Bernard Boller, Gottschalk d'Orbais de Fulda à Hautvillers
Bernard Boller, Gottschalk d'Orbais de Fulda à Hautvillers
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telligence et la pru<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r au roi <strong>de</strong> ne pas<br />
livrer au public savant son œuvre, tant que la question n’a<br />
pas été discutée suffisamment. Il affirme avec vigueur une<br />
double pré<strong>de</strong>stination, tant au bien qu’au mal. encore une<br />
fois, Hincmar mesure l’ampleur <strong>de</strong> sa tâche et les difficultés<br />
<strong>à</strong> surmonter pour satisfaire aux exigences <strong>de</strong> raban<br />
Maur. l’archevêque <strong>de</strong> reims résumera alors toute son<br />
argumentation en une formule <strong>à</strong> laquelle il sera désormais<br />
fidèle : «Parce que dieu est l’auteur du bien, non du mal,<br />
sa pré<strong>de</strong>stination est toujours bonne…» C’est alors que<br />
loup <strong>de</strong> Ferrières, également sollicité, lui fait parvenir une<br />
lettre qui expose fermement la double pré<strong>de</strong>stination 254 .<br />
loup établit successivement qu’il serait équitable que dieu<br />
damnât tous les hommes coupables en adam, la double<br />
pré<strong>de</strong>stination <strong>de</strong>s élus par la grâce et par la rétribution <strong>de</strong><br />
la justice <strong>de</strong>s mérites mauvais prévus par dieu chez les<br />
réprouvés. les positions et doctrines <strong>de</strong> ratramne <strong>de</strong><br />
Corbie et loup <strong>de</strong> Ferrières remettaient en cause ce<br />
qu’Hincmar enseignait dans son diocèse. Inquiet, l’archevêque<br />
<strong>de</strong> reims sollicite un recours <strong>à</strong> raban Maur. Il<br />
signale au vieil archevêque <strong>de</strong> Mayence que <strong>Gottschalk</strong>,<br />
non content d’être hérétique sur la pré<strong>de</strong>stination, invente<br />
maintenant <strong>de</strong>s formules inadmissibles pour parler <strong>de</strong> la<br />
Sainte-Trinité. la réponse <strong>de</strong> raban fut fort décevante et <strong>de</strong><br />
peu <strong>de</strong> secours. Il s’étonne <strong>de</strong> voir tant d’hommes s’occuper<br />
<strong>de</strong> la pré<strong>de</strong>stination 255 . Quant au «Ad simplices», son<br />
approbation est totale et sans aucune réserve 256 . Qu’un tel<br />
homme, <strong>de</strong> telle réputation ne le reprit point sur son traité,<br />
lui commandait d’en défendre la doctrine et <strong>de</strong>venait ainsi<br />
une obligation morale. Pour la secon<strong>de</strong> fois, raban Maur<br />
vient <strong>de</strong> tracer <strong>à</strong> l’archevêque <strong>de</strong> reims les lignes <strong>de</strong> son<br />
(254) M.G.H., épistolae aeui karolini IV, I,<br />
p. 109 – 110.<br />
(255) Pour cet ancien élève d’alcuin, la tradition<br />
scripturaire l’emporte sur toutes nova-<br />
IV. le conflit<br />
tions, elle suffit <strong>à</strong> réfuter, ne serait-ce que par<br />
ses silences, une argumentation théologique.<br />
(256) M.G.H., épistolae aeui karolini III,<br />
p. 489.<br />
<strong>Gottschalk</strong> d’Orbais<br />
<strong>de</strong> <strong>Fulda</strong> <strong>à</strong> <strong>Hautvillers</strong> :<br />
une dissi<strong>de</strong>nce<br />
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