Bernard Boller, Gottschalk d'Orbais de Fulda à Hautvillers

Gottschalk d’Orbais
de Fulda à Hautvillers :
une dissidence
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III. l’œuvre
”Si talis, inquit beatus Augustinus, factus esset, inculpabilis
”esset et dei opificio reputaretur, non Iudae. Iniuste
etiam ”in eo praelata damnatio esset. Item Petrus : Quibus
iudi-”cium iam olim non cessat et perditio eorum non dormitat.
”Et Iudas : Subintroierunt quidam homines qui olim
praes-”cripti sunt in hoc iudicium impii.
”Cuius caecitas non tantum admiranda quantum
demons-”tranda uidetur quia derelictis manifestissimis…
exemplis ”quae ex eodem libro posuimus, haec tantum tria
exempla ”decurtauit et ad suum sensum impudenter
inflexit…» 203
Il accuse notre moine d’avoir interpolé les textes de saint
augustin et, poursuivant sur le libre arbitre :
«… Gothescalcus modernus praedestinatianus in libello
”ad Rabanum archiepiscopum Moguntinum dicit ad
locum :
”De quo uidelicet libero arbitrio quid ecclesiae
Christi ”tenendum sit atque credendum, cum a ceteris
catholicis ”patribus euidenter sit deo gratias disputatum,
tum praeci- ”pue contra pelagianos et caelestianos a beato
Augustino ”plenius et uberius diuersis in opusculis et maxime
in ”Hypomnesticon esse cognoscitur inculcatum. Vnde
te ”potius eiusdem catholicissimi doctoris fructuosissimis
”assertionibus incomparabiliter inde quoque malueram
(203) «le réprouvé Gottschalk a critiqué ce
grand homme au cours du synode et même
dans ses écrits.»
«Gottschalk au sujet du livre d’augustin
(l’Hypomnesticon), entre autres, pour confirmer
son avis que les réprouvés seraient prédestinés
par dieu au châtiment, donne cet
exemple en disant de Judas » :
«S’il avait été fait tel,» dit saint augustin, «il
n’eût pas été coupable et la faute en serait
imputée à l’œuvre de dieu, non de Judas.
C’est donc injustement que la damnation lui
aurait été infligée». de même Pierre : «Pour
eux, depuis longtemps le jugement ne cesse
pas et leur perdition n’a pas de répit.» et
Judas : «Il s’est infiltré des hommes qui ont été
jadis condamnés d’avance pour ce jugement
comme impies…»
«Son aveuglement ne paraît pas tant étonnant
que remarquable car, abandonnant les
exemples les plus manifestes que nous avons
pris dans le même livre, il a seulement tronqué
ces trois exemples et les a sans vergogne infléchis
en son sens.»
Fragment XV, d. C. lambot, p. 39.
(204) Gottschalk, prédestinatien moderne,
dans son ouvrage adressé à l’archevêque de
Mayence, raban, dit à cet endroit :