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Dictionnaire des auteurs - Librairie Compagnie

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Publié en 1904, anonymement et à compte d’auteur, Le Monde comme conscience et comme rien est le premier livre<br />

d’un Klíma qui, pour en être encore à se chercher lui-même, ne perd rien en force de provocation. Métaphysique,<br />

physique, chimie, botanique, zoologie, esthétique, anthropologie, sociologie et science politique, tout y passe dans<br />

une volée de mots verts dont l’auteur ne peut assez louer « l’originalité, l’extravagance et l’excentricité ». Après,<br />

Instant et Éternité et Traités et Diktats ce troisième volume <strong>des</strong> ouvrages philosophiques de Klíma est un grandiose<br />

château de cartes à parcourir selon le fil conducteur d’une démiurgie nihiliste. (Présentation de l’éditeur)<br />

— Traités et Diktats (Traktáty a diktáty, Prague, Ot. Štorch-Marien, 1922), essais, traduit du tchèque et présenté par<br />

Erika Abrams. [Paris], Éditions de La Différence, « Philosophia perennis », 1990, 244 pages.<br />

« La littérature philosophique ne contient rien qui soit plus clair, plus concret, plus populairement présenté que mes<br />

écrits », écrit Ladislav Klíma en 1927 dans son avant-propos au recueil d’essais qui représentera la suite de celui-ci,<br />

publié en 1922. Rien, aurait-il pu ajouter, qui ne tende aussi irrésistiblement à sortir la philosophie de ses ornières<br />

consacrées – par la virtuosité de l’écrit, le mépris de la logique, le fanatisme fantaisiste et le poids de la vie qui ici se<br />

jette dans la balance. Abolition de l’indicible, échos d’une existence brûlée par les deux bouts sous la plume d’un<br />

homme qui s’est voulu « spectre abstrait » et « surfantôme », reflets du quotidien dans le miroir déformant d’une<br />

pensée qui en a pris systématiquement le contre-pied, voire roman d’aventures pour qui sait lire entre les lignes<br />

directrices tracées par l’Absurde et l’Absolu – Traités et Diktats est un livre à l’image du monde. (Présentation de<br />

l’éditeur)<br />

— Instant et éternité. Intermède philosophique, (Vteřina a večňost. Filosofické intermezzo, Prague, Ot. Štorch-<br />

Marien, 1927), essai, traduit du tchèque et présenté par Erika Abrams. [Paris], Éditions de La Différence,<br />

« Philosophia perennis », 1990, 208 pages.<br />

C’est une drôle d’écriture « alimentaire» que ce recueil de textes de Ladislav Klíma, publié à Prague en 1927 et qui<br />

reprend <strong>des</strong> articles rédigés à l’intention de la presse périodique. Qui semble croire que la meilleure façon de faire<br />

supporter au public le coût de la ration quotidienne d’alcool à brûler est de prendre systématiquement le contre-pied<br />

de ses préjugés les plus chers. Les opinions ici mises à la question touchent à tout : depuis les chaussures qui serrent<br />

et les bras ballants jusqu’à la politique internationale, la sexualité, le socialisme, le patriotisme, la physiognomonie,<br />

l’inspiration poétique, la prison, l’école, les rages de dents, le suicide, les sociétés protectrices <strong>des</strong> animaux...<br />

C’est, à première vue, une contradictoire con<strong>des</strong>cendance au concret de la part de ce « métaphysicien par excellence<br />

» qui se fait un jeu de nier l’existence de l’existence. On peut y voir une façon comme une autre de « tyranniser le<br />

terrestre tas de fumier » ou, restant plus près de la lettre du texte, un art de l’invective, une école du quolibet, une<br />

lucidité dans le scandale qui se lit comme un manuel de savoir-vivre, valable pour tous les temps ou « instants » qu’il<br />

faut pour faire un monde. II y a, en effet, une pénétration impénitente à la base de ces paradoxes poussés jusqu’à<br />

l’absurde. Un esprit caustique jamais en défaut – polémique, provocant, persifleur, impitoyable pour les petitesses<br />

humaines et le provincialisme de la pensée. (Présentation de l’éditeur)<br />

— Les Souffrances du prince Sternhoch. Roman grotesque, (Utrpeni knížete Sternenhocha. Groteskní romanetto,<br />

