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Dictionnaire des auteurs - Librairie Compagnie

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9782825115183 — Une vie ordinaire (Obyčejnyživot, Prague, František Borový, 1934), roman, traduit du tchèque<br />

par Daniela Stašková-Pellicioli. [Lausanne], Éditions L’Âge d’homme « Classiques slaves », 2001, 168 pages.<br />

« On connaît essentiellement Karel Čapek comme l’inventeur du mot «robot» et comme un auteur d’ouvrages dits de<br />

‘‘science-fiction’’, La Guerre <strong>des</strong> salamandres ou R.U.R. Il a été, en réalité, non seulement le plus grand écrivain de<br />

son pays, mais l’un <strong>des</strong> plus grands écrivains du XX e siècle. Čapek, en effet, n’est pas seulement un maître de l’art du<br />

récit, un créateur étourdissant de personnages, mais un poète métaphysique qui s’interroge sur la condition humaine,<br />

en scrute les béances, en dépeint la misère et le <strong>des</strong>tin tragique voué à la solitude et à l’incompréhension. L’une de<br />

ses œuvres les plus accomplies est le poème de la mort qu’il a édifié dans la trilogie romanesque dont Une vie<br />

ordinaire, publiée en 1934, constitue le dernier volet.<br />

Dans Hordubal, le premier roman de ce cycle, Čapek, selon ses propres termes, opposait «la face cachée mais<br />

véritable de l’homme et de sa vie intérieure à l’image déformée et inexacte que se font de lui-même ceux qui ne lui<br />

veulent pas de mal». Il montrait que notre connaissance <strong>des</strong> gens se limite très souvent à nos propres projections.<br />

Dans Le Météore, Čapek multipliait les points de vue. La vie d’un homme y était décrite sous plusieurs aspects<br />

différents. Chaque narrateur projetait sa propre histoire sur celle du disparu dont il essayait de reconstituer la vie.<br />

Devançant ‘‘l’école du regard’’, Čapek mettait l’accent sur les pièges de la subjectivité. Dans Une vie ordinaire,<br />

l’auteur apporte la conclusion à la fois synthétique et paradoxale de la trilogie. Au regard <strong>des</strong> autres se substitue le<br />

propre regard du défunt sur lui-même, à travers les souvenirs dans lesquels, avant sa mort, il essaie de retracer<br />

l’histoire de sa vie, l’histoire d’une vie ‘‘sans histoires’’. A la pluralité <strong>des</strong> regards <strong>des</strong> autres sur un être se substitue la<br />

pluralité de l’être lui-même qui se dévoile sous son propre regard. Non seulement Čapek y désigne la dimension<br />

‘‘universelle’’ de l’existence la plus banale, la plus ‘‘ordinaire’’, mais les doutes et les interrogations du personnage sur<br />

sa propre vie composent une polyphonie romanesque où émerge la multiplicité <strong>des</strong> facettes qui composent l’identité<br />

d’un Moi rongé par le Ça. Et derrière le petit homme gris, derrière l’apparence terne et uniforme d’un fonctionnaire<br />

quelconque, on voit transparaître peu à peu l’insondable complexité de la nature humaine. La création littéraire est ici<br />

inhérente à l’essence même d’un homme «sans qualités». Ici, la création littéraire n’est pas surajoutée sur le vivant,<br />

elle émane intrinsèquement du vivant et le cours lisse et plat d’une ‘‘vie ordinaire’’ devient l’abîme originel où se<br />

creuse sans fin le mystère de l’être. » (Gérard Conio)<br />

— Entretiens avec Masaryk (Hovory s T. G. Masarykem, Prague, František Borový, 1928-1935), traduit du tchèque<br />

par Madeleine David [traduction amputée de la partie « Pensée et vie »], préface d’Étienne Fournol. [Paris], Éditions<br />

Stock, 1936, XII-262 pages, épuisé.<br />

* Réédition :<br />

— Entretiens avec Masaryk, préface de Jan Rubeš. [La Tour-d’Aigues], Éditions de L’Aube, « Document », 1991,<br />

