Bernard Boller, Gottschalk d'Orbais de Fulda à Hautvillers
Bernard Boller, Gottschalk d'Orbais de Fulda à Hautvillers
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<strong>Gottschalk</strong> d’Orbais<br />
<strong>de</strong> <strong>Fulda</strong> <strong>à</strong> <strong>Hautvillers</strong> :<br />
une dissi<strong>de</strong>nce<br />
46<br />
I. le regnum Francorum<br />
eberhard, <strong>Gottschalk</strong> se mit en route vers l’Istrie, la vallée<br />
<strong>de</strong> la Gatska, la lika, la dalmatie et la Bulgarie. Il fut le<br />
témoin direct <strong>de</strong>s assauts byzantins contre les marches du<br />
sud-est <strong>de</strong> l’empire. lors <strong>de</strong> son voyage, invité <strong>à</strong> la cour du<br />
prince croate Trpimir, il nous relate en ces termes la<br />
bataille <strong>de</strong> ce prince contre les Grecs, enrolés par l’empereur<br />
Michel III l’Ivrogne.<br />
«Comme le diable reconnaît l’homme qui va mourir<br />
et ”tend les lacets qui le prendront et le détruiront, il n’est<br />
pas ”étonnant que les animaux pressentent les événements<br />
<strong>à</strong> ”venir. aussi les corbeaux, les vautours, les éperviers et<br />
les ”aigles suivent les guerriers pour lesquels ils <strong>de</strong>vinent<br />
”qu’ils seront blessés, étranglés, tués. Tout aussi bien<br />
les ”chevaux, du côté auquel dieu doit donner la victoire,<br />
sont ”joyeux sur le champ <strong>de</strong> bataille. Ce dont moi-même,<br />
grâce ”<strong>à</strong> mon petit enfant <strong>Gottschalk</strong> 96 , j’ai eu la preuve<br />
pour mon ”cheval. Comme en effet, Trpimir, roi slave, se<br />
portait ”contre le peuple <strong>de</strong>s Grecs et leur patriciat et que<br />
notre ”domaine était sur le territoire voisin <strong>de</strong> la future<br />
guerre, je ”lui dis d’aller fournir tout ce qui était nécessaire<br />
au roi et ”<strong>à</strong> son armée, comme il <strong>de</strong>vait. Je l’ai conjuré<br />
pourtant ”d’une manière terrible, par le Seigneur dieu, <strong>de</strong><br />
ne pas ”prendre les armes et <strong>de</strong> ne pas faire route avec l’armée,<br />
”mais en chevauchant pourtant scrupuleusement <strong>à</strong><br />
leur ”suite et <strong>de</strong> remarquer quelle attitu<strong>de</strong> notre cheval<br />
aurait et ”prendrait. Je savais en effet <strong>de</strong>puis longtemps <strong>de</strong><br />
manière ”très certaine que la victoire viendrait et serait<br />
pour le parti ”<strong>de</strong>s hommes dont les chevaux s’avanceraient<br />
heureux et ”montreraient <strong>de</strong> l’allégresse par leur attitu<strong>de</strong><br />
triomphante. ”et il arriva bientôt que l’attitu<strong>de</strong> du cheval<br />
qui exultait se ”manifesta et fut tout <strong>à</strong> fait évi<strong>de</strong>nte…» 97<br />
la bataille fut remportée par Trpimir ; cet épiso<strong>de</strong> décrit<br />
par <strong>Gottschalk</strong> est une révélation supplémentaire <strong>de</strong>s<br />
(98) P.l. lXXXIX 751-3