Prague, Rudolf Škeřík, 1928), traduit du tchèque et présenté par Erika Abrams. [Paris], Éditions de La Différence,<br />

« Littérature », 1987 ; « Latitu<strong>des</strong> », 1990, 210 pages, épuisé.<br />

* Nouvelle édition revue et corrigée :<br />

9782729119911 — Les Souffrances du prince Sternhoch. Roman grotesque, traduit du tchèque par Erika Abrams.<br />

[Paris], Éditions de La Différence, « Minos, n°91 », 2012, 256 pages.<br />

« Le livre se noue autour <strong>des</strong> noces du richissime nabot prince Sternenhoch avec la fille d’un déclassé. Helga se<br />

révèle une goule, un tyran habité par Satan. Elle brise d’une taloche les deux dernières dents du prince, le trompe<br />

avec une brute, et en fait tant qu’enfin l’avorton la tue. Le roman prend alors un virage immédiat et sans retour vers<br />

l’hallucination, l’onirisme, la démence. Mais l’auteur ne joue pas avec une bonne santé naïve <strong>des</strong> démons qu’il<br />

fouette. La sorcellerie s’est mise dans la langue et dans l’esprit du livre. Le prince, ami de Guillaume II aux yeux du<br />

romancier – ce qui nous vaut une ou deux charges contondantes contre le kaiser –, le prince lapin et fou, le prince qui<br />

aboie, rejoint les figures tutélaires <strong>des</strong> mauvais génies germaniques. Car ce livre n’est pas innocent. Il est trop envahi<br />

par une sorte de détestation, d’autodétestation. Tout est empreint de négativisme et de méchanceté ricanante. Mais<br />

également d’inquiétude, du refus <strong>des</strong> leurres. “On dore toujours ce qu’on prend pour une ancre de salut !... Je n’ai<br />

plus de doutes, mais la certitude est plus terrible encore que l’incertitude.” Ce qui conduit à une métaphysique<br />

sarcastique : “Tout ce qui vit est fouetté à mort en expiation d’un péché mystérieux commis dans les ténèbres de<br />

l’éternité. Heureux celui qui rend l’âme dès les premiers cinglons, plus heureux encore celui que la verge, grosse<br />

comme une poutre, tue du premier coup – dès la naissance – voilà ce qu’il y a de mieux.” En bref, un livre pour<br />

Maldoror ! » (Claude Michel Cluny)<br />

9782729102845 — Némésis la glorieuse (Slávná Nemesis, Prague, Sfinx, B. Janda, 1932), roman, traduit du<br />

tchèque et présenté par Erika Abrams. [Paris], Éditions de La Différence, « Littérature », 1988, 1990, 196pages.<br />

« Roman de l’amour fou ? Policier métaphysique? Délire nietzschéen ? Il y a un peu de tout cela dans Némésis la<br />

glorieuse, de Ladislav Klíma, superbement traduit du tchèque par Erika Abrams. Sider, le héros, a-t-il réellement<br />

rencontré Oréa en gravissant la Tête du Cerf ? S’agit-il d’une divinité de la montagne ou bien d’une créature bien<br />

terrestre qui coule <strong>des</strong> amours saphiques avec Errata ? Dans sa longue quête, qui va durer <strong>des</strong> années, Sider<br />

retrouvera Oréa dans un asile d’aliénés (à moins qu’il s’agisse d’Errata) pour la perdre à nouveau. Et sa démarche est<br />

perpétuellement contrariée par les tours de sorcellerie de la vieille Barbe et les raisonnements positivistes et<br />

alcoolisés du médecin de Cortona. Ce texte baroque, où les paroxysmes romantiques sont dynamités par la

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