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Bernard Boller, Gottschalk d'Orbais de Fulda à Hautvillers

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composé <strong>de</strong> treize strophes formant soixante-dix-huit octosyllabes<br />

150 , le second ; «O <strong>de</strong>us miserere serui» comprend<br />

vingt strophes composées <strong>de</strong> soixante vers <strong>de</strong> douze pieds<br />

hexamètres léonins et d’un refrain : «Heu, quid euenit<br />

mihi ?» octosyllabique ponctuant chaque strophe. W. Meyer 151<br />

discerne dans cette construction les éléments constitutifs au<br />

mouvement que l’on trouve dans les rythmes mozarabiques 152 .<br />

Cette affirmation paraît trop insuffisante pour d’autres<br />

musicologues comme e. Jammen et G. <strong>de</strong> Valans 153 qui<br />

optent davantage pour une mélodie d’inspiration byzantine,<br />

ce qui nous paraît d’autant plus acceptable que notre musicien<br />

a pu, lors <strong>de</strong> son séjour sur la côte dalmate, entendre<br />

<strong>de</strong>s harmonies <strong>de</strong> ce type. Ce qui résulte avant tout, dans<br />

ces <strong>de</strong>ux poèmes <strong>de</strong> <strong>Gottschalk</strong>, c’est une force d’expression<br />

d’une rare intensité. dans ses hymnes se manifeste<br />

une ferveur religieuse annonçant le mysticisme du XII e<br />

siècle ainsi qu’une subjectivité débordante : aveu <strong>de</strong> culpabilité<br />

et louange <strong>de</strong> la clémence <strong>de</strong> dieu y sont permanents.<br />

Comme sa prose, la poésie musicale <strong>de</strong> <strong>Gottschalk</strong><br />

est caractéristique. les formes hypocoristiques comme :<br />

«pusiolus», «filiolus», «miserulus», «puerulus», «pusillulus»,<br />

«fratercullus», «tyranculus», «clientulus…» abon<strong>de</strong>nt.<br />

Ces diminutifs soutiennent l’intention affectueuse et caressante<br />

<strong>de</strong> la mélodie. Ils expriment toute la virtuosité <strong>de</strong>s<br />

jeux sonores. la forme et le fond <strong>de</strong> ces œuvres nous permettent<br />

<strong>de</strong> croire que <strong>Gottschalk</strong> était tout aussi talentueux<br />

en musique qu’en poésie. Un chantier totalement ouvert<br />

s’offre ici aux musicologues et historiens <strong>de</strong> la musique.<br />

Le théologien<br />

Malgré ses tâtonnements, la métho<strong>de</strong> théologique qui s’est<br />

constituée durant les premiers siècles <strong>de</strong> l’occi<strong>de</strong>nt chré-<br />

(150) B. Bischoff, Lied für <strong>de</strong>n reichenauer<br />

Freund, op. cité.<br />

(151) W. Meyer, in Narichten von <strong>de</strong>r königlichen<br />

Gesellschaff <strong>de</strong>r Wissenchaften<br />

III. l’œuvre<br />

Göttingen (1913).<br />

(152) La poésie amoureuse en langue latine,<br />

in Class Med, 13, (1952).<br />

(153) Muzik in Byzanz, Hei<strong>de</strong>lberg, (1962).<br />

<strong>Gottschalk</strong> d’Orbais<br />

<strong>de</strong> <strong>Fulda</strong> <strong>à</strong> <strong>Hautvillers</strong> :<br />

une dissi<strong>de</strong>nce<br />

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