01.07.2013 Views

Bernard Boller, Gottschalk d'Orbais de Fulda à Hautvillers

Bernard Boller, Gottschalk d'Orbais de Fulda à Hautvillers

Bernard Boller, Gottschalk d'Orbais de Fulda à Hautvillers

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

<strong>Gottschalk</strong> d’Orbais<br />

<strong>de</strong> <strong>Fulda</strong> <strong>à</strong> <strong>Hautvillers</strong> :<br />

une dissi<strong>de</strong>nce<br />

68<br />

III. l’œuvre<br />

Chez ce <strong>de</strong>rnier, on trouve cette élision vingt neuf fois dans<br />

ses <strong>de</strong>ux cent soixante-dix-neuf hexamètres 145 , ainsi sur<br />

une fréquence <strong>de</strong> dix vers s’échappe une telle élision. C’est<br />

<strong>de</strong> la sorte que se distinguent fortement les hexamètres<br />

léonins d’engelmod <strong>de</strong> ceux <strong>de</strong> <strong>Gottschalk</strong>. en vérité, la<br />

dédicace en vers <strong>de</strong> l’évangéliaire d’ebon correspond pleinement<br />

au genre unique <strong>de</strong> la technique <strong>de</strong> versification <strong>de</strong><br />

<strong>Gottschalk</strong>. ainsi, en plus <strong>de</strong>s léonins et <strong>de</strong>s tria<strong>de</strong>s en<br />

rimes, les quarante-six hexamètres, contenant quatre fois<br />

<strong>de</strong>s élisions typiques (vers 7, 11, 29 et 30), s’adaptent <strong>de</strong><br />

cette manière <strong>à</strong> la fréquence habituelle du Saxon. Ce qui<br />

frappe également, <strong>à</strong> diverses reprises, chez ce <strong>de</strong>rnier, c’est<br />

qu’on trouve <strong>de</strong>s rimes <strong>à</strong> <strong>de</strong>ux syllabes (vers 2, 7, 8, 13 et<br />

16). a côté <strong>de</strong> cette concordance dans la technique <strong>de</strong> versification,<br />

se rencontrent également <strong>de</strong>s assonances stylistiques<br />

qui concernent le fond.<br />

dans sa lettre-poème <strong>à</strong> ratramne <strong>de</strong> Corbie et dans sa<br />

lettre <strong>à</strong> loup <strong>de</strong> Ferrières, nous y retrouvons comme dans<br />

cette dédicace le même panégyrique outré. Faire plaisir en<br />

utilisant <strong>de</strong>s compliments est un trait répandu dans la littérature<br />

carolingienne, néanmoins, la surabondance ici <strong>de</strong><br />

<strong>Gottschalk</strong> passe la mesure. Il en est <strong>de</strong> même pour la<br />

longue, presque lassante, énumération <strong>de</strong>s vers 1 <strong>à</strong> 8 et 19<br />

<strong>à</strong> 23, qui rappelle <strong>de</strong> nombreux passages ressemblant <strong>à</strong> la<br />

prose <strong>de</strong> <strong>Gottschalk</strong>.<br />

l’isocolon <strong>de</strong>s vers 19 et 20 est frappant et <strong>de</strong>s traits antérieurs<br />

ne manquent pas (vers 2 et 45).<br />

nous rencontrons dans la poésie du Saxon l’utilisation<br />

spontanée <strong>de</strong> «minister» (vers 21) comme le signe direct<br />

<strong>de</strong>vant nous expliciter le nom particulier <strong>de</strong> uernula (vers<br />

19), nous rappelant ici l’utilisation <strong>de</strong> «seruus» synonymique<br />

<strong>de</strong> «serua», ce qui le caractérise ainsi doublement 146 .<br />

(145) l. Traube : in M.G.H., poet., lat., med.,<br />

aevi, t. III, Berlin (1896).<br />

(146) In Poetia III, chant 2, strophe 5, vers 2<br />

et chant 3, strophe 6, vers 1.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!