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Thèse D.GATEFF

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Ces notions sous-jacentes liées au symbolisme de la tête sont importantes, puisquelles<br />

conditionnent directement la représentation que l on peut avoir d une pathologie touchant la<br />

tête. Expliquons-nous : une maladie ne laisse pas indifférent en raison de l atteinte qu elle<br />

provoque chez la personne qui en est frappée. De plus, elle est potentiellement un danger pour<br />

celui qui n en est pas atteint en raison du risque de contagion, qu il soit réel ou fantasmé.<br />

Chaque maladie se révèle être porteuse de représentations propres à elle-même en fonction de<br />

sa nature et des éléments qu elle cristallise autour d elle. Dans le champ social, la<br />

représentation de la maladie a ceci d intrigant qu elle influe sur la vision même de la<br />

pathologie ou de la personne qui en est frappée : pourquoi ainsi un séropositif n est-t-il pas<br />

considéré par tout un chacun (soignant, voisin, famille, entourage professionnel, inconnu<br />

croisé dans la rue, patient lui-même) de la même façon qu un diabétique ou que d une<br />

personne ayant attrapé un rhume ? Ainsi les différentes maladies n apparaissent pas comme<br />

étant équivalentes ; les réactions qu elles provoquent chez les patients, les soignants ou la<br />

société en sont la preuve.<br />

Dans la sphère des pathologies de « la tête », que ce soit une tête anatomique ou<br />

symbolique (la tête se réfère souvent au système nerveux central (le SNC)), le rapport « tête-<br />

raison » versus « tête défaillante-invalidité/folie », permet d approcher une réalité humaine et<br />

médicale particulière, et nous pousse à nous poser une question fondamentale : quelle place<br />

pour les maladies du SNC ? Cette question est large puisqu elle englobe aussi bien des<br />

domaines variés comme la neurologie, la psychiatrie, la psychologie, ou la gériatrie (les<br />

personnes âgées, c est bien connu de ceux se voulant épargnés, ont tendance avec le temps à<br />

« perdre la tête »).<br />

Le SNC touché, la vie apparaît comme plus perturbée que si un autre organe avait été<br />

touché. Cela tient souvent à l idée communément partagée de ce quasi dogme médical, que le<br />

cerveau ne peut pas se régénérer ou se réparer comme le peuvent dans une certaine mesure<br />

d autres organes. Une plaie se referme, une fracture se répare, mais un dommage au cerveau<br />

ne peut pas, à première vue, s améliorer par une « simple » cicatrisation. Cela reste certes vrai<br />

dans l immense majorité des cas, malgré l amélioration des connaissances en neurobiologie.<br />

Au final, dans l esprit de beaucoup, une fois la tête touchée, plus grand chose ne peut être fait.<br />

Des images angoissantes relatives au déclin (quelles que soient ses formes ou sa finalité)<br />

viennent occulter la démarche médicale côté patient qui a du mal à garder la « tête froide »<br />

dirons-nous. Pourtant deux idées devraient être présentes :<br />

- Une pathologie du SNC n est pas synonyme d un arrêt de la vie, malgré les difficultés<br />

qu elle engendre ;<br />

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