Bernard Boller, Gottschalk d'Orbais de Fulda à Hautvillers

I V. Le conf l i t
dans une société mal christianisée, le problème de la
prédestination devait fatalement se poser.
Beaucoup de chrétiens de fraîche date refusaient
de conformer leur conduite à la morale qui leur était enseignée.
la simplicité de leur vie religieuse conduisit le
Concile de Paris, en 829, à insister sur l’importance des
œuvres pour le salut et sur l’insuffisance de la seule foi à
assurer celui-ci 225 . dans ce texte plein de recommandations
apparaît une certaine connivence. le débat, mal formulé
entre la foi, la morale et leur application aux œuvres de
l’homme, on en serait resté là si Gottschalk n’avait pas
produit des textes radicaux, s’inspirant des allusions faites
par Isidor de Séville dans ses « Sentences» à une : «praedestinatio
gemina», puis à celles faites par Prosper, pour
qui les damnés n’étaient condamnés que «post preuisa
demerita» ou, encore sous d’autres influences anciennes,
non tranchées nettement, sur la question de savoir si la prédestination
était double. Cette double prédestination fut
enseignée parfois par saint augustin : celle des élus et celle
des damnés. Ce n’est donc pas sans motif que les textes
(225) M.G.H. Concilia aeui karolini I, p. 609,
cap. I.«deinde opera fidei exercenda, quoniam
fides, nisi opera habeat, mortua est in seme-
IV. le conflit
tipsa…» et p. 610… «quia haec fides uera et
fructuosa esse non potest nisi bonis operibus
exornetur, id est fide, spe, caritate.»
Gottschalk d’Orbais
de Fulda à Hautvillers :
une dissidence
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