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Bernard Boller, Gottschalk d'Orbais de Fulda à Hautvillers

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<strong>Gottschalk</strong> d’Orbais<br />

<strong>de</strong> <strong>Fulda</strong> <strong>à</strong> <strong>Hautvillers</strong> :<br />

une dissi<strong>de</strong>nce<br />

130<br />

IV. le conflit<br />

relève rapi<strong>de</strong>ment. Hincmar veut que saint augustin se soit<br />

rétracté dans l’«Hypomnesticon» sur le point <strong>de</strong> la pré<strong>de</strong>stination<br />

<strong>de</strong>s impies <strong>à</strong> la peine, or cet ouvrage est apocryphe.<br />

Hincmar a tort <strong>de</strong> dire que saint augustin ne parle<br />

pas <strong>de</strong> la pré<strong>de</strong>stination <strong>de</strong>s réprouvés dans le «De prae<strong>de</strong>stinatione<br />

sanctorum» 278 . Il explique mal en quoi consiste<br />

le dommage du libre arbitre. le libre arbitre c’est la<br />

volonté du bien qui meurt par le péché, comme l’âme ellemême<br />

279 .<br />

Pour Hincmar, le bien que nous faisons est <strong>à</strong> dieu et <strong>à</strong><br />

nous. le «Liber» dénonce ce partage et rectifie : «Pas <strong>de</strong><br />

“partage, tout notre bien est <strong>de</strong> dieu. rien ne vient <strong>de</strong> nous<br />

“comme <strong>de</strong> nous» 280 . le «Liber» répond ensuite <strong>à</strong> Pardule<br />

évêque <strong>de</strong> laon. Il conteste l’authenticité hiéronymienne<br />

du : «De induratione cordis pharaonis» 281 , il déplore que<br />

<strong>de</strong>s évêques se soient fait injure <strong>à</strong> eux-mêmes en faisant<br />

écrire sur <strong>de</strong>s sujets si hauts, amalaire 282 et Scot erigène 283 .<br />

«le premier a infecté <strong>de</strong> ses erreurs autant qu’il a pu<br />

tout ”le royaume <strong>de</strong> Charles et même d’autres contrées,<br />

le ”second au lieu <strong>de</strong> l’interroger sur la foi, on aurait dû brûler<br />

ses livres». enfin est abordée la lettre <strong>de</strong> raban Maur <strong>à</strong><br />

notingue 284 . les auteurs du «Liber» considèrent qu’elle est<br />

en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> la question et reprochent <strong>à</strong> raban <strong>de</strong> vouloir<br />

prouver que dieu ne pré<strong>de</strong>stine pas les impies <strong>à</strong> être impies<br />

et qu’il ne les met pas dans la nécessité d’être tels.<br />

S’offusquant d’une telle assertion, ils écrivent : «Mais qui<br />

a jamais soutenu pareil blasphème ? le point est <strong>de</strong> savoir<br />

si dieu pré<strong>de</strong>stine au châtiment ceux dont il prévoit l’obstination<br />

dans le mal. raban Maur ne s’en occupe pas. Il a<br />

tort <strong>de</strong> déclarer hérétique le principe <strong>de</strong> <strong>Gottschalk</strong> : aucun<br />

<strong>de</strong>s pré<strong>de</strong>stinés <strong>à</strong> la vie ne peut périr».<br />

(282) archevêque <strong>de</strong> Trèves († 850).<br />

(283) 810 † 877.<br />

(284) evêque <strong>de</strong> Véronne.<br />

(285) Il incarnera la fameuse tradition <strong>de</strong><br />

l’école lyonnaise avec son œuvre majeure «De<br />

electionibus episcoporum».<br />

(286) Cuiusdam uaniloqui et garruli hominis<br />

scripta.

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