle Époque. Dès les débuts domine chez lui la<br />
couleur noire. Son premier recueil poétique s’intitule Cloches dans l’obscurité (1903) et son récit le plus célèbre,<br />
Marche dans les ténèbres (Severins Gang in Finisternis [La Marche de Severin dans les ténèbres], 1914. La lumière<br />
électrique dont le siècle commençant se fait une couronne lui paraît un masque parfaitement hypocrite : lui sait que<br />
l’essentiel se trame dans les coins d’ombre, dans l’inavoué, l’inavouable. En 1905, son roman Daniel Jesus avait fait