262 pages, épuisé.<br />

9782916136288 — Voyage vers le Nord (Cesta na Sever, Prague, František Borový, 1936), traduit du tchèque par<br />

Benoît Meunier ; préface de Cees Nooteboom ; 170 <strong>des</strong>sins de Karel Čapek. [Paris], Éditions du Sonneur, 2010, 284<br />

pages, illus.<br />

En 1936, tandis que la Seconde Guerre mondiale menace, l’écrivain tchèque Karel Čapek (1890-1938) entreprend un<br />

voyage dans le Nord de l’Europe. Forêts à perte de vue, fjords échancrés, vaches noir et blanc, fermes rouges,<br />

myriade d’îles ponctuent sa traversée du Danemark, de la Suède et de la Norvège. Au fil de ce récit, inédit en<br />

français, derrière une naïveté feinte et un lyrisme tempéré, où affleurent une tendre ironie et un humour mordant, se<br />

profile le portrait troublant, éblouissant de nature et de lumière, d’un continent en sursis. Car, en route vers le cap<br />

Nord, Čapek pressent la fin d’une époque et <strong>des</strong>sine une Europe qui, bientôt, sombrera dans le chaos.<br />

Ce voyage dans le Nord a commencé voilà bien longtemps, dans les premiers jours de ma jeunesse.où sont-ils, ces<br />

temps où nous quittions Göteborg à bord du Vega, Vardö à bord du Fram ? «Une mer calme et vaste s’étalait devant<br />

nous», ma foi, ce furent de belles journées. Mais la vie est imprévisible et pleine d’aventures, et si aucun Tchèque<br />

n’est devenu explorateur polaire, cela ne tient qu’à un caprice du <strong>des</strong>tin. Il y avait bien pourtant une terre inconnue,<br />

prise dans <strong>des</strong> glaces éternelles, qui attendait d’être découverte par 89°30’ de latitude Nord. (Présentation de<br />

l’éditeur)<br />

— La Guerre <strong>des</strong> salamandres (Válka s mloky, Prague, František Borový, 1936), roman, traduit du tchèque et<br />

postfacé par Claudia Ancelot. [Paris], Éditions Les Éditeurs Français Réunis / [Prague], Éditions Artia, 1960, 292<br />

pages, épuisé.<br />

* Rééditions :<br />

— La Guerre <strong>des</strong> salamandres, préface de Jacques Bergier. [Verviers], Éditions A. Gérard, « Bibliothèque<br />

Marabout. Série fantastique », n°324, 1969, 1972 / préface de Philippe Ganier-Raymond, 1986, 320pages, épuisé.<br />

— La Guerre <strong>des</strong> salamandres, préface de Jan Rubeš. [Paris], Éditions Messidor, « Les Grands romans de la liberté<br />

», 1990, VIII-308 pages, épuisé.<br />

— La Guerre <strong>des</strong> salamandres. [Paris], Éditions Ibolya Virag, 1996, 320 pages, épuisé.<br />

9782916589992— La Guerre <strong>des</strong> salamandres. [Paris], Éditions Cambourakis, « Literatura », 2012, 384 pages.<br />

Les « Salamandres » de Čapek sont secrètement parvenues, parallèlement à l’homme, à un degré d’évolution<br />

presque comparable. Ce sont de braves créatures peuplant discrètement, à l’abri <strong>des</strong> requins, certains hauts-fonds de<br />

nos côtes maritimes. L’homme (en la personne truculente du Capitaine Van Toch) les découvre d’abord au large de<br />

l’Indonésie, sur une petite île sauvage. Ce sont <strong>des</strong> êtres paisibles, corvéables à merci et mêmesu comestibles.<br />

Asservies, exploitées, les salamandres finiront cependant par se révolter, initiées en cela par la pensée marxiste et<br />

sensibilisées aux droits accordés aux ouvriers. Emportées par leur élan, ces dernières découvriront alors

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