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Bernard Boller, Gottschalk d'Orbais de Fulda à Hautvillers

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tant dans le royaume <strong>de</strong> Charles que dans ceux <strong>de</strong> louis et<br />

lothaire, et aussi au-<strong>de</strong>l<strong>à</strong> <strong>de</strong> ces royaumes.<br />

la qualité <strong>de</strong> sa poésie rivalise avec celles <strong>de</strong>s plus grands<br />

<strong>de</strong> son époque, comme Walafrid Strabon et Florus <strong>de</strong> lyon.<br />

Grammairien éclairé, polyglotte, il construit sa pensée<br />

théologique en démontrant que la grammaire n’est pas un<br />

simple ensemble <strong>de</strong> règles abstraites, mais qu’elle est<br />

incarnée et qu’il faut concevoir une existence grammaticale.<br />

est-ce l<strong>à</strong> le fruit d’une pensée confuse ou un aspect du<br />

mon<strong>de</strong> parfaitement conscient <strong>de</strong> soi ? est-ce l’ébauche<br />

imparfaite d’une métaphysique qui n’a pu arriver <strong>à</strong> terme,<br />

faute d’une technique intellectuelle suffisante ? Ces questions<br />

posées par le philosophe Jean Jolivet ne sont pas tranchées<br />

224 . Comme lui, nous considérons que <strong>Gottschalk</strong> a<br />

construit une sorte <strong>de</strong> platonisme grammatical où les structures<br />

linguistiques sont fondées dans l’être qu’elles signifient.<br />

<strong>Gottschalk</strong> voit donc dans le mon<strong>de</strong> du langage une<br />

région du mon<strong>de</strong> réel.<br />

dans la culture carolingienne, la grammaire est <strong>à</strong> peu près<br />

la seule science profane connue et son utilisation contribue<br />

<strong>à</strong> la formation d’une métaphysique du langage. C’est avec<br />

un art certain et sur ce terrain seul que <strong>Gottschalk</strong> a pu<br />

contredire ses adversaires, c’est aussi avec cette philosophie<br />

réaliste du langage qu’il exposa sa métho<strong>de</strong> : <strong>à</strong> partir<br />

<strong>de</strong> textes sacrés, construire <strong>de</strong>s formules théologiques précises.<br />

Pour lui, une religion fondée sur <strong>de</strong>s textes révélés<br />

exige que son approfondissement passe par l’usage <strong>de</strong> la<br />

science grammaticale. a cette ambition consciente,<br />

(224) Go<strong>de</strong>scalc d’Orbais et la trinité, éd. Vrin, p. 18 Paris (1958).<br />

III. l’œuvre<br />

<strong>Gottschalk</strong> d’Orbais<br />

<strong>de</strong> <strong>Fulda</strong> <strong>à</strong> <strong>Hautvillers</strong> :<br />

une dissi<strong>de</strong>nce<br />

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