Dictionnaire des auteurs - Librairie Compagnie
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« A plus de quatre-vingts ans, Kafka vivait encore, jardinier à Long Island. Il n’était pas mécontent d’avoir, quarante<br />
ans auparavant, été déclaré mort et d’avoir pu fuir à l’insu de tous. Non qu’il eût oublié ses débuts, loin de là, mais il<br />
n’en faisait point usage. Quand il lui arrivait de rencontrer son nom dans un journal, il souriait d’un air finaud, parce<br />
qu’il avait réussi à mener dans la discrétion la vie d’un homme simple aux habitu<strong>des</strong> réglées. »<br />
Les trois nouvelles de ce livre sont placées sous le signe de Kafka, dont Urzidil avait été l’un <strong>des</strong> proches à Prague.La<br />
première est une biographie imaginaire de Kafka, les deux autres nous transportent dans un univers kafkaïen où les<br />
êtres sont confrontés à l’énigme de la réalité <strong>des</strong> choses et à la relativité de la justice humaine. (Présentation de<br />
l’éditeur)<br />
9782904227325 ― La Maison <strong>des</strong> neuf diables (nouvelles extraites <strong>des</strong> recueils Das Elefantenblatt, Munich, Albert<br />
Langen-Georg Müller Verlag, 1962 et Bist du es, Ronald? Zürich-Stuttgart, Artemis Verlag, 1968), traduit de<br />
l’allemand par Jacques Legrand. [Paris], Éditions Desjonquères, 1989,192 pages.<br />
Conteur par excellence, Johannes Urzidil puise dans les riches mines de son passé pour faire revivre l’histoire et les<br />
légen<strong>des</strong> de sa Bohême natale au temps de la monarchie habsbourgeoise et jusqu’à l’arrivée <strong>des</strong> troupes<br />
hitlériennes.Qu’il évoque le monde brillamment prolixe et fertile de la Bohême, surchargée de souvenirs séculaires, ou<br />
les scènes dramatiques d’un passé plus récent – une nouvelle poignante rapporte les aventures d’une servante<br />
tchèque sous la terreur nazie – Urzidil donne au souvenir et à la nostalgie <strong>des</strong> parures éclatantes.Par la puissance de<br />
ses évocations et la vigueur de son expression Johannes Urzidil se classe parmi les plus grands écrivains tchèques<br />
de langue allemande aux côtés de Kafka et de Stifter. (Présentation de l’éditeur)<br />
9782705802653 ― L’Or de Caramablu (« Das Gold von Caramablu », extrait du recueil Die letzte Tombola, Zürich-<br />
Stuttgart, Artemis Verlag, 1971), traduit de l’allemand par Isabelle Ruiz. [Paris], Éditions Horay, « Littérature<br />
buissonnière », 1998, 112 pages.<br />
« L’Or de Caramablu est le seul récit de Johannes Urzidil dont l’action se situe sur le sol français, plus précisément au<br />
Pays Basque, dans le village imaginaire de Caramablu. Imaginaire, mais pas irréaliste, car l’auteur nourrit son<br />
imagination de faits concrets, de coutumes réelles, ethnographiquement répertoriées. Pourquoi un auteur de culture<br />
germanique, chantre de la Prague magique et de la forêt de Bohême, consacra-t-il ce beau conte à cette petite terre<br />
pyrénéenne? Le Pays Basque constitue l’exemple d’une entité culturelle qu’aucune domination politique n’a jamais pu<br />
réduire, qui a miraculeusement conservé sa langue ancestrale et sa conscience nationale malgré sa position<br />
géographique, sur le lieu de multiples invasions et migrations. L’auteur y voit quelques points communs avec sa<br />
Bohême natale, située aussi à la croisée <strong>des</strong> chemins entre le Nord et le Sud, entre l’Orient et l’Occident, mais qui,<br />
elle, hélas, succomba sous les ras de marée politiques successifs. L’irréductible Euskadie sert ainsi de modèle pour<br />
une Bohême utopique.<br />
Les réalités politiques tiennent leur place dans L’Or de Caramablu: de l’autre côté <strong>des</strong> Pyrénées, la Guerre d’Espagne<br />
bat son plein; fascistes et nazis y expérimentent leurs machines de mort. À Caramablu, certains se sentent<br />
concernés, d’autres profitent de la situation, le reste se voile la face. En plus d’une tranche d’histoire sociologique,<br />
Urzidil propose aussi et surtout une fable morale, riche de symboles universels. Au-delà d’une mythologie spécifique,<br />
il fait revivre la pensée mythique, comme pour illustrer le concept jungien de l’inconscient collectif. Il réunit<br />
l’inconciliable, le moderne et l’ancien, le naturel et le magique. L’ensemble du conte repose sur l’opposition entre deux<br />
mon<strong>des</strong>: d’un côté, la stricte rationalité <strong>des</strong> profiteurs de guerre, de l’autre les croyances mythiques <strong>des</strong> villageois.<br />
L’Or de Caramablu offre plusieurs niveaux de lecture. On y trouve une fine observation <strong>des</strong> mœurs et traditions<br />
basques, une critique de l’indifférence <strong>des</strong> pouvoirs publics français vis-à-vis de la Guerre d’Espagne, l’apologie d’une<br />
mentalité archaïque fondée sur le mythe et la relation animiste à la nature. Cette œuvre ultime révèle un auteur qui<br />
maîtrise pleinement l’art de raconter, c’est-à-dire de tisser, de réunir les paroles <strong>des</strong> uns et <strong>des</strong> autres. »(Isabelle<br />
Ruiz)<br />
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V<br />
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VACHAL, Josef<br />
[RÉPUBLIQUE TCHÈQUE] (Milavče u Domažlic, 1884 – Studeňany u Jičina, 1969). Josef Váchal. Peintre et graveur<br />
expressionniste, il est l’auteur de nombreux textes littéraires dont il imprimait seul une partie en quelques exemplaires,<br />
en utilisant <strong>des</strong> caractères typographiques créés par lui-même. « Son œuvre littéraire la plus développée est Krvavý<br />
román [Le roman sanglant] (1924), un assemblage labyrinthique de motifs de romans noirs, fantastiques et exotiques,<br />
et de scènes dévoilant “l’atelier de l’artiste”. La fiction la plus fantaisiste y alterne avec <strong>des</strong> traits autobiographiques<br />
tournés en dérision. L’ensemble est présenté comme une étude d’un genre négligé par la critique littéraire, le roman<br />
sanglant, mais c’est également une caricature de ce même genre et un miroir de l’absurdité immobile de ses<br />
procédés esthétiques, ou <strong>des</strong> procédés esthétiques en général. » (Hana Voisine-Jechova).<br />
Inspiré par le symbolisme, l’expressionnisme et le surréalisme, Váchal s’impose avec le temps comme l’une <strong>des</strong><br />
figures les plus originales de l’art moderne. Malgré son enracinement mystique dans les traditions tchèques, et bien<br />
que son œuvre soit la manifestation d’un individualisme extrême qui n’a pas son pareil dans le contexte européen,<br />
Váchal est universel. Son œuvre a fait l’objet d’un colloque et d’une exposition importante à Paris en 1999.<br />
(Présentation de l’éditeur)<br />
LIVRES (traductions françaises)