Bernard Boller, Gottschalk d'Orbais de Fulda à Hautvillers

avant-propos
Charlemagne, Charles le Chauve et louis le Germanique,
au traité de Verdun de 843, signent l’apparition de deux
nations et confirment leurs particularismes. la naissance
de deux peuples entraîne la partition du «regnum
Francorum». le mobilier intellectuel de cette période est à
appréhender avec prudence. Pour ce siècle, le christianisme
est la seule vérité, il faut assurer à dieu la prescience,
la toute-puissance et la bonté, expliquer la grâce, le péché
originel et la prédestination ; que de difficultés si l’on ne
subordonne pas les principes de causalité et de contradiction
à celui de perfection. aujourd’hui, cette complexité
s’appuie sur des concepts historiques, sociologiques, psychologiques,
physiques et moraux ignorés au temps de
Gottschalk. Sa dissidence ne peut cependant être réduite à
la seule dimension théologique et cette recherche n’a pas
pour objet cette dernière dimension.
Par une approche «historico-sociologique», le conflit
qu’entretient Gottschalk avec l’église et l’état carolingien,
révèle d’autres données jusqu’ici occultées.
revisiter les disputes et controverses de ce IX e siècle
conduit à étudier les déviances minoritaires et les réactions
majoritaires, la liberté individuelle face aux pressions vers
la conformité, la norme par rapport à l’innovation, les
mécanismes d’exclusion menant à la dissidence affirmée,
les enjeux de pouvoirs et leurs corollaires politiques et
sociaux.
dans un climat de lutte entre les églises du royaume
comme, entre les provinces et ce dernier, les théories du
moine Gottschalk devinrent de plus en plus dangereuses
pour la société laïque et religieuse.
le clérical cimentait alors toute la construction sociale et
ce rôle fondamental lui donnait une dimension prioritairement
politique. la religion de cette époque, en devenant la
substance même de la réalité politique, envahit tous les
domaines de la vie et interprète la société.
dans une eglise politique, toutes les fautes sont politiques
Gottschalk d’Orbais
de Fulda à Hautvillers :
une dissidence
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